Aviculture: Le gouvernement lance une opération de recensement des exploitations informelles pour  les régulariser

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Une opération de recensement des exploitations  avicoles informelles, prédominant la filière, a été lancée pour régulariser  leur situation, a indiqué une responsable au ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche.

« Au cours de ce recensement, les services du ministère délivrent aux  exploitants informels une fiche d’identification en perspective de les accompagner dans leur transition vers le secteur formel pour la traçabilité des produits avicoles », a expliqué la chargée du dossier avicole auprès du  ministère, Mme Leila Toumi. Largement majoritaire, les exploitations avicoles informelles représentent 70% du nombre global des exploitations agricoles existantes, dont le nombre est estimé à 38.600 fermes implantées à travers le pays. Même s’ils ne disposent pas d’agrément, ces éleveurs sont, dans leur  quasi-totalité, « des professionnels et contribuent largement à la production nationale de viande blanche, qui dépasse 5 millions de quintaux et près de 6,5 milliards d’œufs destinés à la consommation ». L’activité de ces éleveurs permet également de générer des postes d’emploi, « sachant que le secteur compte quelque  500.000 postes environ » à l’échelle nationale, a-t-elle ajouté. Pour sa part, l’ex-directeur des services vétérinaires au ministère, le docteur Nadjib Tekfa, a considéré que « le problème du marché parallèle de la volaille est à dissocier de l’aspect sanitaire, à proprement parler, car tous les élevages de volaille, qu’ils soient clandestins ou non, sont suivi  par des vétérinaires ». Pour le docteur Tekfa, qui est membre du Conseil interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA), ces exploitations informelles ne sont cachées car nous les voyons le long des routes. Du reste, leur statut sanitaire est « exactement le même que les élevages agréés, qui sont souvent leurs voisins de proximité ». Quant aux raisons qui poussent ces aviculteurs à la « clandestinité », le  docteur Tekfa invoque notamment l’environnement économique « rigide », précisant que la création du CNIFA permet de soulever toutes les contraintes et d’apporter les solutions adéquates à la régularisation de ces professionnels.

80 % de la viande blanche provient des tueries

Par ailleurs, d’autres programmes sont en phase de discussion entre  l’interprofession des avicoles et l’administration pour lever toutes les  contraintes fiscales et administratives qui peuvent entraver le développement de la filière.  « L’objectif est d’optimiser la production avicole, aussi bien en quantité, qu’en qualité. Mais l’intérêt c’est qu’elle soit aussi rentable pour le  consommateur que pour l’éleveur », a-t-il souligné. Interrogé sur l’abattage clandestin et ses risques sanitaires, il a considéré qu’il s’agit d’une « pratique rare en Algérie », par contre le pays  compte quelque 800 tueries, qui fournissent environ 80 % de la viande blanche commercialisée sur le marché national. Selon lui, ces tueries, comme celui de Magtaa Kheira (wilaya de Blida) qui sont sous surveillance vétérinaire, « ne présentent aucun risque  sanitaire sauf sur le plan du respect des règles de préservation de l’environnement (jet de déchets au bord des routes, dans les oueds et les forêts) ». Pour leur proximité des localités rurales, ces abattages permettent « l’approvisionnement des boucheries en viande fraîche et souvent un peu  moins cher que dans les grandes villes ». Il a, cependant, recommandé la construction d’abattoirs modernes, qui répondent aux normes internationales : « Notre pays gagnerait beaucoup à encourager le développement d’abattoirs modernes et d’entreprises de traitement des déchets d’abattoirs ».

Ali B