Comité olympique algérien: Hammad, comme une lettre à la poste

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Comme prévu, l’élection de Abderrahmane Hammad à la tête du COA, en remplacement du démissionnaire Mustapha Berraf, était une simple formalité. Les dès étaient pipés d’avance et la voie complètement dégagée pour le médaillé de bronze des Jeux de Sydney en saut en hauteur. Une promotion qui lui permettra «d’achever le mandat olympique dans la plus grande sérénité», comme il l’a déclaré juste après son élection avec une grande majorité.

«Les membres de l’assemblée générale ont démontré une plus grande responsabilité dans leur choix, en préférant la continuité dans le travail déjà accompli au sein du bureau exécutif dont je suis le 2e vice-président.» Hammad ne croit pas si bien dire, dans la mesure où c’est le système installé par son prédécesseur, Berraf, qui continuera à régner sur le COA. Il faut dire que les membres du comité exécutif ont fait un travail de sape pour éliminer complètement l’opposition, faisant fi de la réglementation et bafouant leurs propres statuts et textes. C’était le prix à payer pour rester aux commandes et préparer le prochain mandat dans huit mois. C’était le principal enjeu de ces élections, car si un candidat de l’opposition avait été élu, il aurait fait le ménage au sein du comité exécutif. Ce dernier dans sa composante actuelle, fidèle et inféodé à l’ancien président Mustapha Berraf, n’aurait plus les cartes en main pour diriger les débats à sa guise. Avec Abderrahmane Hammad à sa tête, le COA continuera a être géré avec la même méthode et les mêmes personnes qui ont conduit notre sport vers une débâcle. Ce sera le statu quo, au moment où dans l’Algérie «nouvelle», on appelle à un changement global dans tous les secteurs gangrénés par la Issaba. Le sport en est l’un des plus touchés dans ce domaine. Mais visiblement, il ne veut pas faire sa mue ou sa révolution, sinon comment expliquer que les mêmes pratiques sont toujours en vigueur, alors que les pouvoirs publics représentés par le MJS détournent la tête. Est-ce par mépris, par complicité ? En tout cas, ce consentement tacite n’augure rien de bon pour l’avenir de notre sport dont les résultats dans les grandes manifestations sportives internationales ces dernières années, sont nuls. Et ça ne risque pas de changer de sitôt. D’ailleurs, le tout nouveau président du COA, annonce déjà la couleur en déclarant : «Il est inadmissible d’exiger des résultats aux athlètes en l’absence d’une préparation adéquate surtout en cette période marquée par la pandémie de la Covid-19. Pour cela, nous devons nous pencher sérieusement sur ce problème». Il sait pertinemment que les athlètes algériens, à quelques exceptions près qui se comptent sur les doigts d’une main, n’ont pas la stature pour rivaliser au plus haut niveau. C’est un constat fait depuis des années, mais rien n’a été vraiment entrepris pour sortir le secteur de l’ornière. L’absence d’une politique claire et clairvoyante dans le domaine l’a condamné inexorablement à se contenter d’une médiocre représentation. Car nos politiciens font du sport politique et les dirigeants sportifs ne cherchent qu’à en tirer avantages pour leurs propres comptes et ceux de leurs proches.

Ali Nezlioui