Man City: Mahrez, un esthète enfin reconnu

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Ryad Mahrez élu meilleur footballeur algérien de l’histoire dans un sondage organisé par la Fédération internationale de football (FIFA), devant Madjer, Belloumi et Dahleb.

Même si ce genre de consultation reste très partial ne pouvant objectivement rallier tous les suffrages, ni pris vraiment au sérieux, il n’empêche que c’est un bel hommage rendu à l’ailier volant de Man City. Mahrez, il faut le dire, a pris du galon ces derniers temps, au point d’attirer l’attention des spécialistes et des consultants tombés sous le charme de son talent atypique, mais terriblement efficace. Malgré une silhouette fluette presque effacée, il étonne de plus en plus par sa capacité de dérouter l’adversaire qui se trouve souvent les quatre fers en l’air dès qu’il s’en approche. C’est la marque des plus grands. Gary Lineker, une référence dans le football mondial qui avait marqué son époque, ne s’y trompe pas. «Je peux regarder jouer Mahrez toute la nuit tant que Guardiola ne le sort pas. Son toucher de balle est incroyablement raffiné. Il sent le ballon et c’est impossible de savoir dans quelle direction il ira. Un vrai cauchemar pour les défenseurs», a-t-il écrit admiratif sur son compte twitter, suite au récital exécuté à merveille par l’international algérien face à Burnley (5-0). Auteur d’un doublé, la coqueluche des Verts, il est vrai, avait crevé l’écran. Un régal pour les yeux. Dithyrambique, l’ancien international tunisien Hathem Trabelsi est allé également de son commentaire élogieux envers Mahrez. «Il devrait créer une école pour montrer aux jeunes footballeurs comment on contrôle le ballon», a-t-il suggéré, faisant sans doute allusion à la beauté et à l’efficacité de sa conduite de balle hors du commun. Une véritable référence en la matière, tout le monde en convient désormais. Mahrez est entré subrepticement dans la cour des grands. Pas besoin de demander à être invité à leur table, ses faits d’armes, ses  immenses aptitudes techniques impressionnantes,  parlent pour lui. Ça nous change en tout cas de la polémique stérile de savoir s’il doit ou non être un titulaire à part entière dans son équipe. Mahrez, il faut le prendre comme il est : un esthète du football avec tout ce que cela comporte comme délicatesse et raffinement. Il fait partie des joueurs rares qui vous font aimer le football. De ceux qui le hissent au rang d’art sublime, à l’époque de la standardisation où dès leur jeune âge, les joueurs sont façonnés, modélisés et lobotomisés. Mahrez, comme d’autres génies du ballon rond, est l’exception qui confirme la règle. C’est la raison pour laquelle ils sont si spéciaux. Spéciaux, mais pas en marge forcément  ni en conflit avec les exigences d’un football de plus en plus exigeant et réaliste. La preuve : Mahrez ne cesse d’améliorer ses statistiques avec City. Il est à 11 buts inscrits toutes compétitions confondues, améliorant déjà son record de l’année dernière. On espère pour lui que le plus beau est à venir, même si son club a perdu toute chance de conserver son titre de champion de Premier League. Il lui reste néanmoins un challenge exaltant à réaliser, celui de remporter la Coupe aux grandes aux oreilles. Une épreuve dans laquelle City fait figure de favori. Il serait alors le deuxième footballeur algérien à l’emporter, après Rabah Madjer.

Ali Nezlioui