Violence: C’est l’escalade !

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 La lâche agression du président de la JSK, Cherif Mellal, perpétrée mardi par une vingtaine d’individus dans son bureau au siège du club, remet sur la table la question de la sécurité des footballeurs et celle de leurs dirigeants.

Avec l’escalade de la violence, ces derniers temps, aucun acteur du ballon rond n’est en effet, à l’abri d’une attaque de la part de supporters en furie ou d’une bande de  malfrats conditionnés et déchaînés. Les cas se multiplient chez nous et ont tendance à se banaliser. Dernièrement, le bus des joueurs du MCA a été intercepté en pleine route et forcé de s’arrêter par des fans qui n’ont pas digéré l’élimination de leur équipe en Coupe arabe. Hachoud et ses camarades ont échappé de justesse au lynchage. Ces derniers temps, la presse a fait état de plusieurs « descentes » de supporters interrompant parfois les entraînements pour demander des comptes à leurs joueurs. C’est devenue monnaie courante à chaque contre performance de leur équipe, créant un climat électrique pouvant  facilement dégénérer. Ce qui s’est passé au siège de la JSK, est la résultante d’un laisser-aller et d’une absence totale de sécurité. Comment des énergumènes surexcités ont-ils pu pénétrer au siège d’un club de la dimension de la JSK pour frapper et agresser à l’arme blanche son président, sans qu’ils soient interpellés ou empêchés ? Quelle que soit la raison, il est inadmissible que des sportifs soient jetés en pâture de la sorte. On ne vit pas dans une jungle. C’est assez tendu pour prendre conscience de la gravité de la situation, surtout quand la politique s’en mêle. D’ailleurs pour Mellal, son agression est préméditée. C’est du moins ce qu’il a révélé lors de la conférence de presse qu’il a animée hier à Tizi-Ouzou. Il accuse le président de la COA d’être derrière cette escalade. «Parmi les individus qui m’ont agressé moi et mes collaborateurs, certains sont très connus à Tizi-Ouzou, pour avoir des accointances avec le président du COA, Mustapha Berraf. C’est lui qui les manipule pour des raisons politiques. Il se réunit souvent avec eux ici même à Tizi-Ouzou », a-t-il déclaré. Le président de la JSK nie par ailleurs avoir un problème avec son joueur Mesbahi, même s’il reconnait que parmi ses agresseurs, se trouvait le frère du joueur. Au-delà des raisons évoquées, il ne faut pas attendre jusqu’à ce qu’il y ait mort d’homme pour réagir. Cet incident sans précédent doit interpeller les pouvoirs publics, mais aussi les clubs qui doivent renforcer la sécurité de leur personnel, quitte à recruter des gardes du corps, comme cela se passe en Europe et ailleurs. Le football en tant que phénomène social peut causer des dégâts irréversibles. Il a déjà provoqué une guerre entre deux pays, même si cela remonte à des dizaines d’années. Il ne faut surtout pas sous-estimer son impact sur la société. Ce n’est guère le moment d’attiser le feu. Les auteurs de cette lâche agression doivent être appréhendés pour rendre des comptes à la justice.

Ali Nezlioui