A la cour d’Alger, Oultache livre sa version : «Je n’ai pas tué Ali Tounsi»

0
1454

 

L’ex-chef de l’unité aérienne de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Chouaib Oultache, accusé de l’assassinat de l’ancien DGSN, Ali Tounsi, a livré aujourdhui sa version à l’ouverture du procès de l’assassinat d’Ali Tounsi au niveau de la cour d’Alger. Chouaib Oultache rejette l’accusation d’assassinat et affirme n’avoir jamais tiré pour tuer Ali Tounsi. Revenant sur sa rencontre dans le bureau de Tounsi le jour de son assassinat, Oultache a affirmé au juge qu’il était en légitime défense. «Tounsi m’a accusé d’être un traître. Il était ce jour-là très nerveux. Il a pris un coupe-papier et s’est dirigé vers moi. J’ai donc pris mon arme et tiré sur la main qui tenait le coupe-papier», a-t-il dit, affirmant n’avoir jamais tiré sur la tête d’Ali Tounsi. «Je le dis aujourd’hui, je n’ai pas tué Ali Tounsi», a-t-il martelé. Le juge lui rappelle les chefs d’inculpation, à savoir assassinat avec préméditation et port d’armes de manière illégale. «Je n’ai jamais dit que j’ai tué Ali Tounsi. Ce sont eux qui l’ont tué», a-t-il répondu au juge. Le juge réplique : «Vous avez reconnu devant le juge d’instruction l’avoir tué.» «Il n’y avait pas de conflit entre nous. Je n’ai pas pointé mon arme sur sa tête. J’ai tiré sur sa main», a-t-il insisté. Chouaieb Oultache rejette également les accusations relatives aux marchés publics qu’il avait accordés de manière irrégulière à son gendre. L’accusé est revenu à maintes fois pour réfuter les «aveux» faits au juge d’instruction. «Je n’ai fait aucun aveu. Je ne l’ai pas tué. Lors de l’instruction, le juge ne m’a pas laissé parler. Il dictait ces déclarations aux enquêteurs. Ce ne sont pas là mes propos, ni mes aveux», a-t-il affirmé. Dans l’arrêt de renvoi de 73 pages, Chouaib Oultache avait affirmé avoir tiré sur Ali Tounsi pour se défendre. Il avait exprimé ses «regrets» et «demandé pardon au peuple algérien». Oultache a affirmé avoir tenté de se suicider après avoir touché Ali Tounsi à sa main droite. L’accusé a rejeté également l’expertise et l’étude balistique.«J’ai essayé de me suicider car ils voulaient m’éliminer», a-t-il poursuivi, assurant avoir été visé par des tirs de mitraillette. «Je ne me suis pas enfui. Je me suis évanoui», a-t-il précisé. Oultache a ajouté qu’il préférait mourir que d’être arrêté par ceux-là qui ont tué, selon lui, Tounsi.«Mais qui sont ces assassins dont vous parlez ?» l’interroge le juge. «Ce sont ceux qui étaient sur le point de tenir une réunion. La porte n’était pas fermée, et ils ont tiré sur moi», a-t-il dit.