Vraisemblablement, les campagnes électorales se suivent et ne se ressemblent pas. La dernière s’est distinguée par le caractère insolite de ses mots d’ordre, ses affiches, les déclarations pour le moins saugrenues des candidats…
Ainsi tout est bon pour mobiliser le chaland et la première fibre sur laquelle ont joué de nombreux candidats, a été la religion à l’image de cet homme qui se déclare ne «jamais sortir de la mosquée» ou de cette jeune fille tout de blanc vêtue qui semble promettre le paradis. Paradoxalement, il était attendu des chapelles islamistes qu’elles utilisent la religion comme argument de mobilisation mais leurs leaders ont plutôt choisi un autre créneau, celui d’un Maghreb uni et à l’unisson, ils ont prôné l’ouverture des frontières dont celle du Maroc principalement. Sans doute, les leaders ont-ils jugé le discours religieux dépassé et ne portant plus dans un contexte national et régional où l’islamisme ne déchaîne plus le même enthousiasme. C’est qu’en face, il y a deux ténors indéboulonnables et rompus aux élections depuis belle lurette : le FLN et le RND sont, comme pour les législatives, bien placés pour emporter le maximum de communes. Ce qui signifie que les autres sont conscients qu’ils doivent se disputer les accessits voire les strapontins. Cela dit, hormis les promesses surréalistes et les mots d’ordre creux, il n’y a pas pour ainsi dire de véritable débat qui concerne la gestion des communes hormis une timide incursion sur la décentralisation qui d’ailleurs reste un vœu pieux. Il eut été souhaitable qu’on abordât la fonction réelle du maire, balloté entre son statut d’élu n’ayant de comptes à rendre qu’à ses électeurs et celui de subordonné que lui imposent le wali et le chef de daïra. En général, toute initiative émanant de l’APC doit nécessairement avoir l’aval de l’administration. Que reste-t-il donc aux élus ? L’éclairage public, les cantines scolaires et le ramassage des ordures? Comment parler de développement local dans ce cas?
