La consommation domestique de l’eau potable a atteint son apogée le premier jour de l’Aïd El Adha, a indiqué jeudi à Alger le directeur général de l’Algérienne des Eaux (ADE), Smain Amirouche.
« La quantité journalière de 9 millions de mètres cubes d’eau distribuée au niveau national a été consommée en l’espace de 6 heures. Exactement, entre 07h et 14h, ce qui a provoqué une baisse rapide des niveaux des réservoirs », a affirmé M. Amirouche lors d’une conférence de presse sur l’évaluation de l’alimentation en eau potable durant l’Aïd, tenue conjointement par des responsables des entreprises du secteur. Le premier responsable de l’ADE a affirmé que ce volume global de 9 millions de mètres cubes, qui alimente en temps ordinaire les ménages, les hôtels, les administrations et les industriels a été utilisé à 80 % par les ménages durant le premier jour l’Aïd. « Comme les deux jours de cette fête religieuse sont fériés, les quantités inutilisées par les établissements administratifs et les usines ont suffi à compenser cette surconsommation domestique lors de cette période exceptionnelle », a-t-il expliqué. Pour illustrer ce pic de consommation, le directeur général de l’ADE a donnée l’exemple des wilayas d’Alger et de Tipaza qui utilisent d’habitude 1,2 millions de mètres cubes d’eau par jour chacune, mais qui ont enregistré des hausses de consommation en épuisant la totalité de leur quota en l’espace de 6 heures durant le premier jour de l’Aïd. Globalement, l’eau était disponible et les stations de pompage et de dessalement ont fonctionné à leur pleine capacité, selon l’évaluation du directeur de l’ADE. Concernant certaines villes qui souffrent toujours d’un déficit en cette ressource, M. Amirouche a admis qu’il y a effectivement des communes qui sont alimentées un jour sur deux, d’autres un jour sur trois, voire plus mais « les projets sont en cours pour parvenir à une alimentation quotidienne en eau potable à travers tout le territoire national », a-t-il rassuré. Pour sa part, le directeur d’exploitation de la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL), Slimane Bounouh, a affirmé que les stocks des réservoirs d’eau à Alger et ses environs, qui étaient à leur plus haut niveau à 5 heures du matin, ont commencé à diminuer au fur et à mesure pour atteindre leur plus bas niveau vers midi. « Cela a provoqué des baisses de pression de l’eau de robinet notamment au niveau des étages supérieurs des immeubles. Il nous a fallu du temps pour reconstituer les stocks » a-t-il ajouté. Pour parer au manque d’eau provoqué par cette surconsommation, M. Bounouh a indiqué que la SEAAL a mobilisé 29 camions citerne notamment dans l’est d’Alger où le déficit en ressources hydriques est plus ressenti par rapport aux autres régions de la capitale. Il a cité les communes d’Ain Taya, Bordj El Bahri, El Marsa, Dergana et Heraoua où il existe un manque plus important par rapport aux années précédentes, selon lui, en raison des 15.000 nouveaux logements nouvellement construits dans ces communes. « La population établie à l’est d’Alger a augmenté et beaucoup de foyers ont été raccordés », a-t-il fait constater en assurant que la SEAAL œuvre pour une meilleure distribution d’eau dans cette région par la mise en service de grosse canalisation. A propos des appels téléphoniques enregistrés par le centre d’appel d’urgence technique et service clientèle de la SEAAL pendant les deux jours de l’Aïd, M. Bounouh a mentionné 3.873 appels contre 4.146 durant l’Aïd de 2017. Grâce à ce service, les équipes techniques mobilisées par la SEAAL ont été réparti équitablement au niveau des communes qui ont connu des failles. De son côté, le directeur de l’exploitation et assainissement auprès de la SEAAL, Réda Boudab, a noté avec satisfaction qu’il y a une prise de conscience chez les citoyens sur l’importance de préserver la propreté de leur quartier après le rituel de l’Aïd. « Nous avons apprécié le civisme des gens. Les citoyens ont laissé leurs cités propres. Ils ont jeté les déchets dans des sacs en plastiques en évitant ainsi l’obstruction des canalisation et tout ce qui peut engendrer des problèmes écologiques », s’est-il réjoui.
M.Atrous