Résultats définitif du conseil constitutionnel: Quelles leçons en tirer des résultats de l’élection présidentielle du 17 septembre 2024 ?

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Le conseil constitutionnel le 14 septembre 2024 vient de donner les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 07 septembre 2024 avec 11.226.000 voix exprimés sur un corps électoral de 24,5 millions , incluant les bulletins nuls d’environ 1,3 millions, ce qui donne un taux de participation de 46,1%. Mr Abdelmadjid Tebboune a obtenu des suffrages exprimés 7.976.291 voix, soit un taux de 84,3 %, Hassani Cherif du MSP 940.642 , soit 9,5 %, et Youcef Aouchiche du FFS 580.495 voix, soit un taux de 6,14 %. Ces données corrigent, montrant une grande contradiction, les données provisoires de l’Autorité nationale qui donnait un taux de participation le soir du 07 septembre 2024, avoisinant de 23% et avec les bulletins nuls près de 29%. Ces résultats provisoires, corrigées par le conseil constitutionnel, par rapport aux suffrages exprimés pour les trois candidats donnaient sur un total de 5,630 millions de votes enregistrés, 5,320 millions pour le candidat Abdelmadjid Tebboune, soit 94,65% des suffrages exprimés, contre 3,17% pour le MSP et 2,16% pour le FFS avec un taux pour ces trois candidats de 23,46% par rapport aux inscrits.

Aussi, ,malgré cette importante correction ,la barre en dessous de 50% , il faut le reconnaître , c’est un taux relativement faible , mais la méfiance vis-à-vis du politique n’est pas propre à l’Algérie du fait que les vieilles recettes de mobilisation ne portent plus ,voyez le cas de la crise politique actuelle en France et même le pays dit le plus démocratique , les USA ont un taux de participation moyen Pour l’Algérie, les résultats de l’élection présidentielle du 7 septembre 2024 ont montré clairement que tous les partis politiques et certaines segments de la société civile et certaines personnalités dites « nationales qui ont soutenu Mr Abdelmadjid Tebboune ont eu un impact limité , donc ne leur n’étant pas redevable, lui donnait un marge de manœuvre pour la formation d’un gouvernement de redressement national Car leur présence se fait d’une manière formelle et ostentatoire lors des élections meublant le vide, impuissant presque toujours à agir sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle. Ce sont là des raisons suffisamment importantes pour envisager sérieusement de les réorganiser pour que les partis politiques et la société civile puissent remplir la fonction qui est la sienne dans tout système politique démocratique, devant laisser le soin au marché et non à l’administration par la création artificielle , de mesurer leur poids réel au sein de la société fonction du nombre de ses adhérents réels. Le passage de l’État de « soutien » à l’Etat de justice renvoyant à la refondation du système politiqué , est de mon point de vue un pari politique majeur, car il implique tout simplement un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la nation et l’Etat. L’ Algérie ne peut revenir à elle-même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétence, de loyauté et d’innovation sont instaurés comme passerelles de la réussite et de promotion sociale grâce à une nouvelle gouvernance, une transparence totale et une clarté sans nuance dans la pratique politique et donc une moralité sans faille de ceux qui dirigent la Cité. .

Aussi, malgré le taux de participation faible en dessous de 50% , cela étant reconnu par tous les observateurs internationaux et nationaux, , compte tenu des tensions géostratégiques au niveau des frontières l’Algérie étant un facteur déterminant de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine , les résultats du conseil constitutionnel ne devant pas changer globalement la tendance, a un président élu reconnu par la majorité de la communauté internationale dont les défis 2025/2030 est de s’atteler au redressement national en approfondissant les réformes politiques, le pourquoi de ce fort taux d’abstention pour des raisons de sécurité nationale , institutionnelles , économiques , sociales, facteurs solidaires. Sans une mobilisation générale compte tenu des tensions géostratégiques aux frontières et des réformes structurelles souvent différées qui seront douloureuses il ne faut pas s’attendre à un développement durable, toujours ballotté au gré de la conjoncture des fluctuations des prix de la rente des hydrocarbures, prix qui dépendent fondamentalement de facteurs exogènes échappant à toute décision interne. (Interviews et contributions du Pr Abderrahmane Mebtoul à la télévision internationale Djazeera tv Englisch dans Financial Afrik- Mond/Afrique Paris /Dakar – Repubblica Italie , El Pais Espagne, institut financier de la City Londres-Maghreb Voices USA -reproduction en synthèse RT Russie), La restructuration du système partisan , de la société civile collant avec les aspirations de la population algérienne et l’accélération des réformes seront déterminantes pour l’avenir de l’Algérie 2025/2030.dont j’ai tracé les axes directeurs dans le programme de l association nationale de développement de l’ économie de marchée ADEM j’ai eu l’’honneur d’être le président de 1992 à 2016 et repris dans plusieurs contributions et conférences nationales/internationales depuis plus de 30 ans ,mais avons nous été écouté .( Pr A.Mebtoul sur les réformes politiques et économiques- plusieurs conférences devant le parlement européen : à l’Université de Clemson-Caroline du Sud -USA , au siège de l’Unesco , devant les ambassadeurs accrédités à Alger, au siège du ministère des affaires étrangères Algérie, à l’Académie Inter-Armes de Cherchell, – à l’Ecole Supérieure de Guerre, à l’ Institut militaire IMPED -MDN , devant les cadres de la DGSN et de l’État – major de la gendarmerie nationale ,aux universités de Annaba, Constantine, de Tizi Ouzou, Bejaia , de Sidi Bel -Abbès, Tlemcen, d’Oran et à l’école nationale d’administration d’Alger -ENA -Voir Ouvrage collectif toujours d’une brûlante actualité sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul -les enjeux de l’Algérie : réformes et démocratie 2 volumes Casbah Édition Alger- 2005 (520 pages -le Maghreb face aux enjeux géostratégiques Harmattan Paris 2017/2018).

