Cnapeste-Ministère du Travail: La grève «maintenue» malgré les efforts de médiation et les appels au dialogue

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La rencontre regroupant, hier, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, et le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation nationale (Cnapeste), n’a pas apporté une solution consensuelle entre ce syndicat et le ministère de l’Education nationale.

La grève annoncée est maintenue, des échos faisant état de la sortie des élèves dans la rue marquent l’actualité. Dans une déclaration à la presse à l’issue de cette réunion, Zemali a appelé pour l’apaisement et le respect de la justice. Il a indiqué que la rencontre «n’était pas pour discuter des revendications soulevées» par le Cnapeste en grève depuis le 30 janvier dernier. Selon le ministre «la grève illimitée n’existe pas dans le vocabulaire de l’activité syndicale» appelant ainsi les enseignants grévistes à regagner leurs postes, soulignant que «le droit syndical est un droit consacré par la Constitution et doit être exercé dans le cadre de la loi». «Il y a des lignes rouges que tout un chacun doit respecter», a dit le ministre regrettant que ces lignes n’aient pas été respectées par les enseignants grévistes. «Le Cnapeste doit le respecter», a martelé le ministre qui a rappelé la décision de justice concernant l’illégalité» de cette grève et à laquelle tout un chacun doit se conformer. Le ministre du Travail a avisé contre « le dérapage» disant que voir des enfants sortir dans la rue est intolérable. «On a dépassé les lignes rouges (…) pour cela je lance un appel aux différentes parties surtout le Cnapeste de faire très attention parce qu’il y a risque de dérapage qu’on ne va pas maîtriser. Il y a une responsabilité devant l’histoire et devant l’Algérie», a-t-il déclaré ajoutant : «J’ai rappelé au Cnapeste que la responsabilité est engagée devant le peuple algérien et l’histoire de l’Algérie. S’agissant des mesures prises, le ministre a souligné que le but est l’apaisement. «Nous cherchons l’apaisement et le consensus, ce n’est pas opportun de parler de mesures coercitives» appelant au dialogue et la sagesse.

Cnapeste : «La grève est maintenue jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites»

Pour sa part, le coordinateur national du Cnapeste, Salim Oualha a indiqué que «cette réunion n’a pas été consacrée pour décider si la grève soit maintenue ou non, cette décision revient au syndicat et ce n’est pas ces audiences qui vont arrêter la grève», selon lui, «après avoir constaté que les portes du dialogue du ministère de la tutelle étaient fermées, la grève est maintenue jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites». A une question relative à la radiation des enseignants grévistes, Oualha a considéré que cette mesure est «illégale» et ne permet de régler le problème. «Au contraire, cela aggravera la situation», a-t-il lancé. «Ce genre de décisions n’a qu’a compliquer la situation et le Cnapeste demande au ministère de mettre fin à ces mesures illégales. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale nous a demandé de respecter les lois de la République, de notre part, nous demandons à tout le monde d’appliquer ces lois», a-t-il martelé. Le syndicaliste s’est désolé du fait que cette rencontre n’a pas été organisée pour trouver des solutions aux préoccupations posées ajoutant que son syndicat souhaite établir le dialogue et la négociation. Interrogé sur les accusations ayant trait à la responsabilité du Cnapeste dans la paralysie des écoles et pousser les élèves dans la rue, Salim Oualha, a répondu que le syndicat a demandé à maintes reprise, l’intervention du ministère de l’Education nationale avant que la situation prenne cette tournure ajoutant que l’intérêt des élèves est de l’intérêt des enseignants.

Les grévistes remplacés à 100 % à Blida

Evoquant la situation à Blida, une des wilayas touchées par la grève, la directrice de l’Education nationale de cette wilaya, Ghenima Aït Brahim a lancé un appel pour protéger les élèves contre toute tentative «de manipulation». Dans une déclaration faite à Ennahar TV, Ghenima Aït Brahim a invité les enseignants «à faire preuve de responsabilité et laisser les élèves en dehors de ce conflit». Elle a mis en avant la nécessité de respecter et appliquer la loi ajoutant que les portes du dialogue sont ouvertes. D’autre part, l’intervenante a accusé le Cnapeste «de désinformation de l’opinion publique». Selon elle, le bureau régional de ce syndicat donne des chiffres gonflés des enseignants qui sont en grève. «Je suis personnellement le développement de la situation depuis le 27 novembre», a-t-elle dit. «Actuellement on est parvenu à remplacer les grévistes à 100%», a-t-elle poursuivi précisant que cette solution est «momentanée», en attendant que les enseignants reprennent leur travail. Dans ce sens, Aït Brahim a rassuré concernant le niveau et la qualité de ces enseignants rempla- çants tout en disant qu’ils poursuivent un encadrement pour bien mener leur mission. Elle a ajouté que toutes les mesures sont prises pour assurer la prise pédagogique des élèves. Selon le directeur du bureau régional de l’Association nationale des parents d’élèves de la wilaya Blida, Mustapha Benkaci, sur les 49 lycées existants dans la wilaya, 21 ne sont pas touchés par la grève, d’autres connaissent des taux partiaux et 436 enseignants remplaçants assurent les cours.