Nations unies: Réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur les armes chimiques en Ukraine

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Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est  réunit, hier, à 15h00 GMT, en urgence, sur la fabrication supposée d’armes biologiques en Ukraine, à la demande de Moscou.

La Russie accuse Washington et Kiev de gérer des laboratoires destinés à produire des armes biologiques en Ukraine, ce qui a été démenti par les deux capitales. Moscou avait déjà accusé en 2018 les Etats-Unis de mener secrètement des expérimentations biologiques dans un laboratoire de Géorgie, une autre ex-république soviétique qui, comme l’Ukraine, ambitionne de rejoindre l’Otan et l’Union européenne. Lors d’une réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie – un dossier toujours non clos et qui continue de souffrir d’un manque d’informations de Damas dénoncé par l’ONU -, Washington et Londres ont tous deux évoqué l’Ukraine.

L’UE en sommet à Versailles exclut une adhésion rapide de l’Ukraine Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, réunis en sommet à Versailles, ont exclu toute adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenne, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits. Les dirigeants des 27 se sont réunis pour élaborer les réponses économiques et militaires au choc de l’invasion russe. «L’Europe a changé sous le coup de la pandémie, elle va changer plus vite et plus fort sous le coup de la guerre», a prédit le président français, Emmanuel Macron, qui recevait ses hôtes dans le cadre prestigieux du Château de Versailles. En campagne pour sa réélection, il assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’UE. Concernant l’adhésion de l’Ukraine, «il n’existe pas de procédure rapide», a rappelé le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, alors que Kiev a déposé une candidature dans l’espoir de la rejoindre «sans délai». «Est-ce qu’on peut aujourd’hui ouvrir une procédure d’adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas. Est-ce qu’on doit fermer la porte et dire jamais ? Ce serait injuste», a résumé Emmanuel Macron.

«Sans tarder, nous renforcerons encore nos liens et approfondirons notre partenariat afin de soutenir l’Ukraine dans la poursuite de son parcours européen. L’Ukraine fait partie de notre famille européenne», ont finalement proclamé les dirigeants dans une déclaration écrite. Le Premier ministre slovène, Janez Jansa, n’a pas caché les divisions entre ceux «qui pensent que (…) les Ukrainiens se battent pour leur vie et méritent un message politique fort (…) et ceux qui débattent encore des procédures». Des pays d’Europe centrale, Pologne en tête, souhaitent, en effet, accélérer la reconnaissance de la candidature ukrainienne. Emmanuel Macron voit dans la crise actuelle la confirmation de la nécessité d’une Europe plus souveraine. Cette guerre va conduire les 27 à prendre «des décisions historiques» pour «complètement redéfinir l’architecture de notre Europe», a-t-il affirmé, en souhaitant, notamment «des décisions en matière d’énergie» qui aboutiront à des propositions fin mars lors d’un prochain sommet. Il a aussi appelé à «des décisions en matière de défense» avec «vraisemblablement un Conseil exceptionnel» sur ce dossier en mai. Elle a également mis en lumière l’extrême dépendance de l’UE envers le gaz importé de Russie, qui représente 40% de sa consommation et limite sa capacité d’action contre Moscou. Même si elle a adopté un paquet de sanctions inédit, l’Europe continue de financer la Russie par ses achats énergétiques dont elle est incapable de se priver à très court terme. Selon un projet de conclusions, les Vingt-Sept, qui réaffirment le rôle clé de l’Otan, vont souligner leur volonté d’investir «plus et mieux dans les capacités militaires», alors qu’une stratégie de défense doit être publiée avant la fin du mois. Ils vont également examiner le projet de la Commission de réduire des deux tiers la dépendance au gaz russe dès cette année, mais aussi de diminuer les importations de charbon et pétrole de Russie, en diversifiant les fournisseurs et en développant des énergies alternatives comme les renouvelables ou l’hydrogène.