Financement non conventionnel: Les arguments d’Ahmed Ouyahia

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Photo L'Echo d’Algérie@

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a indiqué, ce dimanche, lors de sa présentation du Plan d’action du gouvernement devant l’Assemblée populaire nationale (APN), que les emprunts qui seront obtenus par le Trésor auprès de la Banque d’Algérie, dans le cadre du financement non conventionnel, auront «un impact positif» sur les citoyens et «ne seraient pas source d’inflation» étant «destinés à financer exclusivement l’investissement public».

«Certaines voix ont accueilli l’annonce du recours au financement non conventionnel interne en prédisant au pays une explosion de l’inflation. Le gouvernement tient donc à rassurer la population avec deux arguments», a-t-il déclaré. «En premier lieu, les fonds qui seront empruntés par le Trésor auprès de la Banque d’Algérie ne sont pas destinés à alimenter la consommation, mais bien à financer l’investissement public. Ce qui ne sera donc pas source d’inflation», a expliqué le Premier ministre. «En second lieu, le Trésor fait face actuellement à une dette publique qui ne dépasse pas les 20% du Produit intérieur brut (PIB). Il dispose ainsi d’une marge raisonnable d’endettement», a-t-il rassuré tout en se référant à un pays européen «disposant des finances publiques les plus solides a aussi une dette publique proche de 70% du PIB. En tout état de cause, a ajouté Ouyahia, «l’Algérie vient de s’assurer ainsi la sauvegarde de son indépendance financière et la poursuite de son effort de construction nationale». Ouyahia reconnait que le pays se trouve face à une situation «complexe» suite à la chute drastique des cours du pétrole. «Les avoirs du Fonds de Régulation des Recettes (FRR) qui ont culminé à plus de 5.000 milliards en 2012 ont été épuisés par le fait de déficits budgétaires successifs», rappelle le Premier ministre qui a ajouté que les banques se retrouvent aussi confrontées à une raréfaction des liquidités, en parallèle, le recours à l’endettement extérieur est écarté pour éviter au pays le risque d’être pris par le piège des emprunts à l’extérieur.

Dans le même sens, le Premier ministre a noté que ce financement sera limité à une durée maximale de cinq ans, et il sera accompagné de réformes économiques et financières pour rétablir l’équilibre des finances publiques ainsi que l’équilibre de la balance des paiements, la préservation de la sécurité, de la stabilité et de l’unité du pays, axe majeur du Plan d’action du gouvernement avec le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit et ainsi que la modernisation de la gouvernance, est l’un des axes majeurs du Plan d’action du gouvernement, a affirmé le Premier ministre. «Chacun de nous conviendra qu’il n’y a ni développement ni bien-être lorsque la sécurité est absente, lorsque la stabilité d’un pays est remise en cause ou lorsque l’unité d’une nation est atteinte», a indiqué Ouyahia. Et d’ajouter : «Notre histoire récente nous a douloureusement appris cela et l’actualité à travers le monde nous en donne aussi de nombreuses preuves. Voilà pourquoi le gouvernement ne ménagera aucun effort pour préserver la sécurité et la paix civile qui sont des fruits précieux de la réconciliation nationale», a signalé le Premier ministre. Dans ce sillage, le Premier ministre a assuré que les forces de sécurité «bénéficieront de tout l’appui nécessaire pour poursuivre la lutte antiterroriste, pour combattre la criminalité transfrontalière et pour préserver l’intégrité du territoire national».

Dans le même temps, «le gouvernement travaillera au développement d’une culture de vigilance qui sera d’un apport certain contre toute tentative d’attentat terroriste suicidaire, notamment, en milieu urbain», a-t-il poursuivi tout en rappelant l’attaque terroriste contre le commissariat central à Tiaret. Le Premier ministre a fait savoir que la société algérienne «sera à l’abri de toute tentative de raviver la fitna» et que le peuple algérien «sera protégé de l’infiltration des sectes étrangères». «La loi sera appliquée avec fermeté pour protéger les mosquées ainsi que les imams», a-t-il affirmé, précisant que l’éducation islamique, les médias nationaux ainsi que les zaouïas «seront également mis à contribution pour préserver notre authenticité». Ouyahia a souligné que la préservation de la sécurité et de la stabilité «se poursuivra également par le canal d’une lutte sévère contre toutes les formes de criminalité», ajoutant que la prévention et la sensibilisation «seront mises en avant en direction des jeunes exposés aux maux sociaux, notamment, la drogue».

Dans ce sens, la législation pénale sera «durcie » contre certains crimes, tels que «le trafic de drogue ou les enlèvements de personnes», a ajouté Ouyahia. Par ailleurs, le Premier ministre a assuré que l’unité du peuple algérien autour de son identité «sera consolidée grâce à la mise en valeur de l’arabe, langue nationale et officielle, dans nos actes, dans notre environnement ainsi que dans notre culture», indiquant que l’officialisation de tamazight «sera confortée par la mise en place de l’Académie algérienne de la langue amazighe pour la promotion de cette langue». «L’enseignement de tamazight dans 28 wilayas cette année, continuera de se propager à travers le reste du pays», a-t-il dit. Par ailleurs, Ouyahia a exprimé la disponibilité du gouvernement pour le dialogue avec tous les partis politiques «qui en exprimeront la demande, chaque fois que l’objet en sera l’intérêt de la collectivité nationale», ajoutant que l’Exécutif «entretiendra une relation soutenue avec les partis de la majorité présidentielle qui constituent sa propre majorité au niveau du Parlement». Dans son discours, le Premier ministre a affirmé que la modernisation du service public et notamment de l’administration territoriale, «sera poursuivie à un rythme soutenu non seulement pour accompagner l’amélioration du climat des affaires dans notre pays, mais aussi pour répondre avec plus d’efficacité aux besoins des citoyens» et que la démocratie participative «sera renforcée au niveau local».