Vivement l’automne

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On se souviendra longtemps de cet été 2017. D’abord, pour l’extrême chaleur qu’il a distillée tout au long de semaines infernales, marquées par des incendies qui ont ravagé des milliers d’hectares de forêts et même fait des victimes. A cette fournaise quasi permanente, s’est ajoutée la pénurie d’eau qui a gâché les vacances des enfants obligés de faire la queue et remplir leurs bidons à longueur de journée. Les enfants, ça adore se baigner et ça se débrouille toujours pour trouver un point d’eau, un étang ou même un barrage pour faire trempette au risque d’y laisser la vie. Ils sont des dizaines d’enfants et d’adolescents à avoir péri dans ces «piscines» des pauvres, faute d’aller à la mer. Pendant ce temps, les intoxications collectives se multiplient dans les fêtes, les intoxications collectives sont légion dans les fêtes et les services d’hygiène saisissent quotidiennement des tonnes de viande rouge et blanche avariée et, pour faire menu complet, des fruits sont arrosés avec des eaux usées comme le rapportent les confrères. Parallèlement un feuilleton a tenu en haleine la presse française friande de ces choses qu’elle croit être l’apanage des libertés : le bikini sur les plages algériennes a tenu en haleine une bonne dizaine de médias français entre journaux et télés et pas des moindres, puisque les très sérieux Marianne et Le Point s’y sont mis eux aussi, croyant sans doute déceler un vent de révolte contre les intégristes. Une tempête dans un verre d’eau. Les Algériens ont d’autres préoccupations que de s’intéresser aux tenues arborées sur les plages sauf pour des illuminés qui croient refaire le monde par la longueur d’une jupe. Face à un pouvoir d’achat qui s’amenuise, la double dépense de la rentrée scolaire et de l’Aïd, qui tombent en même temps, l’incertitude des lendemains qui déchantent comme s’évertuent à le prévoir les analystes… Décidément, cet été aura été de tous les mauvais augures. Vivement l’automne.