Equipe nationale: La fin d’une époque, la fin d’une génération…

0
54

C’est fou ce que le parcours des Verts à Bouaké ressemble à celui de Douala, il y a deux ans, avec pratiquement les mêmes protagonistes.

Seuls les adversaires changent. Ils quittent la CAN prématurément, tête basse, sans la moindre victoire. Un choc pour les fans qui se sont réveillés, hier, avec la gueule de bois. Ils ne pensaient pas revivre le même drame, la même désillusion, d’autant que le coach national leur avait promis que cette fois, ça allait se passer différemment, qu’il fallait compter avec les siens. Il n’en fut rien malheureusement. Son équipe nous a livrés une copie conforme à celle de 2022 au Cameroun. Amorphe, incapable d’élever le rythme et une absence totale de caractère a précipité son élimination et par ricochet signant la fin probable d’une génération et d’un coach qui apparemment n’a plus l’énergie nécessaire ; ni les solutions pour mener son groupe vers de nouveaux succès. Il a beau gesticuler, vociférer et s’en prendre à tout le monde sur la main courante, 2019 et sa magie ne reviendront pas. Du moins pas sous son règne. Le temps est venu pour lui de passer le témoin, surtout que c’était sa dernière chance pour redorer un blason terni par une élimination cruelle du Mondial. Est-ce que ce n’était pas le moment de le virer se demandent certains ? Mais, on ne peut pas revenir en arrière. Bénéficiant du soutien indéfectible des fans et d’un fort capital de sympathie auprès du public en général, il était difficile, voire risqué de le limoger à l’époque. Aujourd’hui, en revanche, son départ est presque inéluctable. Il l’aurait d’ailleurs annoncé à ses joueurs dans le vestiaire juste après la fin du match perdu contre la Mauritanie. Quand on pense que l’Algérie avait seulement besoin d’un point pour se qualifier face à un adversaire qui n’avait jusque-là jamais gagné un match dans une phase finale de la CAN, on se dit qu’on ne peut pas tomber plus bas. L’entraîneur ne peut avancer aucun argument pour justifier cette débâcle. « On doit être plus tueurs, on trouve le poteau, on n’arrive jamais à faire le break, on n’a jamais été tranquille », rétorque-t-il sans jamais se remettre en cause.  « Quand je suis arrivé, on était 14e CAF, 60e FIFA, là on est 4e CAF et 30e FIFA», souligne-t-il. Sauf que le classement Fifa aussi bon soit-il, ne vous empêche pas de rater lamentablement les grands rendez-vous, comme c’est le cas à la CAN. Les ratages se succèdent et ses explications ne tiennent plus la route. On ne sait plus quoi retenir de son long passage à la tête de l’équipe nationale. Son sacre en Egypte ou bien ses échecs lamentables et successifs à la CAN et à la Coupe du monde ? Il faut néanmoins reconnaître à Belmadi une qualité : sa sincérité et son dévouement pour la sélection. Il a su, lors de son arrivée à la barre technique de l’EN, créer une dynamique et une osmose au sein du groupe en mettant un terme au clanisme qui rongeait à l’époque la sélection nationale. Il n’a pas fait de différence entre les joueurs issus de l’émigration et ceux du cru. Ce qui lui a permis de monter une équipe homogène et solidaire avec un excellent état d’esprit. Malheureusement, il n’a pas su se renouveler après le trophée africain remporté au Caire. Belmadi et son groupe se voyaient trop beau, abusés vraisemblablement par leur longue série d’invincibilité. Le retour à la réalité a été dur, mais il leur aura fallu plusieurs déconvenues pour comprendre qu’ils ne sont plus dans le coup. La Mauritanie nous l’a rappelé, ce mardi. Aujourd’hui, on se rend compte qu’on n’a plus d’équipe. A l’image de Riyad Mahrez, les anciens cadres de l’EN ne sont plus rentables ou peu. Cette élimination va certainement laisser des traces. C’est une époque qui s’achève dans la douleur malheureusement. Probablement la fin d’une génération. Maintenant, il va falloir se renouveler à tous les niveaux. C’est la mission du président de la FAF, Walid Sadi, et de son staff. Il est appelé à faire les bons choix rapidement, car les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 sont proches. Il n’est pas question de rater cet objectif, sinon ce sera sans doute la descente aux enfers… Ali Nezlioui