L’Islam de France : Le financement des lieux de culte

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Une polémique s’installe en France à propos du financement des lieux de culte musulman depuis la dernière attaque contre l’Eglise, pour éviter l’intervention étrangère dans l’activité des lieux de culte musulman en France.

On relève que l’idée de la réactivation de la Fondation de l’Islam fait son chemin et jouit d’un soutien des personnalités musulmanes en France. L’islam, comme toute religion en France, ne reçoit aucun argent public. La construction des mosquées, la rémunération des imams, ne se font donc que grâce à des dons, qui viennent aussi parfois de l’étranger. Depuis longtemps, des doutes existent sur des liens entre la source du financement et le type d’islam prôné.

Un financement opaque ?

Dans un rapport sénatorial, on apprend qu’il existe 2 500 lieux de culte musulman en France, 800 imams rémunérés dont 300 sont payés par la Turquie, l’Algérie, le Maroc ou l’Arabie saoudite. Ces États donnent aussi de l’argent pour la construction des mosquées. Mais le financement des mosquées ne s’arrête pas là. Des personnes privées, étrangères, contribuent aussi pour un montant qui n’a pas pu être évalué. Si le financement par l’étranger était suspendu, il faudrait trouver d’autres ressources pour l’islam de France.

Réactiver la Fondation pour l’islam le Premier ministre plaide pour «réactiver» la Fondation pour l’Islam de France. Cette instance est destinée à collecter des fonds pour financer le culte, mais laissée à l’abandon. «Il y a urgence à aider l’Islam de France à se débarrasser de ceux qui le minent de l’intérieur. Pour cela, il nous appartient de bâtir un véritable pacte avec l’Islam de France», souhaite le Premier ministre.

Il rappelle qu’il «y a plus de dix ans, une fondation -la Fondation pour l’Islam de France- a été créée pour réunir en toute transparence les fonds nécessaires», et souhaite lui donner une «place centrale» dans son projet. «L’Islam a trouvé sa place dans la République (…) contrairement aux attaques répétées des populismes, à droite et à l’extrême droite», martèle Manuel Valls. Il appelle cependant à «un devoir de lucidité», en particulier au sujet du salafisme : «Tous les salafistes ne sont pas des djihadistes… mais presque tous les djihadistes sont des salafistes.

«Nous devons être et nous le sommes implacables avec tous ceux qui professent la haine et font l’apologie de la violence. Les lieux de culte qui abritent ces prédicateurs sont et seront systématiquement fermés», promet le Premier ministre.

Il ajoute : «Lorsque les prédicateurs sont étrangers, ils sont et seront expulsés». Pour le Premier ministre «une mobilisation sans précédent des pouvoirs publics, en matière de prévention, de programmes de déradicalisation, de prise en charge des individus, notamment dans ces structures adaptées que seront les centres de réinsertion et de citoyenneté» est nécessaire. «Il faut une mobilisation générale de tous les acteurs publics et de la société civile dans son ensemble».

Toujours dans le JDD, dimanche, un texte signé par une quarantaine de personnalités musulmanes françaises – dont le philosophe Abdennour Bidar, l’essayiste Hakim El Karoui et la sénatrice PS Bariza Khiari – appelle justement à «réactiver» cette fondation pour lui permettre de collecter des fonds. Ils se disent «concernés par l’impuissance de l’organisation actuelle de l’islam de France, qui n’a aucune prise sur les événements».