Après deux années de vol incontrôlé, la station spatiale chinoise s’est désintégrée au-dessus du Pacifique

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« La plupart des équipements ont été détruits lors de la phase de rentrée dans l’atmosphère », lundi matin, a assuré le CMSEO, le bureau chinois chargé de la conception des vols spatiaux habités, dans un communiqué. La station spatiale chinoise Tiangong-1 s’est bien désintégrée, ce lundi 2 avril, lors de sa rentrée dans l’atmosphère au-dessus de la partie centrale du Pacifique sud.

« La plupart des équipements ont été détruits lors de la phase de rentrée dans l’atmosphère », a assuré le CMSEO, le bureau chinois chargé de la conception des vols spatiaux habités, dans un communiqué. Cela met un terme à deux années de vol incontrôlé en orbite. Après plusieurs journées d’incertitude, le laboratoire spatial a fait sa rentrée dans l’atmosphère lundi vers 0h15. L’engin, en vol incontrôlé depuis 2016, a regagné l’atmosphère un peu plus tôt que prévu. La station spatiale abandonnée pesait environ 8 tonnes, mais ne devait pas causer de dégâts en tombant, avait cherché à rassurer la Chine. Pékin avait au contraire promis un spectacle « splendide », semblable à une pluie de météorites. Le laboratoire spatial avait été placé en orbite en septembre 2011. Il devait effectuer une rentrée contrôlée dans l’atmosphère terrestre, mais a cessé de fonctionner en mars 2016, suscitant des inquiétudes quant à sa chute. Cependant, le risque pour un être humain d’être touché par un débris spatial de plus de 200 grammes est d’un sur 700 millions, avait rappelé le CMSEO. « Les gens n’ont aucune raison de s’inquiéter », avait assuré le bureau chinois. En soixante ans de vols spatiaux, il y a eu quelque 6 000 rentrées non contrôlées de gros objets fabriqués par l’homme. Un seul débris a touché une personne, sans la blesser, selon Stijn Lemmens, un expert de l’Agence spatiale européenne (ESA). Lors de la rentrée dans l’atmosphère, la chaleur croissante et les frictions entraînent la combustion ou l’explosion de la structure principale, à quelque 80 km de la Terre, d’après la même source. La plupart des fragments se dispersent dans l’air et un petit nombre retombe relativement lentement avant de s’écraser. Le contact avec la planète a davantage de chances de s’effectuer en mer : les océans occupent plus de 70% de la surface terrestre. La station Tiangong-1 est le 50e plus gros objet à effectuer une rentrée non contrôlée depuis 1957, estime Jonathan McDowell, un astronome du Centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian, aux Etats-Unis.