Rideau sur la culture

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Constantine a toujours été un pôle culturel incontournable. Avec ses festivals de musique andalouse, du malouf, ses rencontres du cinéma, du théâtre, ses nombreux artistes peintres, ses poètes, la ville a depuis longtemps rayonné de façon scintillante. Récemment, un événement est venu s’ajouter à toutes ces activités culturelles, les «Zinzins de la lecture» regroupe des enseignants, des hommes de culture et de simples citoyens qui se retrouvent dans un café du centre-ville pour débattre d’un livre, d’un album, d’un sujet divers avec beaucoup de réussite puisque ce rendez-vous ne cesse de drainer du monde. Jadis, la cinémathèque était le carrefour annuel d’un grand rendez-vous intitulé «Journées du cinéma maghrébin» qui rameutait la crème du 7e art dont Youcef Chahine qui pour rien au monde ne ratait ces rencontres dans «cette ville qui le fascinait», disait-il. Tahar Djaout, Mohamed Bouamari, Amar Laskri, Rouiched, Sid-Ali Kouiret… étaient toujours présents jusqu’à la dernière édition qui se tint en 1991 en pleine ébullition politique avec le parti dissous qui tenait la rue et menaçait tous ceux qui opéraient dans la culture. Depuis, à l’image de tout le pays, la culture se remit progressivement sur selle et en l’an 2003, Aziz Djemame, un jeune féru de jazz décida le pari fou de lancer un festival annuel intitulé «Dima Jazz» qui peu à peu, rassemblait des jazzmen du monde entier. Aujourd’hui, le créateur du festival est décédé, mais l’événement lui a survécu et plutôt bien. Or, l’édition de 2017 prévue le 13 décembre, a été annulée (ou reportée), selon le ministère de la Culture qui ne donne pas d’autre explication. Les membres de ce festival prestigieux ne s’expliquent pas du tout cette décision de la tutelle et il y a de quoi se poser des questions sur les velléités du ministère à en finir avec ce rendezvous où les artistes frisent l’anticonformisme avec leurs tenues quelque peu insolites. Alors attendons pour voir…