Tout discours politique doit coller avec la réalité et les aspirations de la société algérienne en mutation renvoie à la refondation de l’Etat inséparable de l’accélération de la réforme globale où on constate paradoxalement que lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s’accroît, les réformes sont freinées , assistant à une redistribution passive de la rente pour une paix sociale éphémère. Ce couple contradictoire rente/réformes explique l’instabilité juridique et le manque de cohérence dans la réforme globale, les gagnants de demain n’étant pas forcément ceux d’aujourd’hui. Dans ce contexte, comment . ne pas rappeler qu’entre 1980//2024 , que j’ai eu l’honneur de de coordonner des ouvrages pluridisciplinaires, ,ayant abordé les réformes politiques, sociales et économiques, et ce afin d’expliquer notre démarche de la transition fondée sur l’alternance démocratique tenant compte de l’anthropologie culturelle, fruit de travaux collectifs auquel ont contribué des spécialistes en anthropologie, en sciences politiques, en sociologie, experts miliaires, juristes, économistes, et parallèlement ayant donné plusieurs conférences : devant le parlement européen , à l’Université de Clemson-Caroline du Sud -USA , au siège de l’Unesco , devant les ambassadeurs accrédités à Alger, au siège du ministère des affaires étrangères Algérie, à l’Académie Inter-Armes de Cherchell, – à l’Ecole Supérieure de Guerre, à l’ Institut miliaire IMPED -MDN , devant les cadres de la DGSN et de l’Etat – major de la gendarmerie nationale ,aux universités de Annaba, Constantine, de Tizi Ouzou, Bejaia , de Sid Bel -Abbès, Tlemcen, d’Oran et à l’école nationale d’administration d’Alger -ENA -Voir Ouvrage collectif toujours d’une brulante actualité sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul -les enjeux de l’Algérie : réformes et démocratie 2 volumes Casbah Edition Alger- 2005 (520 pages e t e Maghreb face aux enjeux géostratégiques Harmattan Paris 2017/2018 -. Dans tous ces ouvrages et conférences, j’ai mis l’accent, évitant tant l’autosatisfaction que la critique gratuite, que le défi de l’Algérie horizon 2030 sera essentiellement économique avec des stratégies d’adaptation face au nouveau monde. Le passage de l’État de « soutien » à l’Etat de justice est de mon point de vue un pari politique majeur, car il implique tout simplement un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la nation et l’Etat et l’Algérie ne peut revenir à elle-même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétence, de loyauté et d’innovation sont instaurés comme passerelles de la réussite et de promotion sociale en conciliant la modernité tout en préservant son authenticité. La refondation de l’Etat ne saurait se limiter à une réorganisation technique (changement de gouvernement ou de ministres). Mais implique, une transparence totale et une clarté sans nuance dans la pratique politique et donc une moralité sans faille de ceux qui dirigent la Cité. Il n’est plus permis grâce à une aisance financière, de continuer de dépenser sans compter, importer au lieu de privilégier la production locale se fondant tant sur l’entreprise locale ou étrangère créatrice de richesses impliquant une nette volonté politique d’aller vers une économie de marché concurrentielle à finalité sociale.

La refondation de l’Etat implique des aménagements dans l’organisation du pouvoir devant poser la problématique stratégique du futur rôle de l’Etat dans le cadre d’’une économie de marché concurrentielle dans le développement économique et social et ne devant pas occulter les besoins d’autonomie de pouvoirs locaux qui doivent être restructurés en fonction de leur histoire anthropologique et non en fonction des nécessités électoralistes ou clientélistes. L’autonomie des pouvoirs locaux ne signifie pas autonomie vis-à-vis du pouvoir central mais un acte qui renforce le rôle de la société civile afin de transformer les collectivités locales « providence » en « commune entreprise » Cela suppose que toutes les composantes de la société soient impliqués, dans le processus décisionnel qui engage la configuration du territoire, afin de renforcer la cohésion sociale et l ’efficacité économique grâce à une réelle décentralisation autour de six à sept grands pôles économiques régionaux, piloté par des chambres de commerce régionales regroupant entreprises publics, privées, banques, universités, centres de recherche, syndicats, réseaux de la société civile , les autorités centrales et locales servant de facilitateurs , de régulateur , étant illusoire de vouloir fonder le développement sur des réseaux de l’administration, ce qui renforce la bureaucratisation facteur de blocage et de corruption.

En résumé, L’Algérie, pays à fortes potentialités, peut devenir entre 2028/2030 ,sous réserve de profondes réformes un pays pivot facteur de la sécurité des espaces méditerranéens et africains. La solution est essentiellement interne et il appartient aux citoyens algériens et à eux seuls de réaliser cette espérance. Afin de réaliser un développement harmonieux au sein d’un monde en plein bouleversement.

Par Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités

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