Lutte contre le terrorisme et l’extrémisme: Ouyahia appelle les pays africains à renforcer leurs actions

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Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a appelé, depuis à Addis-Abeba où il représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au sommet de l’UA, les pays africains à renforcer leurs actions dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, réitérant la disponibilité de l’Algérie à partager l’expérience acquise dans le domaine de la lutte contre ces fléaux.

« En fait, nos pays et notre Continent sont invités à renforcer leurs actions dans plusieurs domaines déterminants dans la lutte contre le terrorisme et sa matrice, l’extrémisme violent », a souligné M. Ouyahia, précisant que les deux conférences de l’UA, abritées par l’Algérie au mois de décembre dernier, portant respectivement sur la lutte contre le terrorisme en Afrique et le rôle de la femme dans la médiation, ont offert de nombreuses pistes de travail dans de multiples domaines, juridique, judicaires, démocratiques, de développement ainsi que de coopération régionale et continentale.

A cet effet, M. Ouyahia a affirmé que l’Algérie est disposée à partager l’expérience qu’elle a acquise dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme et en matière de dé-radicalisation.

C’est dans cet esprit que s’inscrit la dynamique portée par le Mémorandum adopté par nos chefs d’Etat et de gouvernement lors de leur dernier sommet à l’initiative du Président Abdelaziz Bouteflika, dans sa haute mission de Coordonnateur de l’Afrique pour la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, a encore souligné le Premier ministre.

C’est dans cet esprit aussi que sera élaboré, avec le concours de la Commission de l’UA, le projet de Plan africain de prévention de la radicalisation et de lutte contre l’extrémisme violent que le Président soumettra à ses Pairs lors de leur sommet de Juillet 2018 à Nouakchott , a annoncé encore M. Ouyahia.

En ce sens, le Premier ministre a transmis les salutations du président de la République aux participants à la réunion du CPS consacrée à l’examen d’une approche globale pour combattre la menace transnationale du terrorisme en Afrique.

La défaite de Daech en Syrie et en Irak est une menace pour l’Afrique Soulignant que cette rencontre intervient dans un contexte africain et mondial marqué la persistance de la menace terroriste sous ses différentes formes, M. Ouyahia a fait observer que la défaite militaire de Daech en Syrie et en Irak est certes une avancée dans la lutte globale contre le terrorisme, mais elle a généré pour le monde de nouvelles menaces desquelles notre continent n’est malheureusement pas exempt.

Il a relevé que ces menaces obligent l’Afrique à se mobiliser et à dégager encore davantage de ressources, autrement plus utiles au développement de ses pays et à l’amélioration du bien-être de ses populations.

A cet effet, M. Ouyahia a souligné que la lutte contre le terrorisme véhicule plusieurs aspects dont quatre sont à relever, le premier étant lié au retour des combattants terroristes étrangers vers leurs pays d’origine, ce qui préoccupe la communauté internationale dans son ensemble. L’Afrique est directement interpellée par ce fléau en raison du nombre élevé de jeunes africains qui se sont engagés dans l’aventure terroriste hors de leur pays et au regard des mouvements de regroupement et des préparatifs des groupes terroristes opérant dans toute la zone sahélo- saharienne pour les accueillir et les recruter, a relevé M. Ouyahia. Il a considéré que ces individus sont d’autant plus dangereux qu’ils sont souvent idéologiquement et militairement formés et font évoluer en permanence leur modus operandi.

