Reprise de la compétition: La menace des clubs sur fond de crise

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Il y a comme une fronde qui se profile contre le président de la FAF. La majorité des clubs de la Ligue 1 et de la Ligue 2 ne veulent pas en effet terminer la saison, au moment où Zetchi y est très favorable.

Une campagne menée, il faut le dire, par le président de la LNF, Abdelkrim Medouar qui s’est déplacé à l’est et à l’ouest du pays, en attendant le centre, pour mettre la pression sur la Fédération et surtout inciter les autorités politiques et sanitaires à décréter l’arrêt définitif des championnats encore en suspens. Le vice-président de la Ligue de football professionnel, Farouk Belguidoum, en a remis une couche, ce jeudi, en déclarant que «la majorité des clubs n’ont pas les moyens pour faire face aux dépenses liées notamment à l’application du protocole sanitaire. Ils réclament tout simplement la suspension définitive de la compétition». Mais est-ce le véritable motif qui pousse la majorité des présidents des clubs à vouloir en finir prématurément avec le championnat ? On peut en douter, surtout que Belguidoum dira à la fin de son intervention que les clubs veulent être gérés par des sociétés nationales «pour survivre». «Ils ont demandé à ce que toutes les équipes soient mises sur un pied d’égalité. Pour eux, les pouvoirs publics doivent se pencher sérieusement sur la question». Une menace à peine voilée, ou comment profiter de la crise du coronavirus pour mettre tout le monde devant le fait accompli. Ils savent pertinemment qu’en refusant de reprendre la compétition, ils mettent la Fédération dans une situation embarrassante et inextricable. Toutes les décisions qui seront prises en cas d’arrêt du championnat avant son terme seront immanquablement critiquées et mal interprétées. En tout cas, elles ne feront en aucun cas l’unanimité. Faudra-t-il décerner le titre au leader actuel, le CRB, champion ? Comment va-t-on gérer le cas des potentiels relégables ? Des questions délicates auxquelles il n’est pas facile de répondre, surtout à quelques mois des élections. D’une manière ou d’une autre, on va inévitablement faire des mécontents et ce n’est guère dans l’intérêt des instances sportives. Leur salut est évidemment de mener la saison à son terme. Seulement la tendance actuelle leur est très défavorable. A commencer par les autorités sanitaires qui même sans le prononcer officiellement, on devine néanmoins chez elles une réticence à autoriser la reprise des compétitions sportives. «A partir du moment que les mosquées, écoles, universités et salles des fêtes n’ont pas été autorisés à rouvrir, je ne vois pas l’utilité de poursuivre la saison footballistique, avec tout ce que cela implique comme risque réel pour la santé d’autrui », avait confié il y a quelques jours le Dr Bekkat Berkani, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, spécialiste des pathologies respiratoires.

Il y a lieu de noter aussi la divergence manifeste entre le président de la FAF et son homologue de la Ligue à ce sujet. L’un tire à hue et l’autre à dia. Ce qui met les deux hommes en concurrence. Et à ce jeu, Medouar semble avoir une belle longueur d’avance.

Ali Nezlioui