EN: Les Verts n’ont pas manqué leur rendez-vous avec l’histoire

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Une fois n’est pas coutume, la qualification de l’équipe nationale de football à la Coupe du monde n’a pas été fêtée dans la grande liesse. Pourtant, d’habitude pour ce genre d’événements, on assiste à des scènes de joie grandioses à travers le pays, où souvent la frénésie le dispute à la démesure. Cette fois, la joie a été contenue, à peine quelques cortèges de voitures sonores pour marquer le coup, défilant devant des badauds n’ayant pas vraiment l’air concernés. Est-ce à dire que les Verts ne déchaînent plus les passions comme par le passé ? Pourtant, cette qualification intervient après deux ratages monumentaux en 2018 et 2022. L’Algérie n’a pas participé à une phase finale du Mondial depuis 2014. Les fans attendaient ça depuis pratiquement 12 ans, alors pourquoi boudent-ils leur plaisir ? Cela s’explique peut-être par la facilité déconcertante avec laquelle cette qualification a été acquise. Contrairement aux éditions précédentes où il fallait cravacher dur, cette fois les Verts n’ont pas eu à forcer leur talent pour se qualifier au Mondial. Ce sont probablement les éliminatoires les plus abordables que l’équipe nationale a eu à disputer. C’est la première fois qu’un adversaire, qui plus est le plus faible du groupe, décide « d’accueillir » les Verts chez eux à Oran dans un match décisif. Il n’y avait pratiquement plus de suspense. L’issue de la rencontre était connue à l’avance. Cela s’est vérifié sur le terrain. Simple formalité pour Bounedjah et ses camarades qui ont rapidement scellé le sort de la rencontre grâce aux deux buts inscrits en première période par Amoura et par le capitaine Mahrez. L’attaquant de Wolfsburg réussit même le doublé face à des Somaliens résignés se montrant rarement dangereux. D’ailleurs, le gardien Guendouz n’a pas eu à intervenir durant toute la durée de la partie. Même lorsque le rythme de la rencontre a quelque peu baissé, la Somalie n’a pas pu en profiter, se contentant de défendre sa cage. Victoire facile donc et prévisible pour l’EN qui lui permet de valider son billet pour l’Amérique. Ce n’est guère une surprise. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, diront les mauvaises langues. N’empêche l’équipe nationale a été au rendez-vous, contrairement à des cadors comme le Nigeria et le Cameroun qui, à moins d’un miracle, regarderont sans doute la Coupe du monde 2026 à la maison. Ces deux sélections pourtant aguerries sont au bord du précipice. Comme quoi, on n’est jamais à l’abri dans ce genre d’éliminatoires particulièrement en Afrique où tous les matchs sont difficiles à négocier, à gérer, notamment à l’extérieur. Avec un bilan de sept victoires, un nul et une seule défaite, en attendant le dernier match sans enjeu contre l’Ouganda le 14 octobre à Tizi-Ouzou, la bande de Petkovic a réalisé un excellent parcours, combien même on peut contester ses prestations qui n’ont pas été toutes abouties. C’est probablement l’autre raison qui a amené le public à se montrer quelque peu réservé. Il appréhende énormément la suite, car il pense que cette équipe n’est pas assez armée pour aller loin. Mais ne brûlons pas les étapes. L’objectif principal était de se qualifier au Mondial. Mission accomplie, même si ce n’est pas une fin en soi. Le coach national en est conscient.  « Je ne pourrai pas trop fêter cette qualification. Nous devons garder les pieds sur terre. Nous avons fait beaucoup d’efforts, mais nous devons encore progresser », dira-t-il à la fin de la rencontre contre la Somalie, tout en soulignant que c’est l’une de ses plus belles qualifications. « Quand je suis arrivé, tout était difficile, mais nous avons su retrouver le calme et la sérénité pour repartir sur de bonnes bases. Les critiques nous ont permis de progresser et de corriger nos erreurs ». Petkovic se projette déjà sur l’avenir tout en motivant ses joueurs. « Il faudra se battre en novembre, car les places pour la CAN et la Coupe du monde 2026 seront chères. J’attends des joueurs qu’ils me montrent leurs qualités et qu’ils me mettent en difficulté dans mes choix. », prévient-il. On aura le temps d’y revenir, mais pour le moment, savourons la qualification !

Ali Nezlioui

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