Dépréciation accélérée du dinar algérien sur le marché parallèle et l’écart  de 60/70% avec celui du cours officiel: Le pourquoi

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Bien que la valeur soit minimes par rapport aux  transactions faites au cours officiel,  ne dépassant pas  10% ,  le cours du dinar  sur  le  marché  le parallèle qui reflète le cours réel,  en ce mois de septembre 2024  comme je l’annonçais déjà ( www.google février 2022)  alors que certains soi-disant experts organiques, ignorant que les lois économiques sont insensibles aux slogans populistes,  spéculait sur une appréciation, le  25 septembre 2024 , pour 100 euros à l’achat , la cotation est de  24.900 dinars,  s’orientant vers 250 dinars un euro, soit un écart par rapport à la cotation officielle de la banque d’Algérie de près de 60/70% contre un écart en 2023 de 50% ce qui ne peut  qu’avoir un impact sur le processus inflationniste  (économie extériorisée)  et l’extension de la corruption via  les surfacturations.

Des calculs de corrélation précis dans une thèse de doctorat sous ma direction ont montré que  le stock des réserves de change  estimées à 70 milliards de dollars fin 2023, plus de 80 milliards de dollars si on  ajoute les 173 tonnes d’or,  grâce aux recettes des hydrocarbures  ayant permis la croissance économique  de 3/4% entre 2023/2024 directement et indirectement via essentiellement via  la dépense publique, tiennent la cotation officielle du dinar  à près de 70%.

1.-Le cours officiel du dinar algérien est passé (cours achat) en 1970 à 4,94 dinars 1 dollar, en 1980 à 5,03 dinars 1 dollar  

Après la cessation de paiement  vers les années 1992/1993 une dévaluation drastique en 1994 de plus de 40%  cotant le dinar algérien à environ 36 dinars un dollar,  en 2001,   77, 26 dinars 1 dollar et 69,20 dinars un 1 euro- 2005,  73,36 dinars 1 dollar et 91,32 dinars 1 euro- 2010  74,31 dinars 1 dollar et 103,49 dinars 1 euro -2015 , 100,46 dinars 1 dollar et 111,44 dinars 1 euro- 2016 , 100,46 dinars 1 dollar et 111,44 dinars 1 euro -2017,  110,96 dinars  1 dollar et 125,31 dinars 1 euro – 2018,  116,62 dinars 1 dollar et 137,69 dinars 1 euro – 2019,  119,36 dinars 1 dollar et 133,71 dinars 1 euro – 2020, 128,31 dinars 1 dollar et 161,85 dinars 1 euro – 2021 , 134,03 dinars 1 dollar et 157,80 un euro- 2022, 140, 24 pour 1 dollar et 139,30, un dinar pour 1 euro- 2023,  du 21 au 25 septembre 2023 à 137,0471 dinars 1 dollar et 146,2567 un euro – le 12 mars 2024 , nous avons 134.3632 dinars un dollar  et , 146.8993  dinars un euro  et le 24 septembre 2024 l’euro se cote à  147,2087 dinars  à la vente et le dollar américain 132,4177  dinars. La dépréciation officielle du  permet d’atténuer le déficit budgétaire qui le FMI et en référence à  la loi de finances 2023 149 dollars le baril et pour 2024 supérieur à 150 dollars le baril /2024 ,  la loi de finances 2023, l’Algérie a besoin d’un baril de pétrole supérieur  de 150 dollars contre pour  2022 135 dollars  et pour l’exercice 2020/2021 et 100/109  dollars. Sur le marché parallèle, durant l’année 2011, il avait atteint une moyenne de 135 dinars 1 euro et  le 8 octobre 2022, la cotation est de 209 dinars  1 euro. Le  22 septembre 2022, l’euro s’échangeait à 227 dinars à l’achat et 229 dinars à la vente, le dollar américain à 210 dinars à l’achat et 212 dinars à la vente, soit un écart entre l’officiel et  le parallèle de près de 57%.  Le   07 mars 2024, nous avons un :  euro achat 238 dinars un euro, vente 240 dinars un euro-218 dinars un dollar américain  achat, vente 220 dinars –  Le 12 mars 2024, la monnaie continue  sa dépréciation et   un euro s’échange à 241,5 dinars vente  au niveau du Square Port Said à Alger  et  un  dollar   à 223 dinars. Entre les  18/20 septembre 2024, l’euro s’échange à 146.79 dinars algériens à l’achat et à 146.82 dinars à la vente  et le 24 septembre 2024 un nouveau record historique, pour 100 euros à l’achat , la cotation est de  24.900 dinars,  s’orientant vers 250 dinars un euro

