COA: Une élection et beaucoup d’interrogations

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En dépit de piétinement flagrant des lois de la République et de celles de la charte olympique, l’assemblée générale élective du COA, aura bien lieu aujourd’hui, 12 septembre en cours. Cela visiblement avec le consentement, pour ne pas dire la complicité du ministère de la Jeunesse et des Sports.

Quatre candidats sont en lice pour terminer le mandat du démissionnaire Mustapha Berraf. Un mandat de huit mois faut-il le rappeler. Les postulants sont l’ancien ministre Sid Ali Lebib, le président de la Fédération de cyclisme Mabrouk Kerboua, l’ex-arbitre de football Soumeya Fergani et le médaillé de bronze aux Jeux de Sydney en 2000, en saut en hauteur, Abderrahmane Hammad. Ce dernier est présenté comme le favori en puissance de ces élections.

Il symbolise pourtant la continuité, alors que le mouvement sportif national dans sa globalité, souhaite mettre un terme à la gabegie et l’incurie qui règnent dans cette institution depuis des années. Les membres du Comité exécutif ont fait en sorte de lui baliser la voie, en propageant entre autres l’information, selon laquelle il est le candidat de la Tutelle. Le MJS, pour sa part, n’a apporté aucun démenti à ces allégations. Même si le ministère n’a donné aucune consigne de vote, ce silence peut être interprété comme un consentement, voire plus…Pourtant, de nombreux experts n’ont cessé de dénoncer cet ersatz d’élection qui bafoue les règlements, malgré l’intervention médiatique d’un membre du Comité exécutif pour la justifier. En répondant à la question relative à la situation administrative de l’actuel président par intérim du COA, Mohamed Meridja, qui réside à l’étranger, rappelons-le. Ce membre influent a rétorqué que  «le président par intérim n’était pas en infraction».  Pourtant, l’article 33 des statuts du COA stipule clairement que «les membres du comité exécutif sont tenus, en outre, à la présence effective et à l’efficacité dans l’action». Ce n’est absolument pas le cas de Meridja. D’ailleurs, cinq membres  du bureau exécutif du COA ont  été déchus de leur qualité,  en application justement des dispositions de l’article 33 pour absences répétées, y compris Raouf Bernaoui, dont la candidature a été rejetée. Ces membres déchus ont été remplacés suite à la convocation d’une assemblée élective extraordinaire en infraction avec l’article 35 qui exige que, «le remplacement d’un membre déchu de sa qualité de membre du Comité exécutif, s’effectue par une élection partielle et spécifique pour le reste du mandat, ouverte à ce titre, lors de la prochaine session de l’Assemblée générale ordinaire». C’est pour dire que les règlements et les statuts ne sont appliqués que lorsqu’ils arrangent les membres actuels du Comité exécutif qui ont fait main basse sur le COA et ne comptent pas lâcher prise. Ils interprètent les lois comme bon leur semble et à leur guise. Demain, c’est leur candidat passe et il est fort probable qu’il soit ainsi, ils auront encore une fois triomphé. Le changement peut attendre encore. Pendant ce temps, nos représentants dans les manifestations sportives internationales continueront à faire de la figuration. Ainsi va le sport en Algérie…

Ali Nezlioui