COA: La mascarade continue !

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Il semble que l’on se dirige tout droit vers un ersatz d’élections au niveau du Comité olympique algérien. En effet, malgré les entorses pour ne pas dire la violation flagrante des règlements et des statuts, la tenue de l’AG élective le 12 septembre n’est nullement remise en cause. Pire, la Tutelle semble cautionner cette mascarade en désignant même «son» candidat pour terminer le mandat restant du démissionnaire Mustapha Berraf.

Un candidat qui semble tout désigné puisqu’il semble y avoir un consensus autour de lui. Non seulement il bénéficierait du soutien du Ministère, il est aussi la tête de gondole de la Issaba qui continue de mettre main basse sur le mouvement sportif national. Il s’agit de Abderrahmane Hammad, pour ne pas le nommer. En tout cas, la voie semble complètement dégagée pour le médaillé de bronze des Jeux de Sydney en 2000, notamment après le rejet de la candidature de l’ex-ministre Raouf Bernaoui. Le Comité exécutif du COA s’est réuni, même s’il n’en avait ni les prérogatives, ni le droit, pour statuer sur le cas de l’ex-président de la Fédération d’escrime. Il a aisément trouvé les arguments pour éliminer un rival gênant, en contestant la validité de sa candidature. Selon le Comité exécutif, Bernaoui «ne remplit pas les conditions contenus dans les articles 24 et 25 des statuts du COA, expliquant que le document qu’il a présenté, sous forme de procès-verbal de l’assemblée générale ordinaire de la Fédération algérienne d’escrime (FAE), non visé et non validé par les services habilités du MJS n’est pas valable».   En outre, le Comité souligne que «la notion de retour n’est pas prévue par la réglementation et contrevient aux dispositions légales et réglementaires qui régissent le fonctionnement des structures d’organisation et d’animation sportive.» Si ça ne suffisait pas, le communiqué du COA, apporte un autre argument de taille, en affirmant que «le candidat Bernaoui a été déchu de sa qualité de membre de l’assemblée du COA depuis son remplacement au sein du Comité exécutif, pour le motif d’absences répétées et en application des articles 33 et 35 des statuts de l’instance». On a même semble-t-il comptabilisé ses absences pendant la période où il exerçait comme ministre de la Jeunesse et des sports. C’est dire…  Il est bien beau d’appliquer la réglementation, surtout quand elle nous arrange, mais les observateurs auraient aimé qu’elle s’applique également pour tout le monde, sachant que d’autres membres du Comité exécutif se sont également absentés plus que lui, mais ils ont tout de même gardé leur poste et leur statut. Par ailleurs, Bernaoui, comme tout postulant dont la candidature a été rejetée, n’a pas droit au recours. Car la commission de recours n’a jamais été installée, comme d’ailleurs la commission du dépôt des candidatures. Dans ce chapitre, la réglementation a été royalement ignorée, voire bafouée. Mais cela ne semble déranger personne. Le jeu est pipé d’avance, avec un candidat faisant «l’unanimité». Un lièvre, Mabrouk Kerboua pour faire illusion. Une parfaite novice dans le milieu, Soumeya Fergani pour l’image de marque du COA. Enfin, un revenant, Sid Ali Lebib, qui espère enfin sortir de sa longue traversée du désert. De loin le candidat le plus apte pour le poste, eu égard à son vécu dans le milieu sportif et les fonctions qu’il a occupé par la passé, même s’il n’est pas exempt de tout reproche. Il lui sera néanmoins compliqué de retrouver la lumière, après des années passées dans l’ombre et à l’écart.

Ali Nezlioui