2.-Quelles sont les raisons de l’écart entre l’officiel et le marché parallèle ? 

Premièrement : la faiblesse de l’allocation devises tant aux citoyens qu’aux entreprises notamment privées pour leur fonctionnement, et surtout la faiblesse de la production et de la productivité interne  où l’économie algérienne est caractérisée par une désindustrialsiaiton, alors que ce secteur est un des facteurs déterminant de la croissance de l’économie nationale. La part de l’industrie dans le PIB et le PIB hors hydrocarbures (source officielle APS) est sur une courbe décroissante entre 1965/2023, 1965/1977 près de 13% du PIB, 11% entre 1985/1999 et 6,6% en 2000/2005 et, selon le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, le secteur industriel national en Algérie contribue fin 2023 à 4,1% du PIB (source APS – 12 mai 2024) : entreprises publiques et privées ne dépassent pas 15% en 2023 du taux d’intégration, donc dépendantes des importations via la rente des hydrocarbures à plus de 85% pour leur fonctionnement..

Deuxièmement : face aux nombreux besoins avec une croissance démographique dépassant les 47 millions d’habitants et s’orientant vers 50 millions horizon 2030,   et accentué par le  manque de rigueur dans la  gestion et l’allocation des ressources,      nous assistons à un accroissement du déficit budgétaire qui , c’est une loi universelle applique à tous les pays, contribuant qui tend  à accélérer le processus inflationniste qui après une accalmie tend à s’accélérer depuis juillet 2024,  et par ricochet la valeur réelle du dinar: Pour la loi de 2024, le budget de l’Etat prévoit  des dépenses à 15.275,28 milliards DA en 2024  et des recettes de 9.105,3 milliards de DA, soit un le déficit budgétaire d’environ  46 milliards de dollars.  En effet, du fait de la baisse des recettes de Sonatrach par rapport à 2022, qui ont été de 60 milliards de dollars pour un cours moyen de 106 dollars le baril et 16 dollars le MBTU pour le gaz, avec une moyenne de 80 dollars pour l’année 2023 et 11/12 dollars le MBTU les recettes de Sonatrach ont été de  50 milliards de dollars et en incluant les exportations hors hydrocarbures -67% étant des dérivées d’hydrocarbures- d’environ 5 milliards de dollars en 2023 contre 7 en 2022, la recette totale d’exportation a été d’environ 55 milliards de dollars et pour 2024 les recettes de Sonatrach devrait se situer entre 48/50 milliards de dollars hypothèse de 75/80 dollars le baril moyenne annuelle.  Cette dépréciation  du dinar  officiel permet d’augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d’hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué), cette dernière accentuant l’inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens, montant accentué par la taxe douanière s’appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l’entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité.

