Sur la base d’un partenariat mutuellement bénéfique et une vision stratégique globale: L’Algérie et le Sultanat d’Oman déterminés à renforcer leur coopération dans le domaine des hydrocarbures

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Le ministre d’Etat, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a reçu, hier, l’ambassadeur du Sultanat d’Oman en Algérie, Saif Bin Nasser Al-Badai, accompagné d’une délégation de la société « Abraj Energy Services », en visite de travail en Algérie, conduite par le président du conseil d’administration, Ayad Bin Ali Al-Balushi, pour participer au salon « Africa & Mediterranean Energy & Hydrogen Exhibition and Conference » (NAPEC 2025) qui s’ouvre aujourd’hui à Oran.

Lors de cette rencontre qui s’est déroulée au siège du ministère, les deux parties ont examiné les perspectives de renforcement de la coopération entre l’Algérie et le Sultanat d’Oman dans les domaines des hydrocarbures et des mines.

L’accent a été mis sur les partenariats existants entre le groupe Sonatrach et la société « Abraj Energy Services », notamment à travers le suivi de la mise en œuvre du protocole d’entente signé en avril 2024 et de l’accord préliminaire (Sheet Term) conclu en mai dernier, en vue de la création d’une société mixte spécialisée dans les services pétroliers intégrés, couvrant les activités de forage, de maintenance, de services aux puits et de gestion de projets.

M. Arkab a réaffirmé la volonté de l’Algérie de renforcer la coopération et l’investissement avec le Sultanat d’Oman, invitant les entreprises omanaises à tirer parti des opportunités prometteuses offertes par le secteur des hydrocarbures et des mines en Algérie, ainsi qu’à développer des partenariats fructueux en Afrique dans le cadre de la vision nationale tendant à faire de l’Algérie une plateforme régionale pour l’énergie et les services pétroliers.

La rencontre a été l’occasion de définir le cadre technique, technologique, juridique et économique pour la création de cette société en Algérie, de manière à assurer le transfert de technologie et de savoir-faire, ainsi que le renforcement des compétences locales.

Les deux parties ont salué le niveau de coopération existant entre les deux entreprises et exprimé leur volonté commune d’aller de l’avant dans la concrétisation de ce projet stratégique, appelé à contribuer au développement des capacités de l’industrie pétrolière nationale et à la promotion des services énergétiques en Algérie.

La rencontre a, en outre, permis d’aborder les perspectives d’élargissement des domaines de coopération pour inclure la pétrochimie, la commercialisation du pétrole brut et du gaz naturel liquéfié, ainsi que l’échange d’expertises et la formation spécialisée, ouvrant ainsi la voie à des projets de partenariat mutuellement bénéfiques.

Les deux pays avaient déjà exprimé leur volonté commune d’œuvrer sans cesse à de renforcer davantage leurs relations politiques et économiques avec l’ambition d’élargir la coopération bilatérale et le partenariat, compte tenu de larges potentialités et des opportunités disponibles.

Les deux pays entretiennent des relations historiques et sont profondément marquées par une convergence de vues et une coordination politique de haut niveau, notamment sur les questions arabes et internationales.

L’Algérie et le Sultanat d’Oman ont toujours œuvré ensemble pour renforcer les relations bilatérales et maintenir la coordination sur la résolution des conflits en privilégiant la voie du dialogue et du règlement politique en vue de parvenir à la paix et à la stabilité dans la région.

Cette concertation continue entre les deux pays a permis d’asseoir une relation forte entre les dirigeants des deux pays et leurs peuples respectifs, se traduisant par la tenue de réunions communes et des échanges de visites entre les hauts responsables, des parlementaires et des chefs d’entreprises, ainsi que la signature de plusieurs mémorandums et accords de coopération.

Dans ce cadre, il y a lieu de citer la 8e session de la Commission mixte algéro-omanaise, tenue en juin dernier à Alger, et qui avait permis de raffermir la convergence des vues des deux pays face aux différents défis régionaux et internationaux.

Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait mis en avant, à cette occasion, « la dynamique prometteuse et bénéfique que connaissent les relations algéro-omanaises ces derniers temps », laquelle augure, pour lui, de « belles perspectives que nous souhaitons explorer de la meilleure manière qui soit, au service de nos relations bilatérales et des causes de notre Nation arabo-musulmane ».

