Elections législatives en Espagne: L’ascension fulgurante de Vox, le parti d’extrême droite qui pourrait redonner le pouvoir aux conservateurs

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FILE PHOTO: A far-right Vox party sign hangs from the exterior of a building in central Madrid showing a hand dropping cards with symbols representing feminism, communism, the LGBTQ+ community, the squatters movement and the Catalan independence flag into a rubbish bin, in Madrid, Spain, May 20, 2023. REUTERS/Violeta Santos Moura//File Photo

En dix ans d’existence, la formation dirigée par Santiago Abascal est devenue la troisième force politique du pays. Vox rêve de reproduire au Parlement ses succès dans certaines régions, où il gouverne avec le Parti populaire. «Vox est devenu décisif pour construire l’alternative [à la gauche] dont l’Espagne a besoin.» 

C’est presque un discours de victoire qu’a prononcé Santiago Abascal après les élections régionales et municipales en Espagne, le dimanche 28 mai. Et pour cause : son parti d’extrême droite a désormais des représentants dans toutes les assemblées régionales du pays, relève la chaîne RTVE. Dans plusieurs villes et autonomies, les conservateurs du Parti populaire (PP) ont même été obligés de nouer des accords avec Vox pour gouverner, souligne El Pais. La formation de Santiago Abascal aborde les législatives anticipées du dimanche 23 juillet en ayant conforté sa position de troisième force politique du pays. Elle l’avait acquise en novembre 2019, en décrochant 52 sièges de députés au Congrès (la chambre basse espagnole), rapporte le quotidien La Vanguardia. Deux ans plus tôt, Vox était pourtant «un parti inexistant qui ne dépassait jamais les 0,6% des suffrages», selon Steven Forti, professeur d’histoire à l’Université autonome de Barcelone. Alors comment expliquer cette ascension éclair ?

Près de 4000 personnes étaient présentes au meeting de Pedro Sanchez, à Madrid, le 21 juillet 2023

Plus de 4000 personnes crient «Pedro, Pedro» au meeting du Premier ministre et candidat à sa succession, Pedro Sanchez, qui s’est tenu dans la soirée, vendredi 21 juillet, à Madrid. Les Espagnols votent dimanche 23 juillet pour se doter d’un nouveau Parlement. Pour ces élections anticipées, les derniers sondages donnent la droite et l’extrême-droite, vainqueurs contre le bloc de gauche qui rassemble socialistes, gauche radicale et indépendantistes. Ces 4000 personnes pensent qu’une remontada est toujours possible, même si leur leader est donné perdant dans les sondages. Devant ses fans, Pedro Sanchez fait tout pour y croire : «Nous allons gagner les élections et se battre jusqu’à la dernière minute, jusqu’au dernier soupir. On va gagner, sans aucun doute». Pour gagner, Pedro Sanchez compte sur la peur de l’extrême-droite dont un possible retour est annoncé avec son leader Santiago Abascal, dont il se moque des théories moyenâgeuses. «Sur la transition énergétique, je dis à Monsieur Abascal que oui, la terre est ronde, que l’homme a marché sur la Lune et que les vaccins contre la Covid fonctionnent», clame le Premier ministre.  Le discours est efficace pour les militants qui veulent quatre ans de plus de pouvoir, comme ce socialiste de la première heure, très ému, rempli d’espoir : «Bien sûr, il y a une envie de victoire, reconnaît-il. Ce sera la victoire des travailleurs, celle des retraités et la victoire du peuple». Les résultats de cette élection législative anticipée seront connus tard dans la soirée, dimanche 23 juillet.