Académies de football des clubs européens en Algérie –  Réalité ou supercherie ?

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Après l’Espanyol de Barcelone et le Milan AC, le FC Barcelone envisage à son tour d’installer une école de football dans notre pays. Hier, Deux dirigeants du Barça, le 3e  vice-président, Jordi Moix, ainsi que le président de Las Penas (Associations de supporteurs), Pau Vilanova, ont animé une conférence de presse à l’Institut Cervantès d’Alger, pour expliquer le projet du grand club catalan en Algérie.

Un projet qui reste néanmoins vague et beaucoup se demandent si cette sortie médiatique ne s’est pas tenue juste pour propager un peu plus l’aura du FC Barcelone à l’étranger sachant que le Barça est très suivi chez nous. « Nous sommes venus semer les graines d’une représentation du FC Barcelone en Algérie », s’est contenté d’annoncer Jordi Moix. Rien de concret en somme.  Une sortie « diplomatique » à laquelle on a voulu donner un cachet solennel pour attirer une plus grande audience, on suppose. Cela nous emmène justement à évoquer le rôle de ces académies de football des clubs européens installés chez nous. Sont-elles rentables pour le football algérien ? Fonctionnent-elles selon le modèle européen ? Ou s’agit-il seulement d’un « emprunt » d’une marque déposée pour attirer une clientèle bien particulière ? Pour inscrire son enfant dans ce genre d’académie, il faut en effet débourser beaucoup d’argent. Ce ne sont pas les formateurs qui vont sillonner le pays à la recherche des talents en herbe. Il  n’y a pas de place pour « les pauvres », ce sont généralement les enfants des riches qui viennent s’inscrire dans ces écoles. Peut-on dès lors parler de détection de talent ? C’est plus une opération lucrative pour des opportunistes qui ont flairé le bon filon pour se remplir les poches. D’ailleurs, l’on n’entend pas parler de ces académies sur la scène footballistique. Elles n’ont pas fait leurs preuves sur le terrain. Du moins pas pour le moment. Un président d’une école de football qui a voulu garder l’anonymat, nous a confié que ce genre d’académie n’apporte rien de spécial. Ce sont des formateurs algériens qui encadrent les jeunes. Les coachs étrangers viennent sporadiquement pour des stages de recyclage de quelques jours. Une dispense du savoir-faire au compte-gouttes sans une réelle implication. Si on cherche la frime c’est bien, mais il ne faut pas s’attendre à ce que des génies sortent de ces académies. On est loin du modèle du Paradou qui a porté ses fruits, puisque de nombreux jeunes issue de cette académie font les beaux jours des grands clubs algériens. Certains d’entre eux évoluent mêmeen Europe, à l’instar de Bensebaini et Atal. Ils sont également régulièrement présents dans les différentes sélections nationales.L’on se demande alors pourquoi ces clubs européens permettent que leur nom soit associé à ce genre d’école improductive. Sans un investissement réel et sincère de leur part, il ne peut y avoir des résultats concrets. Mais est-ce leur intention ?  Pour le moment, c’est juste une opération marketing sans plus et sans lendemain.

Ali Nezlioui