« La stabilité de l’Algérie dérange ». C’est en ces termes que le ministre de l’Emploi, du travail et de la sécurité sociale, a évoqué la décision de la Commission de l’application des normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative à l’envoi dans le pays d’une délégation de haut niveau.
Intervenant, hier, sur les ondes de la radio nationale, Zemali parlant du retrait de la délégation algérienne des travaux de la Commission a expliqué que « la délégation participant aux travaux de la Conférence internationale du travail à Genève a été surprise par la décision de la Commission, en dépit de la fourniture de toutes les informations concernant les observations qui lui ont été adressées ». L’Algérie n’a aucun problème avec le BIT qu’elle a intégré dès l’indépendance. « Notre problème est la Commission pour qui l’Algérie doit être sur la liste des pays qui ne respectent pas les normes », a précisé le ministre. « Or, la proposition a été rejetée par 6 des 36 pays membres ». Selon le ministre , « le retrait a été applaudi par des délégations qui considèrent que sa position constitue une atteinte à la souveraineté nationale et à l’indépendance de la justice algérienne et contraires à la réalité du paysage syndical pluraliste et notre expérience algérienne en matière de dialogue social fois saluée par l’Organisation internationale du travail elle-même » a-t-il renchéri. Zemali a dénoncé les remarques faites à l’Algérie par les délégués du Maroc et du Brésil lors des travaux de la Commission concernant la Convention internationale numéro 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, ratifiée par l’Algérie en 1962. « Trois mois, juste après le recouvrement de indépendance, alors que leurs pays ne l’ont pas fait, à ce jour ». Abordant l’exercice du droit syndical, le ministre a affirmé « 101 syndicats sont répertoriés dans notre pays. Le droit syndical existe mais il est important de veiller au bon fonctionnement d’où le demande de la représentativité qui doit se situer autour de 20 %. ». Zemali a révélé que « le secteur de l’Education à lui seul regroupe 13 syndicats. Et lorsque deux syndicats ont remis leurs listes d’adhérents, le nombre de ces derniers dépasse celui des travailleurs du secteur ». Il a rappelé que le délai du 31 mars pour le dépôt des dossiers reste ouvert .il y a une vingtaine de jours, un syndicat a déposé son dossier qui a été accepté. Pour Zemali « le réaménagement de la scène syndicale n’est pas destiné à restreindre l’activité des syndicats, partenaires importants, mais à les aider à s’organiser ». « 21 syndicats remplissent les conditions et la porte reste ouverte aux autres ». A certains syndicats de l’éducation et de la santé notamment, il a demandé « de prendre en compte l’intérêt du citoyen ». Le ministre a révélé que pour la prochaine rentrée sociale, l’Institut national du travail ouvrirait ses portes aux cadres et syndicalistes pour des formations « car certaines grèves sont le résultat de l’ignorance des lois ». Zemali a enfin abordé la situation du marché de l’emploi et la lutte contre le chômage qui passe par la création d’emplois. Il a relevé à cet égard les efforts des ministères de l’Education et de la formation professionnelle. Concernant la stratégie des communes frontalières, il a précisé que « 400 000 jeunes bénéficiaient de ce dispositif orienté vers l’économie parce que l’administration étant saturée peine à recruter ». Pour conclure, il a plaidé pour l’emploi afin de maintenir l’équilibre financier de la Caisse de sécurité sociale.
Moussa O / Ag