Une réunion des pays voisins est prévue aujourd’hui: L’Algérie met les bouchées doubles pour la résolution de la crise libyenne

0
992
OLYMPUS DIGITAL CAMERA

L’Algérie abrite aujourd’hui une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye avec la participation de la Tunisie, l’Egypte, le Soudan, le Tchad, le Niger et le Mali.

Le Gouvernement d’union nationale libyen a salué l’initiative de l’Algérie d’accueillir sur son territoire éventuellement un dialogue inter-libyen en vue d’une sortie rapide de la crise qui secoue ce pays voisin depuis 2011. Intervenant, hier, sur les ondes de la Radio Algérienne, le porte-parole du ministère libyen des Affaires étrangères, Mohamed Al Kablaoui a indiqué que le poids de l’Algérie et sa crédibilité sont à même de lui permettre de faire réussir ce dialogue. Il a ajouté que cette initiative a été accueillie favorablement par les différentes parties libyennes qui n’ont pas manqué de relever l’importance du rôle de l’Algérie, laquelle a toujours plaidé pour une solution pacifique de la crise libyenne, loin de toute ingérence étrangère. Ceci intervient au moment où le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a fait part, dimanche dernier, depuis la capitale allemande, de la disponibilité de l’Algérie à abriter le dialogue entre les frères libyens et son rejet catégorique de la politique du fait accompli en Libye. Intervenant devant les participants à la Conférence de Berlin sur la Libye, le président de la République a réitéré son appel à la communauté internationale d’assumer sa responsabilité en matière de respect de la paix et de la sécurité dans ce pays, affirmant que l’Algérie refuse toute atteinte à son intégrité nationale et à la souveraineté de ses institutions. «Nous sommes appelés à arrêter une feuille de route aux contours clairs, qui soit contraignante pour les parties, visant à stabiliser la trêve, à stopper l’approvisionnement des parties en armes afin d’éloigner le spectre de la guerre de toute la région», a indiqué Tebboune, appelant à encourager les parties libyennes à s’asseoir autour de la table pour résoudre la crise par le dialogue et les voies pacifiques et éviter ainsi des dérapages aux conséquences désastreuses. Après avoir souligné que la région avait besoin d’une stabilité fondée sur la sécurité commune, il a réitéré l’attachement de l’Algérie au maintien de la région loin des ingérences étrangères, assurant que la sécurité de la Libye est le prolongement de «notre propre sécurité et le meilleur moyen de préserver notre sécurité régionale reste la coopération et l’entraide avec nos voisins pour faire face au terrorisme et à l’extrémisme». A cet égard, le président de la République a rappelé les efforts que l’Algérie n’a eu de cesse de déployer pour inciter les parties libyennes à adhérer au processus de dialogue, parrainé par les Nations unies et accompagné par l’Union africaine en vue de former un gouvernement d’entente nationale apte à gérer la transition et la réédification des institutions de l’Etat libyen pour relever les défis qui se posent au peuple libyen. L’Algérie a participé activement à divers niveaux à tous les efforts en faveur d’une solution politique à la crise libyenne, a-t-il encore soutenu, citant, dans ce cadre, son initiative, en mai 2014, pour la création du mécanisme des pays voisins de la Libye, qui a tenu sa première réunion à Alger, ainsi que les différentes cycles de dialogue qu’elle a abritées depuis mars 2015 entre les dirigeants des partis politiques libyens dans le cadre des processus de dialogue, supervisés par l’ONU. Mettant en avant la position équidistante de l’Algérie dans le conflit, il a évoqué ses efforts pour le rapprochement des vues et l’établissement de passerelles de communication avec tous les acteurs en plus de ses appels incessants à faire prévaloir la sagesse et à favoriser le processus pacifique pour le règlement de la crise, option qui demeure la seule à même de garantir l’unité du peuple libyen et le respect de sa souveraineté, loin de toute ingérence étrangère, a-t-il affirmé. Pour ainsi dire, Tebboune veut redynamiser le rôle de la diplomatie algérienne parallèlement aux efforts que les forces de l’ANP sont en train de déployer pour sécuriser nos frontières. Ceci d’autant que l’Algérie est devenue un exemple à suivre dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et en matière de maîtrise totale de la sécurisation de ses frontières contre tous les dangers et toutes menaces d’où qu’elles viennent et ce, conformément à la stratégie globale et intégrée adoptée. Sabri Boukadoum avait indiqué, au sujet de la crise en Libye, que l’action militaire ne pourra guère aboutir à la résolution de cet conflit, soulignant que «seule une solution politique négociée et acceptée par l’ensemble des protagonistes est à même de rétablir la paix dans ce pays». Il a ajouté qu’il appartenait dès lors aux Libyens d’engager dans les meilleurs délais, un processus inclusif de réconciliation nationale, comme cadre indispensable devant mettre un terme à la division et aboutir à l’objectif ultime de l’organisation d’élections transparentes sous l’égide de l’Union africaine et de l’ONU.

Boukadoum avait soutenu que la tenue de ces élections, dont les résultats devraient être respectés par toutes les parties prenantes, «contribuerait à l’instauration d’un climat de confiance et à la mise en place d’institutions gouvernementales démocratiques pérennes, dont une armée nationale unifiée et seule responsable d’assurer la sécurité du pays». Il avait, par la même occasion, rappelé que «l’Algérie qui a toujours encouragé les frères libyens à s’engager sur la voie du dialogue inclusif et de l’entente nationale, est convaincue que les parties libyennes sauront faire montre de sagesse pour dépasser leurs différences et faire prévaloir les intérêts nationaux suprêmes». Il a également fait remarquer que l’Algérie avait condamné avec la plus grande force l’attaque ayant ciblé un centre d’hébergement de migrants et a appelé à «situer les responsabilités et à identifier les auteurs de ce crime abject». Il avait, en outre, relevé que la situation des migrants africains en Libye est intrinsèquement liée à la crise majeure que connaît ce pays depuis 2011, soulignant «la nécessité d’un retour sans délai au processus de dialogue inclusif entre l’ensemble des parties libyennes afin de parvenir à une solution consensuelle de ce conflit qui n’a que trop duré».

  1. Benslimane