Troisièmement :  l’importance de la sphère informelle produit de la faiblesse de l’offre avec des restrictions aux importations sans ciblage et  la désorganisation des circuits  de distribution  Pour la Banque d‘Algérie dans sa note de conjoncture de février 2024 indique que la circulation fiduciaire hors banques représente 33,35% de la masse monétaire globale en Algérie, soit quelque 7395 milliards de dinars à fin septembre 2022, contre 6712 milliards de dinars à fin décembre 2021, au cours de 137 dinars un dollar   53,98milliards de dollars,  reflétant un état de sous-bancarisation où des entrepreneurs, gros commerçants , ménages et autres intermédiaires préfèrent le cash pour moins de traçabilité et surtout pour mieux échapper au fisc alors que dans les pays développés les plus bancarisés, la part de la circulation fiduciaire ne dépasse guère les seuils de 4 à 5% de la masse monétaire globale . Le  marché informel dans le commerce dominant  fait  que  bon nombre de produits non subventionnées ont tendance à s’aligner sur le cours du marché parallèle  La finance islamique n’a pu drainer fin 2023 que moins de 8% du montant global de la sphère informelle , donc un résultat mitigé  en n’oubliant jamais que tout agent économique, opérateur ou ménage guidé par la seule logique du profit, n’existant pas de nationalisme et de sentiments dans la pratique des affaires ( voir étude sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul- Institut Français des Relations internationales IFRI Paris « ,les enjeux stratégiques de la sphère informelle -2013-reproduite en synthèse réactualisée dans la revue Stratégie IMDEP du ministère de la défense nationale octobre 2019). La sphère informelle est amplifiée par  la fraude fiscale et la corruption à travers les surfacturations, les trafics aux frontières des marchandises subventionnées, qui se répercutent sur le prix final des biens et accroît le processus inflationniste. Certaines grosses fortunes utilisent le marché parallèle pour le transfert de devises, puisque chaque Algérien et étranger  a droit par voyage à 1000 euros non déclarés, certains utilisant leurs employés  pour augmenter le montant, assistant certainement, du fait de la méfiance, à une importante fuite de capitaux .. La directrice générale des Impôts a fait état, le 04 avril 2023 , de 6000 milliards de dinars d’impôts non recouvrés soit au cours de 137 dinars un dollar 43,79 milliards de dollars. 

Quatrièmement : les transferts légaux   transitant par les banques  au cours officiel du dinar à travers  les importations par des surfacturations,  une partie retourne en Algérie   alimentant  le marché parallèle de devises, ce qui permet d’atténuer la hausse du cours sur le marché parallèle. Selon les données du FMI, les entrées en devises entre 2000/2021 sont estimées, approximativement, autour de 1100 milliards de dollars avec une importation de biens et services de plus de 1050 milliards de dollars le solde étant les réserves de change. Une surfacturions entre 10% et 15% donnerait un transfert illicite de devises entre 100 et 150 milliards de dollars entre 2000/2020- quel est le bilan 2022 à septembre 2024)  placés dans l’achat de biens , ou de tierces personnes ayant la nationalité étrangère et dans des paradis fiscaux où il est difficile de les récupérer.   Car   il y a eu une baisse des transferts avec les décès des retraités à l’étranger. Cette  baisse de l’offre de devises a été contrebalancée par les fortunes acquises régulièrement ou irrégulièrement par la communauté algérienne localement et à l’étranger qui font transiter irrégulièrement ou régulièrement des devises en Algérie, montrant clairement que le marché parallèle de devises est bien plus important que certaines données de 5 milliards d’euros, où ces montants convertis en  investissement  vers l’achat d’une valeur sûre l’immobilier Cela est lié  à la corruption  sans compter les surfacturations des projets en dinars algériens, qui expliquent les surcoûts des projets avec des malfaçons surtout dans le BTPH. 

Cinquièmement :   la demande provient de simples citoyens qui voyagent : touristes, ceux qui se soignent à l’étranger et les hadjis du fait de la faiblesse de l’allocation devises dérisoire d’environ 100 euros. Cela est accentué par les pénuries  amplifiant  le commerce dit du « cabas » que l’on ne combat pas par des mesures administratives.  Par ailleurs,  ce sont les agences de voyages qui, à défaut de bénéficier du droit au change, recourent, elles aussi, aux devises du marché noir étant importateurs de services. Majoritairement, elles exportent des devises au lieu d’en importer comme le voudrait la logique touristique.  Aussi pour se prémunir contre l’inflation, et donc la détérioration du dinar algérien accentue  la déthésaurisation des ménages qui mettent face à la détérioration de leur pouvoir d’achat, des montants importants sur le marché,  alimentant l’inflation, plaçant leur capital-argent dans l’immobilier, des biens durables à forte demande comme les pièces détachées, facilement stockables l’achat d’or ou de devises fortes L’anticipation d’une dévaluation rampante du dinar, a un effet négatif sur toutes les sphères économiques et sociales, dont le taux d’intérêt des banques qu’elles devraient relever de plusieurs points, s’ajustant aux taux d’inflation réel et freinant, à terme, le taux d’investissement à valeur ajoutée.

