USMA, ESS, …: La FAF et la Ligue dans de sales draps

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Des clubs qui se rebellent fréquemment contre les instances  sportives, notamment footballistiques, témoigne de l’absence d’une autorité et surtout de toute crédibilité  chez ces dernières.

A fortiori quand ces mêmes clubs obtiennent leurs droits à l’international. Comme c’est le cas récemment de l’USMA dans le fameux dossier du derby non joué contre le MCA. Même si le président de la Ligue, Abdelkrim Medouar, veut minimiser l’affaire en déclarant qu’il faut passer à autre chose et penser à l’avenir, il n’en demeure pas moins que ce véritable camouflet a laissé des traces et surtout ouvert des brèches au niveau de la Ligue et de la FAF. Le fracas de la cassure entre les dirigeants et les clubs est assourdissant. Maintenant c’est au tour de l’ESS de défier les décisions de la Fédération en se plaignant à la CAF. En effet, les Sétifiens contestent toujours le classement final établi par la FAF sur la base de l’indice de performance, estimant que la deuxième place leur revient de droit. «La direction de l’ES Sétif a adressé ce matin (hier, Ndlr), une correspondance à la Confédération africaine de football lui demandant de suspendre l’identité du second club algérien qui participera la saison prochaine à la Ligue des champions, jusqu’à ce que le litige opposant notre club aux instances du football national, soit résolu par les autorités compétentes», a révélé le club des Hauts-Plateaux sur sa page facebook.  L’internationalisation de cette nouvelle affaire ne laisse plus aucun doute, au moment où la FAF essaie dans les coulisses, de calmer un peu le jeu, en proposant des arrangements, acceptant évidemment de faire encore des concessions. Dans sa politique de la fuite en avant, de la fuite des responsabilités, la Fédération ne peut rien assumer sauf d’aller de compromis en compromis, quitte à ne plus rien avoir à offrir. Seulement, les Sétifiens ne comptent pas se taire. Même s’ils n’obtiennent pas gain de cause au niveau de la Confédération, ils vont frapper à d’autres portes, notamment celle du TAS de Lausanne. L’instance qui est devenue le cauchemar de nos «décideurs». Si l’USMA a été réhabilitée dans ses droits, ce n’est pas parce que la LNF a programmé le derby à une date Fifa, sachant qu’un joueur usmiste, Ellafi en l’occurrence, se trouvait avec sa sélection. D’autant que la Ligue avait obtenu au préalable l’autorisation du Bureau Fédéral de la FAF pour programmer des matches en retard aux dates Fifa. Le TAS conteste plutôt la compétence du BF à donner une telle dérogation. «Le Bureau Fédéral de la FAF avait pris la décision, le 30 septembre 2019, d’utiliser la trêve internationale pour faire jouer, entre autres, le match MCA-USMA, en violation du règlement des championnats de football professionnel, ainsi que des statuts de la FAF. En effet, une telle dérogation statutaire aurait dû être soumise à l’Assemblée générale de la FAF pour être validée. Etant donné l’absence d’existence juridique de la dérogation, la LNF ne pouvait donc pas programmer la rencontre entre le MCA et l’USMA le 12 octobre 2019 », explique le TAS dans un communiqué destiné aux médias. Il se peut que le classement final établi par la FAF sur la base de l’indice de performance, subisse le même sort. La FAF a-t-elle la compétence ou la dérogation de l’instaurer sans passer au préalable par l’Assemblée générale ? Elle peut en effet être attaquée par les mêmes arguments que ceux qui ont été utilisées dans le cas de l’USMA. A moins que le «joker» du cas de force majeure ne la tire d’affaire…

Ali Nezlioui