Economie algérienne: Les conditions pour un Produit Intérieur Brut-PIB de 400 milliards de dollars et une exportation hors hydrocarbures de 12/15 milliards de dollars horizon 2028/2030? (2éme partie)

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Tout cela renvoie à l’urgence   au sein d’une planification stratégique, des entrées en devises fonction de l’évolution des prix des  hydrocarbures, des capacités d’attrait de l’investissement étranger,  de la réforme  du système financier dans sa globalité, banques, fiscalité, douane, domaine, du système socio éducatif depuis le primaire  au supérieur en passant par la formation professionnelle, , du foncier et des institutions  avec une réelle décentralisation autour de six à sept grands pôles économiques régionaux,  pour une participation citoyenne  et dont   la levée du  blocage numéro un  de l’économie algérienne,  l’hydre bureaucratique qui enfante la sphère informelle. 

La lutte contre la corruption à ne pas confondre avec acte de gestion afin de ne pas  freiner les énergies créatrices des  managers, avec la moralité de la gestion de la Cité,  doit être la priorité . Les réformes par l’amélioration du climat des affaires doivent contribuer  grâce à l’accroissement de la production et de la productivité à l’appréciation de la  valeur du dinar . Il faut éviter de vendre des utopies : il existe une différence entre un contrat définitif  et des lettres d’intention qui n’engagent  pas  l’investisseur, et  entre l’idée d’un  projet  et sa réalisation, selon son importance, qui est  fonction de la levée des contraintes bureaucratiques  et qui  demande  entre 2/4 ans  et entre la durée de sa mise en exploitation et son seuil de rentabilité, pour les PMI/PME  2 à 3 ans et pour les projets hautement capitalistiques  entre 5/7 ans. Pour ne citer que quelques projets structurants,  cela sera pour le cas du fer de Gara Djebilet 3eme réservoir mondial, mais devant résoudre des problèmes techniques  et le transport  et descendre  à l’aval pour des produits  dont l’acier à forte valeur ajoutée mais nécessitant d’importants investissements, étant   prévu seulement fin 2026 l’opérationnalité de la ligne de chemin de fer-Gara Djebilet-  Tindouf Béchar, idem pour les projets de zinc et de phosphate  toujours en négociation dont la vente du  produit brut procure juste un profit moyen . Le  seuil de rentabilité  de ces projets est prévu entre 2029/2030, sous réserve que l’on respecte les délais  et  la maîtrise des coûts.  Car, pour  la majorité des institutions internationales, l’objectif d’attendre 400 milliards de dollars  horizon 2029/2030 dépendra  de l’évolution de la quantité exportable, pétrole et gaz,  et des prix des hydrocarbures , l’évolution des prix étant  fonction des tensions géostratégiques, de l’évolution  de la croissance de l’économie mondiale  et du nouveau modèle de consommation énergétique mondial s’orientant  vers la transition énergétique. C’est dans ce cadre  que  le  ministre  algérien de l’Energie et des Mines  et le PDG de Sonatrach ont     annoncé , déclarations objectives, courant   mai 2024  que l’Algérie pourrait produire,( étant la sommation  de  la  consommation intérieure et des exportations)   dans les cinq prochaines années (2029/2030) , 200  milliards de mètres cubes gazeux   dont  100 milliards de mètres cubes gazeux  d’exportation , 80 pour la consommation intérieure  et environ 20 qu’il faudra injecter  dans les  puits pour éviter leur dessèchement. Ces objectifs de 100 milliards d’exportation de gaz ( GN et GNL) , l’Algérie étant avant tout un  pays gazier, 2400 milliards  de mètres cubes gazeux de réserves  pour le gaz traditionnel,, 19800 milliards  pour le gaz de schiste, mais nécessitant un consensus social et la protection de l’environnement,  et entre 10/12 milliards de barils de pétrole de réserves, sont réalisables sous réserve de grandes découvertes  et d’  une nouvelle politique des subventions ciblées.  ( étude réalisée sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul assisté des cadres de Sonatrach et du bureau d’études américain Ernst & Young 8 volume 890 pages, MEM Alger, 2008-pour une nouvelle politique des carburants, dossier présenté dossier aux députés APN axée sur la transition énergétique et une nouvelle politique des subventions ciblées pour les carburants). Dans cette perspective Sonatrach dans le cadre du Mix énergétique entend axer sa politique sur la diminution des gaz torchés, la réduction de l’empreinte carbone, être un acteur efficace au sein de la chaîne de valeur des énergies renouvelables, ainsi que de l’hydrogène vert bleu et blanc. l ’Algérie entend devenir  un acteur majeur d’approvisionnement  en énergie de l’ Europe( 2ème fournisseur avec 19% en 2023) et  d‘autres marchés lointains en développant le GNL,  , grâce à un partenariat gagnant – gagnant . Avec le développement des énergies renouvelables dont  le solaire ( 3000 heures de soleil par an) . l’objectif est d’ atteindre 35/40% de la  couverture des besoins intérieurs  2030/2035  avec une  partie exportable de 10.000/11.000 MW  ( source Ministère Énergie ) grâce aux interconnexions et concernant hydrogène blanc,  vert et  bleu 15% de la couverture des besoins de l’Europe horizon 2035, , un montant d’investissement  entre 25/30 milliards de dollars ayant été dégagé. Sous réserve de l’attrait d’investissements étrangers porteurs, l’Algérie peut  devenir un acteur majeur de l’approvisionnement de l’Europe en Énergie dans le cadre  des négociations pour le lancement du   raccordement électrique  entre l’Algérie et les pays européens via la Méditerranée.

