Reforme au sein de la Ligue arabe: Les crises arabes renforcent l’initiative de l’Algérie

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La visite effectuée en Algérie par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République du Yémen, Abdul Malek Al-Mekhlafi a révélé que l’Algérie était en phase de lancer son initiative en faveur d’introduction des réformes profondes au sein de la Ligue des Etats arabes, après bien d’années de tentatives sans succès.

C’est ce que confirme la déclaration du responsable yéménite à ses hôtes algériens quant au fait que sa visite en Algérie s’inscrivait dans le cadre de «la concertation permanente» entre les deux pays visant « à examiner la situation politique et régionale et les questions relatives à la situation prévalant dans le monde arabe…», y compris la Ligue arabe dont le rôle joué ces dernières années a été critiqué par nombre de pays arabes. Le monde arabe vit une situation des plus intenables, dont plusieurs pays sont dévastés par les guerres, notamment la Syrie, le Yémen, la Libye et l’Irak, en plus de la crise du Golfe opposant le Qatar à ses voisins, au moment où le secrétariat général de la Ligue arabe ,qui reste toujours sous la coupe de la diplomatie égyptienne, demeure impuissant, voire immobile face aux multiples problèmes et conflits qui secouent les Etats membres.

Visiblement, la Ligue des Etats arabes serait dangereusement affaiblie par les pays membres qui se sont livrés désormais à des conflits armés avec le concours des forces étrangères. D’ailleurs, la crise sans précédent qui a éclaté entre Doha d’un côté, Riyad, Abu Dhabi, Manama et Le Caire d’un autre risque de l’enfoncer davantage dans un gouffre profond!  Il convient de rappeler que l’Algérie était la première à avoir proposé de réformer la Ligue arabe, dont la présidence du Secrétariat général qui doit être assurée à tour de rôle. Une proposition suggérée, rappelons-le, lors de la session tenue en Algérie en 2005, mais la coalition des pays du Golfe et d’Égypte l’avait empêchée d’aboutir. Malgré l’obstination des pays du Golfe et d’Égypte à rejeter toute idée de réforme, Alger n’a jamais renoncé à cette idée qu’elle place au centre de ses priorités. De l’avis des officiels algériens, la Ligue arabe est incapable de gérer la situation des pays membres en proie à bien des crises, non moins à prendre des décisions qui s’imposent, ce qui l’a réduit à l’impuissance de jouer un rôle majeur dans son environnement régional. A cet effet, l’Algérie est allée jusqu’à dire, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, qu’il n’y avait point de  comparaison entre la performance de l’Union africaine (UA) qui a réalisé d’importantes avancées dans le dossier libyen et celle de la Ligue pratiquement qui est totalement absente. A l’évidence, les chances d’aboutissement de l’approche algérienne semblent intactes, compte tenu de la situation qui prévaut dans la région arabe, d’autant plus que les pays défavorables à l’initiative algérienne sont désormais accusés d’exacerber la situation dans la région.