FAF – LNF: Le fossé se creuse entre Zetchi et Medouar

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L’annonce, vendredi, du président de la FAF, Kheireddine Zetchi de ne pas se présenter à un second mandat, va certainement ouvrir des appétits voraces et acérés à une succession ouverte et aléatoire.

Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Les prétendants ne manqueront pas dans un contexte différent dans la forme, mais fondamentalement et désespérément semblable aux précédentes élections. Les mêmes acteurs jouant forcément la même partition. Les manœuvres, les tractations et les alliances ont peut-être déjà commencé. Les chasseurs ont sonné l’hallali et aiguisé leurs rapières, tout en continuant à avancer cachés. On n’est jamais assez prudents. D’autant qu’avant de dévoiler ses prétendues ambitions, il va falloir d’abord tâter le terrain et montrer patte blanche. Car, il ne faut pas se leurrer, aucune candidature ne sera portée si elle n’obtient pas au préalable l’aval et la bénédiction des décideurs. Les règles du jeu sont connues et admises de tous depuis longtemps et rien n’a changé. Ceux qui les contestent ou les répugnent devront ronger leur frein en attendant des jours meilleurs. L’allégeance est une condition nécessaire pour rallier les troupes. A quelques mois de la fin du mandat de Kheireddine Zetchi, il s’agit de tracer une ligne de démarcation pour marquer son territoire. C’est sans doute la raison pour laquelle Abdelkrim Medouar, le président de la LNF, dont les relations avec son homologue de la FAF n’ont jamais été au beau fixe, a pris son bâton de pèlerin pour aller réunir les présidents des clubs de l’ouest du pays. Officiellement, c’est pour discuter de leurs difficultés actuelles en raison de l’épidémie du coronavirus et pour les sonder sur une éventuelle reprise du championnat à laquelle il ne croit pas vraiment. Il en est sorti renforcé, puisque ses interlocuteurs partagent son avis. Ils ont également émis le vœu de mettre un terme à la saison, car ils estiment qu’ils n’ont pas les moyens de respecter le protocole sanitaire imposé par les autorités. Une manœuvre audacieuse pour affaiblir davantage Zetchi qui lui, est favorable à la relance de la compétition. C’est une manière aussi pour Medouar de se placer comme un successeur potentiel et naturel à l’actuel président de la FAF. D’autant qu’il compte renouveler l’opération avec les représentants des clubs de l’est et du centre du pays. Une campagne précoce qui ne dit pas son nom, mais elle n’a pas échappé aux observateurs avisés. Le fossé va se creuser encore plus entre les deux hommes, maintenant que Zetchi a renoncé à poursuivre sa mission à la tête de la Fédération. Si jusque-là, on faisait mine de s’entendre pour sauver les apparences, cela risque de changer désormais. Est-ce à dire que l’on se dirige vers un affrontement entre les deux dirigeants ? On ne le pense pas. Cependant, il y aura certainement une lutte d’influence en coulisses et une contestation de l’autorité et de la politique du président de la FAF. L’on se demande si les pouvoirs publics ne vont pas miser sur la carte Medouar pour dissuader les membres de l’Assemblée générale de voter l’amendement des statuts de la FAF. D’autre part, Zetchi a-t-il bien fait d’annoncer prématurément son retrait en renonçant à un deuxième mandat ? Il est fort probable en effet qu’il soit lâché par tout le monde. Il risque de se sentir bien seul dans les mois à venir. Un «roi» sur le point d’abdiquer est souvent confronté à l’insolence et à l’outrecuidance de ses successeurs.

Ali Nezlioui