Hommage (patrimoine): Décès d’André Ravéreau, l’architecte marqué par la  leçon d’architecture de Ghardaïa

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L’architecte français André Ravéreau, qui a été  marqué et impressionné par la leçon d’architecture de Ghardaïa, est décédé  le 12 octobre dernier à l’âge de 98 ans, rapporte mercredi des médias  français.

André Ravéreau, à qui le président de la République, Abdelaziz Bouteflika,  a décerné en novembre 2012 la médaille de l’Ordre du mérite national au  rang d’Achir, est considéré comme l’un des architectes français les plus  importants de la deuxième moitié du 20e siècle. Avant d’obtenir son diplôme d’architecture, l’étudiant découvre en 1949 la  ville de Ghardaïa et la splendeur de la vallée du Mzab qui l’ont marqué à  jamais pour la cohérence de l’architecture conçue, réalisée et adaptée aux  contraintes du milieu saharien. Il revient en 1959 à Ghardaïa pour y mettre sur pied un Atelier du désert.  En 1965, cet illustre architecte, l’un des premiers annonciateurs des  désordres à venir de la terre et des villes, selon des architectes, a été  nommé par le ministère algérien de l’Information et de la Culture  architecte-en-chef des Monuments historiques. Selon des biographies publiées sur lui, il parvient, dans le cadre de ses  fonctions, à sauver une grande partie du patrimoine culturel et  architectural de l’Algérie qui obtient la classification au Patrimoine  mondial de l’UNESCO de la ville de Ghardaïa et de la mosquée de Sidi Okba. « Comme tout le monde, j’ai reçu la séduction de Ghardaïa avant d’en faire  l’analyse. On a l’intuition que les choses possèdent un équilibre que l’on  appelle esthétique, et cela avant de savoir comment c’est, un équilibre »,  avait-il dit au sujet de cette leçon d’architecture où il a été séduit par  une construction urbaine et écologique basée sur la terre comme matériau  essentiel ».  « Ce qui frappe l’observateur, ici, c’est l’unité générale de caractère.  Il n’y a pas deux gestes, que l’on construise le barrage, la mosquée, la  maison… Les bâtisseurs ont réduit et épuré toutes les raisons  d’influences ou de prestige et choisi des solutions égalitaires – pas de  palais au M’Zab -, ils se sont trouvés confrontés aux seuls problèmes de  défense et d’environnement », a-t-il écrit dans son ouvrage  « Le M’zab, une  leçon d’architecture », (nouvelle édition Actes Sud-Sindbad, Arles, 2003),  dont la première édition date de 1981. « Si j’ai un conseil à donner aux jeunes architectes, c’est de s’attaquer à  la pollution et à tout ce qui détruit notre mode de vie », c’était son  testament à la jeune génération.