De son côté, le ministre des Affaires étrangères du Sultanat d’Oman, Badr bin Hamad bin Hamoud al Busaidi, avait relevé « la profondeur des valeurs de fraternité ancrée entre les deux pays et peuples », et « l’importance des relations bilatérales fondées sur un respect immuable, une approche constante et une compréhension approfondie et réfléchie ».

La coopération économique entre les deux pays se distingue par un partenariat exemplaire dans divers domaines d’activités, notamment dans le secteur énergétique, avec la réalisation d’un important investissement dans le domaine de la production d’engrais, à travers la société mixte « AOA » pour la production d’engrais (urée et ammoniac), détenue par l’entreprise omanaise, SPGH et le groupe Sonatrach.

Le complexe est entré en production en 2017, donnant chaque année plus de 2,4 millions de tonnes d’urée et 1,350 millions de tonnes d’ammoniac, destinées au marché local et à l’exportation. D’autres projets ont été également lancés par les deux pays dans les énergies renouvelables (EnR), l’agriculture saharienne, l’industrie pharmaceutique, les ressources minières, et bien d’autres secteurs inscrits au titre des priorités des deux pays.

De nombreux accords signés entre les deux pays visent à soutenir et à encourager les partenariats bilatéraux en matière de commerce et d’investissement, dont l’accord visant à éviter la double imposition, l’accord sur l’encouragement et la protection réciproque des investissements ainsi que l’accord portant création du Conseil des hommes d’affaires omanais et algériens. Dans le secteur des hydrocarbures, d’énormes opportunités existent pour développer des partenariats dans le recherche de champ gazier, dans la production et le transport d’hydrocarbures.

En avril dernier, le groupe Sonatrach a signé à Mascate un protocole d’entente (MoU), avec la société omanaise OQ Exploration & Production (filiale de OQ Global Integrated Energy Company), en vue d’engager des discussions sur les opportunités de coopération dans les activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures. Les deux pays entretiennent aussi des contacts permanents dans le cadre de la coopération Opep et non Opep avec dans l’objectif commun de stabiliser les marchés pétroliers. Selon les observateurs, l’Algérie et le Sultanat d’Oman disposent d’atouts et de potentialités à même de hisser les échanges économiques et commerciaux, avec notamment des positions géographiques stratégiques.

L’Algérie reste la porte d’entrée Nord du continent africain, avec une importante zone d’influence. Elle est également en face de l’Europe, à une heure de vol de Barcelone ou de Marseille.

Quant à Oman, le pays constitue la porte d’entrée des pays du Golfe et est situé à la croisée de la route maritime de la Chine, de l’Inde et du continent asiatique en général. Oman peut ainsi devenir le Hub des produits algériens exportés vers les marchés du Golfe, de l’Afrique de l’Est et de l’Asie, tandis qu’Alger est en mesure d’assurer une plateforme d’exportation des produits omanais vers l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne.

Deux ports peuvent être des portes d’entrées pour les exportations algériennes et accueillir des investissements: le port de Salalah considéré comme le deuxième port le plus efficace au monde, avec 50 connexions directes sur toutes les routes maritimes, et celui de Duqm, dédié à l’énergie et les produits miniers.

La région de Duqm est également connue pour ses ressources halieutiques abondantes, et projette de devenir une plaque tournante pour les industries de transformation du poisson et les projets d’aquaculture.

En outre, Oman aspire à devenir un précurseur en matière de technologies d’énergies renouvelables, en accueillant de grands projets au monde dans le domaine de l’hydrogène vert, une ambition qui se croise avec celle de l’Algérie qui veut devenir un acteur majeur en Afrique dans ce domaine en mettant en place une importante production orientée principalement vers l’export.

Dans le domaine des transports, la création d’une ligne aérienne entre les deux capitales serait d’une grande utilité pour faire découvrir la richesse des deux pays dans le domaine touristique, et faciliter les échanges économiques de haut niveau.

Dans ce contexte de convergence, les deux pays sont appelés à mutualiser leurs efforts pour mettre en valeur ces atouts en les traduisant en projets de coopération dans les différents secteurs.

T. Benslimane

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