3- pour atteindre 12/15 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures horizon 2028/2030, des  entreprises concurrentielles et un apport des IDE

Selon les données officielles de la banque d’Algérie (source APS)   les exportations en 2023 ont été  50,4 milliards de dollars d’hydrocarbures (contre 59,7 milliards en 2022), soit une « baisse de 16,9 %  et les  exportations hors hydrocarbures ayant  baissé de 15%, passant de 5,9 milliards en 2022 à 5,05 milliards de dollars pendant l’exercice 2023  et les  importations, elles ont enregistré un bond de 10,5%, passant de 38,757 milliards de dollars à fin décembre 2022 à 42,842 milliards de dollars à la même période de 2023   Pour 2022, les statistiques douanières reproduite par l’agence APS   contredisent ces données donnant au total  6,55 milliards de dollars  et non 5,9 milliards de dollars soit uen baisse entre 2023 et 2022 de près d’un milliard de dollars Si l’on inclut le ciment, le rond à béton, dominants dans les matériaux de construction, les exportations étant des semi-produits à faible valeur ajoutée et bénéficiant d’importantes subventions (dont le prix du gaz à environ 10/20% du prix international), nous avons un taux de 80,60% ; restant aux autres produits 19,40%.  Car , pour bien situer les enjeux des exportations hors hydrocarbures dans le temps et non se fier aux facteurs conjoncturels, il faudrait pour un bilan serein en dressant la balance devises nette et donc répondre aux questions fondamentales suivantes. Quelle est la part des entreprises publiques et privées et leurs formes d’organisation, entreprises par actions, SARL ou unités uni personnelles. Selon le registre de commerce  bilan 2022, 90% des entreprises industrielles, sont souvent à gestion familiale, peu de sociétés privées par  actions,   sont des unités   unipersonnelles et des  petites SARL  ne maitrisant pas les nouvelles  technologies donc peu concurrentielles  mais avec cependant l’émergence récente de nouveau manageurs privés mais étant pour l’instant marginaux .;  la répartition spatiale par zones  géostrophiques, en mentionnant le  chiffre d’affaires, la structure des coûts; mettre en place des tableaux comptables de prospectives physico-financiers, afin d’ analyser les évolutions des  exportations en volume et en  sur une longue période pour corriger l’effet prix ; le  taux d’intégration des unités exportatrices devant retirer toute les matières premières et services importées en devises qui ont un impact sur la balance des paiements et enfin quantifier toutes les subventions dont les bonifications des taux d’intérêt et pour les unités fortes consommatrices d’énergie, aligner le prix du gaz sur celui du prix international pour calculer leur rentabilité réelle dans un cadre concurrentiel mondial. Pour atteindre entre 10/15 milliards de dollars entre 2028/ 2030, il faut être réaliste, en référence à la structure des prix de 2024, il faudra augmenter le volume, sous réserve de prix constants  près de trois fois le volume actuel. Cela impliquera de profondes réformes structurelles, la concurrence étant  vivace au niveau mondial, car  les exportations hors hydrocarbures   supposent des entreprises publiques et privées concurrentielles  dans le cadre des avantages comparatifs  mondiaux. Par ailleurs, autant d’ailleurs que la croissance du PIB dans le cadre d’une création de valeur ajoutée interne,   la dynamisation des exportations hors hydrocarbures ,  existant un marché mondial où quelques firmes contrôlent bon nombre de filières sans compter les  rivalités géopolitiques  des grandes puissances et de certains pays émergents, pour le contrôle des parts de marché  notamment en Afrique avec une  concurrence vivace , en fonction des contraintes internes  sécuritaires, politiques, sociales et économiques et  l’amélioration du climat des affaires, Il faudra surtout  attirer les investissements directs étrangers IDE .Selon le rapport publié le jeudi 20 juin 2024 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Intitulé « World Investment report 2024 »,   le continent africain a reçu des investissements étrangers  en  2023 d’un montant global de 52,63 milliards de dollars en 2023, en baisse de 3 % par rapport à 2022. L’  Egypte est le pays africain qui a capté le plus d’investissements directs étrangers (IDE) en 2023, . Intitulé « World Investment report 2024 », ce rapport précise que ce pays d’Afrique du Nord a attiré des flux d’IDE d’un montant de 9,84 milliards de dollars, talonné par l’Afrique du Sud (5,23 milliards de dollars), l’Ethiopie (3,26 milliards), l’Ouganda (2,88 milliards), le Sénégal (2,64 milliards), le Mozambique (2,50 milliards), la Namibie (2,34 milliards), le Nigeria (1,87 milliard), l’Algérie arrivant   14e position avec (1,21 milliard) dans le classement de la CNUCED , au Maghreb, devançant  le Maroc et la Tunisie.  En 2024 ,  nombre de projets inscrits au niveau de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI)  aurait été de 4000 projets enregistrés à cette Agence, 57 étant  des projets structurants, dont 47 d’investissement étrangers directs sans  préciser le montant et la nature des projets et leurs impacts Mais il l faut éviter les erreurs du passé, l’ANDI sous la période 2000/2019 avaient annoncé  plus de 10.000 projets déposés  mais  à peine 5% ont vu leur réalisation effective concentré , en valeur, surtout sur les  hydrocarbures. Aussi, l’objectif de 10/15 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures durant la période /2028/2030, sera fondamentalement tributaire des exportations des dérivées d’hydrocarbures , d’où l’importance d’encourager la pétrochimie dont le grand projet de la raffinerie de Hassi Messaoud qui accuse un retard..

En conclusion,  l’objectif stratégique pour l’Algérie , en étant réaliste,  la transition d’une économie de rente à une économie diversifiée hors rente  dans le cadre  des nouvelles mutations mondiales, dans la pratique des affaires n’existant pas de sentiments mais que des intérêts, suppose une nouvelle gouvernance et une réorientation de l’actuelle politique socio-économique s’adaptant aux nouvelles mutations mondiales.

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