Rabah Madjer, départ imminent

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Seulement 8 mois après sa nomination, le sélectionneur de l’Algérie Rabah Madjer va être limogé ce dimanche. Le ministre de la Jeunesse et des Sports algérien, Mohamed Hattab, a vendu la mèche samedi. « On veut mon départ pour une défaite en amical, c’est du jamais vu ! » En début de mois, le sélectionneur de l’Algérie Rabah Madjer s’indignait de sa situation.

Mais un nouveau revers, toujours en amical (un lourd 0-3 face au Portugal), est passé par là et n’a fait que fragiliser sa situation. Si bien que le scénario tant redouté par le technicien va se produire au cours des prochaines heures avec l’annonce imminente de son limogeage à l’issue du bureau fédéral de la Fédération algérienne (FAF). Le ministre de la Jeunesse et des Sports algérien, Mohamed Hattab, a vendu la mèche en parlant de Madjer au passé dès samedi. »C’est un ancien grand joueur, une icône du football mais en ce qui concerne l’entraînement, ça ne lui a pas réussi. (…) C’était un devoir de prendre une telle décision car il s’agit de l’équipe nationale », a fait savoir le dirigeant dans des propos rapportés par Dzfoot depuis l’Espagne où il assiste aux Jeux Méditerranéens. Nommé en octobre 2017, le technicien n’aura pas fait long feu. Avec son départ, l’instabilité se poursuit sur le banc des Fennecs. Milovan Rajevac, Georges Leekens, Lucas Alcaraz et désormais Madjer : la FAF va remercier son 4e sélectionneur en moins de deux ans…

Tous les voyants au rouge

L’avenir de l’homme à la talonnade était de toute façon condamné depuis plusieurs semaines. D’abord à cause de son bilan comptable qui ne plaide pas en sa faveur avec deux victoires, un match nul (finalement gagné sur tapis vert) et trois défaites consécutives (4 en prenant en compte la sélection A’). Auteur de choix parfois déroutants, le technicien ne semblait plus avoir le soutien de la majeure partie de son groupe, qui doutait de ses méthodes. Madjer était aussi en froid avec Raïs M’Bolhi et Sofiane Feghouli, longtemps zappés et dont les retours en juin ont été avortés, et plus récemment avec Riyad Mahrez et Saphir Taïder.De son côté, le public algérien avait clairement pris position en réclamant le retour de Vahid Halilhodžić à l’occasion du dernier match à domicile. En guerre ouverte avec les médias qu’il accusait de « machination » et lâché par la plupart des dirigeants, le sélectionneur conservait le soutien de façade de la FAF. Mais sous la pression, l’instance a préféré arrêter les frais et mettre un terme à ce 3e passage de l’ancien buteur sur le banc de la sélection. Tant pis pour ses projets sur le long terme…

Qui pour le remplacer ?

Maintenant que la parenthèse Rabah Madjer est fermée, le président de la FAF, Kheiredine Zetchi, se doit de se tourner vers sa succession. La mission est loin d’être facile compte tenu de plusieurs paramètres. Outre la crise financière qui secoue l’Algérie, rendant relativement difficile de répondre favorablement aux revendications financières de plus en plus excessives des «grosses pointures» étrangères, il faut dire que le contexte actuel du football national n’offre pas forcément toutes les garanties de réussite. S’y ajoute la situation contractuelle de certains techniciens présentement en poste. Autant de facteurs qui mettraient le président de la Fédération dans une situation peu confortable. S’offrir un technicien de l’envergure de Vahid Halilhodzic, adulé par les Algériens après son passage historique et euphorique en 2014, n’est pas une mince affaire. Même si le technicien en question, à l’arrêt, se dit toujours «honoré» par l’amour du public algérien, il reste que ses exigences financières seraient faramineuses. Au Japon, sa dernière expérience avant d’être démis, le Franco-Bosnien toucherait mensuellement plus de 3 milliards en monnaie nationale. Les caisses de la FAF risquent de ne pas résister à cette charge. Le Français Christian Gourcuff est également souhaité par la FAF. Sous sa coupe entre 2016 et 2014, le parcours de l’EN avait été particulièrement positif avec un beau football développé par Mahrez et consorts. En poste avec Al Gharafa (Qatar), le technicien français ne serait pas disponible pour l’immédiat. Même cas d’Hervé Renard et Carlos Queiroz, actuellement en fonction avec, respectivement, les sélections nationales du Maroc et de l’Iran. Il faudra attendre notamment la position des fédérations de ces pays envers les techniciens en question avant de pouvoir entreprendre les pourparlers. C’est dire combien le locataire de la maison de Dely Ibrahim n’est pas maître de ses projections sur le futur patron de la barre technique de l’EN.

Tassadit H