Quelle conclusion tirer ?

Selon la Banque d’Algérie, la numérisation des paiements devrait s’orienter vers l’adoption d’une forme numérique de monnaie dont elle assurera l’émission, la gestion et le contrôle sous le nom de dinar numérique algérien. Mais l’on ne doit pas confondre la monnaie numérique avec les crypto-monnaies qui circulent sur Internet hors de toute institution bancaire, ne reposant pas sur un tiers de confiance, comme une banque centrale, n’ayant pas d’autorité centrale d’émission ni de régulation. Par ailleurs, l’opérationnalité des bureaux de change  promises  en 2023/2024, qui n’ont pas encore vu le jour, qui ne date pas d’aujourd’hui puisque les dispositions du règlement n°95-07 du 23 décembre 1995 modifiant et remplaçant le règlement n°92-04 du 2 mars 1992 relatif au contrôle des changes notamment ses articles 10 à 15, plus de 40 bureaux de change ont été agréés, aucun n’étant opérationnel, suppose une démarche progressive, la stabilité juridique et monétaire par la maîtrise du processus inflationniste, la refonte du système financier dont les banques publiques accaparent plus de 85% des crédits octroyés et que si l’écart entre l’officiel et le marché parallèle est entre 10/15% maximum. Aussi l’on devra éviter les solutions uniquement  monétaristes   car la monnaie est avant tout un rapport social, traduisant le rapport confiance Etat/citoyens, étant un signe permettant les échanges ne créant pas  la richesse d’une Nation qui  sur la bonne gouvernance et la  valorisation du savoir Aussi, l’ appréciation d’une monnaie, autant que le pouvoir d’achat des citoyens  est fonction de l’accroissement de la production et de la productivité, , des versements de salaires sans contreparties productives conduisant forcément à la dépréciation du dinar et à de vives tensions sociales, expliquant  que l’Etat  a consacré 5000 milliards de dinars en 2023 pour les transferts sociaux avec des  subventions généralisées et non  ciblées ,au cours de 134 dinars un dollar, soit  37,31 milliards de dollars pour un PIB  estimé selon la loi de finances 2023  à 248 milliards de dollars soit 15% du PIB avec une nette augmentation pur 2024 et cela grâce, en  partie aux recettes des hydrocarbures, cela ne pouvant durer dans le temps. Car,  le  cadre macro-économique  relativement stable  entre 2023/2024  est éphémère  sans de profondes réformes institutionnelles et micro économiques. Ainsi s’impose une planification stratégique  qui fait cruellement défaut, et  un large front national anti-crise   tenant compte des différentes sensibilités et un discours de vérité car les réformes nécessaires pour asseoir  une économie diversifiée entre 2025/2030  seront douloureuses à court terme mais bénéfiques aux générations futures à moyen  et long terme .. La population algérienne,, exige un sacrifice partagé, plus de justice sociale que l’Etat et les hommes chargés de gérer la Cité donnent l’exemple, afin que les Algériens puissent avoir l’envie de construire ensemble leur pays et d’y vivre dignement. La structure des sociétés modernes s’est bâtie d’abord sur des valeurs et une morale qui a permis la création de richesses permanentes, comme nous l’ont enseigné les grands penseurs dont le grand sociologue Ibn Khaldoun qui, dans son cycle des civilisations a  montré clairement que lorsque l’immoralité atteint les dirigeants qui gouvernent la Cité, c’est la décadence de toute la société. 

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