S’il y a un club qui a forcé son destin cette saison, c’est bien le CRB. Englué dans une crise financière asphyxiante durant l’intersaison, accentuée par une gestion désastreuse de l’ancienne équipe dirigeante présidée par l’énigmatique et mystérieux Hadj Mohamed, le Chabab a failli mettre la clé sous le paillasson.
L’on parlait à l’époque du risque de la disparition du prestigieux club belouizdadi, tellement son avenir semblait bouché. Une entame de championnat catastrophique avec un handicap de moins trois points pour avoir été contraints de déclarer forfait à domicile, lors de la première journée devant l’ASAM, condamnait par ailleurs le CRB à la relégation à l’avance. Du moins, c’était le sentiment général qui présidait dans les fiefs belouizdadis. Avec ses dettes colossales, on voyait mal en effet le CRB échapper à son triste sort. Tous ses anciens responsables le fuyaient, laissant le club livré à lui-même. Et comme un signe du destin, à la même période nous quittait le plus grand joueur de tous les temps du Chabab et probablement du pays, Hacène Lalmas. Les fans pleuraient leur idole, mais aussi la situation épouvantable dans laquelle se retrouvait leur équipe. Au moment où le CRB touchait le fond, un sauveur inespéré est tombé du ciel grâce, il faut le dire aussi, à l’intervention des hautes autorités du pays qui n’ont pas voulu voir ce club prestigieux tombé en désuétude. Le Groupe Madar, ex-SNTA, une entreprise algéro-émiratie a pris à son actif le passif du club en épongeant ses énormes dettes et en devant le propriétaire du club. Sur le plan sportif, Said Allik l’emblématique président de l’USMA a été désigné à la tête du CRB. Sa venue a coïncidé avec celle de l’entraîneur Abdelkader Amrani qui a eu le courage de prendre les rênes de l’équipe alors qu’il occupait les dernières places du classement. Un pari audacieux que les deux hommes sont en train de réussir. Même s’il n’est pas encore assuré à 100%, il faut dire que les Rouge et Blanc ont fait un grand pas vers le maintien. Leur dernière victoire, ce lundi, en match retard contre le CSC (2 – 0), les mettent dans une position confortable par rapport à leurs rivaux dans la course au maintien. Les joueurs libérés ont retrouvé leur verve. Ce qui confirme que l’argent est le nerf de la guerre. Il faut savoir que le CRB est la deuxième meilleure équipe du championnat durant cette phase retour, après la Paradou. Les poulains d’Abdelkader Amrani sont invaincus depuis la reprise du championnat. Leur dernière défaite en championnat remonte au 22 novembre de l’année dernière, soit la dernière journée de la phase aller. Cerise sur le gâteau, ce magnifique parcours a été couronnée par une qualification méritée en finale de la Coupe d’Algérie éliminant au passage des équipes difficiles à manier comme le CSC, le NAHD ou encore le DRB Tadjenanet chez lui. D’une équipe agonisante, il y a quelques mois, le Chabab s’est transformé en machine à gagner. Il est fort possible qu’il termine la saison avec un titre. Ce qui était inimaginable en début de saison.
Ali Nezlioui
