Des associations des droits de l’Homme ont exprimé leur inquiétude sur « l’état de santé » d’un détenu membre du mouvement de contestation (Hirak) dans la région marocaine du Rif, hospitalisé depuis lundi un mois après avoir entamé une grève de la faim, ont rapporté les médias.
L’état de santé de Rabii Elablaq « n’a cessé de se détériorer depuis qu’il est en grève de la faim », a déclaré Rachid Benali, coordinateur du Comité de défense des détenus d’Al-Hoceïma, cité par les médias. Al-Hoceïma est l’épicentre du « Hirak », nom donné au mouvement de contestation qui secoue la région septentrionale du Rif dans le nord du Maroc depuis dix mois. M. Elablaq était incarcéré depuis fin juin à la prison Oukacha à Casablanca pour avoir participé aux manifestations pacifiques dans sa ville d’Al-Hoceïma réclamant le développement de la région du Rif. Ce militant de 34 ans avait immédiatement entamé une grève de la faim pour réclamer sa libération. Plusieurs dizaines de personnes, dont des membres de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) et des avocats de la défense ont tenu un sit-in mardi devant l’hôpital à Casablanca, pour dénoncer l’arrestation de Rabii Elablaq, qu’ils ont qualifiés d’arbitraire, tirer la sonnette d’alarme sur son état de santé et demander sa libération et celle des autres détenus du mouvement. La défense et les proches du militant ont essayé à maintes reprises de le convaincre de mettre un terme à sa grève de la faim, mais il était déterminé à aller jusqu’au bout, a affirmé Abdessadek El Bouchtaoui, autre avocat et membre du Comité de défense des détenus. Lundi, le tribunal d’Al-Hoceïma a, selon les médias, prononcé des peines de quatre mois à un an de prison pour 16 personnes ayant participé à une manifestation interdite et violemment dispersée par les autorités, le 20 juillet à Al-Hoceïma.
A.M