La stratégie nationale de l’intelligence artificielle (IA) a été adoptée samedi à Alger, à travers laquelle l’Algérie tend à utiliser les technologies de l’IA au service des différents secteurs d’activité.
L’annonce a été faite lors de la cérémonie de clôture de la Conférence africaine des start-up au Centre international de conférences Abdelatif Rahal, en présence du ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah et des ministres africains en charge du secteur des start-up. Le président du Conseil scientifique de l’IA, Pr Merouane Debbah, a souligné que cette stratégie qui vise à s’adapter aux développements en matière d’innovation technologique s’articule autour de 6 principaux axes liés essentiellement à la recherche scientifique, la création d’un environnement favorable à l’IA, au développement des capacités locales dans ce domaine et à l’accompagnement des start-up, afin qu’elles soient à la hauteur des aspirations des entreprises. Il s’agit également d’assurer des centres de données et d’œuvrer à définir des secteurs prioritaires pour l’utilisation de l’IA, à savoir l’agriculture, la santé et l’industrie, ajoute le professeur Debbah, affirmant que pour la concrétisation de cette stratégie sur le terrain, les autorités publiques ont affecté un budget spécial dans le but d’ancrer «le leadership de l’Algérie dans le domaine de l’intelligence artificielle au niveau africain». Ladite stratégie permettra d’assurer des solutions algériennes de l’intelligence artificielle et partant, de réduire la dépendance aux solutions importées de l’étranger, a-t-il ajouté, affirmant qu’avec cette stratégie, «l’Algérie a désormais une vision claire et des objectifs précis qu’elle aspire à réaliser en matière d’innovation technologique». Il a également insisté sur l’importance pour les pays africains de suivre l’exemple de l’Algérie, en définissant leur propre stratégie y afférente pour mieux s’adapter aux développements effrénés que connait le monde dans ce domaine. A noter que le Conseil scientifique de l’intelligence artificielle est un organe consultatif à caractère scientifique, placé sous la tutelle du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et celui de la Connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises. Il a pour principales missions de diagnostiquer des moyens humains et matériels disponibles dans la sphère de l’IA, la proposition de plans de formation et l’examen des opportunités de coopération internationale.
Une réunion-débat interministérielle à Alger
Une réunion-débat interministérielle sur l’IA à Alger, à l’occasion de la journée africaine des télécommunications. Cette réunion s’est tenue samedi à Alger réunissant le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, ainsi que ses homologues africain. Parmi les participants figuraient le ministre tunisien des Technologies de la Communication, Sofiane Hemissi, le ministre mauritanien de la Transformation numérique, Ahmed Salem Bada, le ministre comorien des Postes et des Télécommunications, Oumouri M’madi Hassani, et le ministre congolais des Postes et de l’Économie numérique, Léon Juste Ibombo, ainsi que la Haut-commissaire à la numérisation, Meriem Benmouloud.
L’Algérie renforce son rôle au sein de l’UAT
Dans son discours, Zerrouki a souligné l’importance que l’Algérie accorde à cet événement, témoignant de son engagement à soutenir l’action collective africaine dans le domaine des télécommunications et des technologies de l’information. Il a également mis en avant le rôle actif de l’Algérie au sein de l’Union africaine des télécommunications (UAT), notamment à travers sa présidence de la Conférence des plénipotentiaires, qui renforce les efforts régionaux pour une intégration numérique rapide et une innovation technologique.
Une vision ambitieuse pour l’IA en Afrique
Le ministre a évoqué le slogan de l’UAT pour cette année : « Accélérer l’adoption de l’intelligence artificielle en Afrique à travers les politiques et l’innovation au service du développement durable », soulignant l’importance de cette question pour l’Algérie. Il a rappelé les propos du président de la République lors de la 3e édition de la Conférence africaine des startups, affirmant la nécessité d’intégrer l’intelligence artificielle dans l’économie de la connaissance. Les ministres participants ont souligné l’importance de l’intelligence artificielle pour le développement économique et social du continent, appelant à l’élaboration de stratégies nationales alignées sur les initiatives de l’Union africaine et les efforts mondiaux pour une utilisation efficace de cette technologie. Ils ont également discuté des efforts pour développer les infrastructures et les services de communication en Afrique, visant à réduire la fracture numérique et à garantir un accès équitable à Internet.
L’importance d’un cadre réglementaire pour l’IA en Afrique
Les discussions ont porté sur l’importance d’investir dans des infrastructures numériques solides, de développer les compétences locales en intelligence artificielle, et de renforcer la coordination entre les secteurs public et privé pour intégrer l’IA dans la gestion des services publics, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation. Il a été convenu de renforcer la coopération entre les pays africains pour mettre en œuvre des politiques régionales favorisant l’innovation technologique et l’intelligence artificielle, afin d’assurer une intégration réussie de ces technologies dans les sociétés africaines. Cet événement a également permis de souligner l’importance de l’engagement des gouvernements africains à établir un cadre législatif et réglementaire approprié pour l’application de l’intelligence artificielle, garantissant un développement équilibré et éthique de cette technologie.