Les places fortes de l’informel

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L’Algérie possède ses places fortes de l’économie informelle. C’est un axe qui regroupe les villes d’El Eulma, Tadjenanet, Aïn Fakroun, El Hamiz…où sont quotidiennement brassés des milliards sans que l’Etat ne prélève le moindre centime. Ainsi tout était disponible dans ces lieux-dits du marché parallèle, de la pièce détachée à l’électroménager en passant par l’ameublement, l’habillement et même l’agroalimentaire. Or  les commerçants d’El Eulma viennent de monter au créneau pour demander un délai de trois mois afin de régler leurs affaires en attente, car l’arrêt des importations a mis un brusque coup de frein à leurs bisness florissant. C’est donc toute la problématique de l’économie nationale qui est remise sur le tapis avec la montée au créneau des commerçants d’El Eulma qui revendiquent des milliers d’emplois risquant donc de disparaître. Et les très nombreux emplois qui ont disparu du secteur public par la grâce justement de l’informel. Combien de sociétés nationales ont du mettre la clé sous le paillasson dans l’enthousiasme de la libéralisation des années 80 ? Alors les entreprises publiques de fabrication d’électroménager, d’habillement, d’agroalimentaire, de robinetterie…ont commencé à subir une concurrence déloyale par l’ouverture des frontières aux produits étrangers. Même l’industrie lourde a payé le lourd tribut du libéralisme et très vite les machines agricoles de marque étrangère ont remplacé ceux, locaux d’excellente qualité. Qui se souvient du tracteur Cirta vite remplacé par Massey Fergusson ? C’est ainsi que des milliers d’emplois ont été sacrifiés pour une économie libérale basée non pas sur la production de biens et marchandises mais sur leur achat et vente. C’est dans ce sillage que sont nés les lobbys de l’import qui séviront pour longtemps, bâtissant des fortunes colossales à l’ombre d’une économie rentière basée sur l’exportation des hydrocarbures. A quand le redressement ?