Le deuxième aspect concerne le développement de la relation entre le terrorisme et le crime organisé transnational qui a pris une grande proportion en particulier dans la région sahélo-saharienne. C’est une relation avérée et documentée par la réunion du Forum mondial de lutte contre le terrorisme consacrée spécifiquement à ce sujet ainsi que par la première réunion du Groupe de travail de l’Afrique de l’Ouest , a ajouté le Premier ministre, précisant que ces deux réunions ont été abrités par l’Algérie au mois d’octobre dernier. « C’est une question à laquelle notre continent se doit d’accorder plus d’importance, et réfléchir notamment à la mise en place d’un instrument normatif régional de lutte contre ce fléau », a-t-il recommandé. Pour ce qui est du troisième aspect, il est en relation avec l’exigence de tarissement des nombreuses sources de financement du terrorisme en Afrique, soulignant que celles-ci incluent bien sûr le crime organisé transnational, le trafic de cocaïne, d’héroïne, de haschich et de psychotropes, mais aussi la migration illégale, la traite des êtres humains, la prise d’otages contre paiement de rançons . « Afin de porter plus loin l’action de notre continent de lutte contre le financement du terrorisme par, notamment la prise d’otages, mon pays est disposé à accueillir, au mois de mars prochain une conférence africaine sur le sujet », a suggéré le Premier ministre. Il a relevé que l’objectif attendu c’est de mobiliser l’ensemble de la communauté internationale à travers l’élaboration par les Nations Unies d’un protocole complémentaire à la Convention Internationale pour la répression du terrorisme de 1999 ou à la Convention internationale contre la prise d’otages de 1983.

Pour ce qui est du quatrième aspect, il est en relation avec la prévention de la radicalisation par l’éveil des consciences, au sein des familles et parmi les jeunes en particulier, aux dangers du discours extrémiste et par la mise en place de stratégies régionales et de plans d’action nationaux pour lutter contre cette menace diffuse. La constitutionnalisation de la lutte contre la corruption en Algérie a été concrétisée par la mise en place de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLCC), ce qui permet à l’Algérie de figurer parmi les pays pionniers en Afrique en matière de lutte contre ce fléau qui a tendance à se généraliser à travers le continent et de par le monde. L’Algérie qui a pris de l’avance en matière de prévention et de lutte contre la corruption peut être citée en exemple en Afrique. L’Algérie a déjà institué en 2016 un Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, conformément à la Constituions révisée et adoptée en février de la même année. Cet Organe adresse au président de la République un rapport annuel d`évaluation de ses activités liées à la prévention et à la lutte contre la corruption, dans lequel il mentionne les insuffisances relevées en la matière et des recommandations proposées, le cas échéant. Pour rappel, le président Bouteflika n’a jamais cessé de réitérer la volonté de l`Algérie de lutter contre la corruption.

A cet effet, l`Algérie a adopté plusieurs textes de lois pour mettre à jour son arsenal législatif et a mis aussi en place des organes consacrés à la prévention et à une lutte efficace contre le fléau de la corruption. En ce sens, la mise en place de l`ONPLCC vient renforcer les autres mécanismes mis en place par les Pouvoirs publics depuis quelques années afin de lutter contre ce fléau.

L’Organe dont les membres sont nommés par le président de la République, a pour mission principale de proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption. L`article 202 de la Constitution stipule qu` »il est institué un Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, autorité administrative indépendante placée auprès du président de la République et jouissant de l`autonomie administrative et financière ». Le même article énonce que « l`indépendance de l`Organe est notamment garantie par la prestation de serment de ses membres et fonctionnaires, ainsi que par la protection qui leur est assurée contre toute forme de pression ou d`intimidation, de menaces, outrages, injures ou attaques de quelle que nature que ce soit, dont ils peuvent être l`objet à l`occasion de leur mission ». Les missions de cet Organe sont définies dans l`article 203 de la Constitution qui précise que l`ONPLCC est chargé notamment « de proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption, consacrant les principes de l`Etat de droit et reflétant l`intégrité, la transparence ainsi que la responsabilité dans la gestion des biens et des deniers publics ».

Au plan international, l`Algérie est l`un des premiers Etats signataires de la Convention des Nations unies contre la corruption, le 9 décembre 2003. Un instrument ratifié en vertu d`un décret présidentiel en date du 19 avril 2004. Dans le cadre du mécanisme d`évaluation de la mise en œuvre de cette convention, l`Algérie avait fait l`objet en 2013 d`une évaluation par les pairs au titre du premier cycle d`examen qui a porté sur deux chapitres de la Convention des Nations unies contre la corruption, à savoir « l`incrimination, détection et répression » et « la coopération internationale ».