Guerre en Ukraine: Poutine et la délégation africaine font part de leur volonté politique de poursuivre le dialogue

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Au cours de la visite d’une délégation de chefs d’États africains, ce samedi, Vladimir Poutine, a brandi un document qu’il présente comme un traité de paix, paraphé, selon lui par les négociateurs ukrainiens il y a 15 mois.

Sur le plateau de LCI, Magali Barthès rappelle que des discussions avaient bien eu lieu en Turquie entre les belligérants, mais dans un contexte que le président russe passe sous silence. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, à la tête de la délégation des médiateurs africains, a notamment défendu les propositions de paix africaines se résumant en dix points, parmi lesquels une «désescalade des deux côtés», la «reconnaissance de la souveraineté» des pays telle que reconnue par l’ONU, les «garanties de sécurité» pour toutes les parties, la levée des entraves à l’exportation des céréales via la mer Noire, la «libération des prisonniers de guerre», ainsi que la reconstruction d’après-guerre. En ouverture de la rencontre, il a notamment déclaré : «La guerre ne peut pas durer toujours (…). Nous souhaitons que cette guerre prenne fin». Outre M. Ramaphosa, la délégation africaine comprenait trois autres présidents : Macky Sall (Sénégal), Hakainde Hichilema (Zambie) et Azali Assoumani (Comores), président en exercice de l’Union africaine, ainsi que des représentants congolais, ougandais et égyptien.

«Nous sommes ouverts à un dialogue constructif avec ceux qui souhaitent la paix basée sur les principes de la justice et de la prise en compte des intérêts légitimes des parties», a déclaré M. Poutine devant les dirigeants africains. Pour sa part, le président des Comores, Azali Assoumani, a fait valoir que la délégation africaine était là «pour entendre la voix du peuple russe», après avoir écouté celle de l’Ukraine la veille, en rencontrant M. Zelensky à Kiev. Le président ukrainien a rejeté l’offre de médiation africaine, dénonçant «une tromperie» de Moscou en pleine contre-offensive de ses forces armées. «Permettre une négociation avec la Russie maintenant, quand l’occupant est sur notre terre, signifie geler la guerre, geler la douleur et la souffrance», avait-il tranché.

Le continent africain est durement touchée par l’augmentation des prix des denrées alimentaires et les conséquences de la guerre sur le commerce mondial. L’Afrique du Sud refuse cependant de condamner la Russie pour son agression, et est critiquée pour sa proximité avec le Kremlin. La Russie de son côté s’efforce d’attirer dans son camp les dirigeants africains en affirmant se dresser en rempart contre l’impérialisme et en accusant l’Occident de bloquer avec ses sanctions les exportations de céréales et des engrais russes à l’Afrique.