1-Quelle est la situation de la balance commerciale de l’Algérie en 2O24 ?
En rappelant que le document, le plus pertinent est la balance de paiement retraçant en plus du mouvement des biens, les mouvements de capitaux et de services , l ’Organe national de la Statistique ONS sous le numéro 1052 d’avril 2O25 du gouvernement algérien vient de publier les résultats de la balance commerciale pour 2O24. Pour un cours de 134 dinars un dollar, nous avons l’évolution suivante de la balance commerciale. Importation en 2O22 – 41,34 milliards de dollars – 2O23 : 43,23 milliards de dollars – 2O24 : 47,4O milliards de dollars. Pour les exportation biens y compris les hydrocarbures nous avons : en 2O22 : 68,72 milliards de dollars ; en 2O23 , 55,73 milliards de dollars et en 2O24 , 49,29 milliards de dollars , ayant connu en 2O24 une baisse de 4,5% par rapport à l’année 2O23 résultante principalement de la diminution de 7,4% des prix des hydrocarbures en 2024, mais également par une baisse au niveau des prix des produits hors hydrocarbures de 6,7% sur la même période. Cela a conduit à un recul de l’excédent commercial qui passe de 12,49 milliards de dollars en 2023 à 18,93 milliards de dollars en 2O24.. Le taux de couverture des importations par les exportations est en baisse, passant de 128,9% en 2023 à 104% en 2024. Ainsi les termes de l’échange se détériorent, passant de 100,4% en 2023 à 95,9% en 2024. La part des hydrocarbures brut et semi brut est passée de 91,1% en 2O22, 91,3% en 2O23 et 92,8% en 2O24. Qu’en est-il des exportations hors hydrocarbures entre 2O22 2O24 ? Un projet après sa mise en exploitation réelle , son seuil de rentabilité, sous réserve qu’il s ‘insère dans la logique des valeurs internationales et de la levée des contraintes bureaucratiques, n’est atteint qu’au bout de 3 ans pour les PMI/PME et 5/7 ans pour les grands projets et selon les données du Ministère de l’industrie pour 2O22, le secteur industriel représente moins de 5% du produit intérieur brut ,. Selon les données officielles du gouvernement , pour les exportations hors hydrocarbures nous avons selon les statistiques douanières ( APS) : près de 6,9 milliards de dollars en 2O22 , 5,O1 en 2O23 selon la banque d’Algérie et selon les dernières données de l’ONS, une diminution de 6,7% par rapport à 2O23 ce qui donnerait pour 2O24 environ 4,7 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures dont 65/7O% de dérivées d’hydrocarbures. Dès lors comment atteindre 3O milliards de dollars horizon 2O3O ? C’est que selon l’organe officiel du gouvernement ONS pour l’année 2024, nous assistons à une diminution des prix à l’exportation de marchandises, avec des variations négatives pour toutes les catégories de produits hors hydrocarbures. Pour une analyse objective selon les statistiques douanières sur les 7,2% hors hydrocarbures 65/7O% sont des dérivées d’hydrocarbures et si on ajoute les produits ferreux brut et semi brut, nous arrivons à plus de 85% ce qui laisse aux produits nobles à forte valeur ajoutée concurrentiel au niveau international environ 15% soit moins d’un milliard de dollars( voir notre interview à la télévision russe RT 25/04/2O25)
2.-Les contraintes budgétaires 2O25 face à une économie mondiale instable
Fonction des tendances de l’économie mondiale qui serait en berne selon le FMI pour 2O25, rappelons le plus grand impact pour l’Algérie et la majorité des pays mono exportateurs d’hydrocarbures brut et semi brut de des taxes douanières américaines est sur la détermination du cours des hydrocarbures et l’impact d’une baisse de la valeur du dollar, les produits hydrocarbures étant majoritairement libellées en dollars , diminuant le pouvoir d’achat de la partie réserves de change libellée en dollars).. Car pour l’Algérie, au cours de 134 dinars un dollar le déficit budgétaire pour 2025 sera de 63,60 milliards de dollars contre 46,04 milliards de dollars en 2024 et 30,50 milliards de dollars en 2022, étant dû principalement à la baisse des recettes de Sonatrach représentants avec les dérivées inclus pour 65- 7O% dans la rubrique hors hydrocarbures, environ 97/98% des recettes en devises 6O milliards de dollars en 2O22, 5O en 2O23 et une première estimation d’environ 43/44 milliards de dollars en 2O24. Avec un cours du Brent de 5O et 6O dollars les recettes de l’Algérie pour 2O25 devraient s’établir entre 3O et 35 milliards de dollars , donc presque la moitié de celles de 2O22. Le déficit budgétaire prévu pour 2O25 est estimé par la loi de finances à plus de 60 milliards de dollars au cours actuel. Il faudrait soit puiser dans les réserves de change , réduire les importations ce qui serait suicidaire, la majorité des entreprises privées et publiques, pour plus de 85% , le taux d’intégration ne dépassant pas 15% , que ce soit pour leur investissement ou leur exploitation courante, étant entièrement dépendantes de la rente des hydrocarbures et la solution idéale une meilleure gestion avec plus de rigueur budgétaire. C’est que , selon le FMI ,entre budget de fonctionnement et d’équipement, pour l’Algérie l’équilibre budgétaire des lois de finances 2O24-2O25 , le niveau du baril devrait se situer à un niveau supérieur à 13O dollars , le prix fiscal 6O dollars et le prix du marché 7O dollars étant un artifice comptable Qu’en sera-t-il en 2O25 en cas d’un cours du gaz représentant un tiers des recettes de Sonatrach de 3O/35 dollars le mégawattheure d’un baril entre s 6O/65 dollars. La cotation du 26 avril 2O25 est de 65,87 dollars le Brent et pour un cours de 1 dollar un euro, le cours du Brent serait de 57/58 dollars. Une baisse du dollar US lui donne moins de pouvoir d’achat vis à vis des autres monnaies ,cotation qui varie entre 22/25 avril 2O25 entre 1,13-1,14 dollar un euro et donc renchérit les prix d’ importations hors USA.
3.-Comment lever les contraintes budgétaires
L’Algérie a d’importantes potentialités pour devenir un acteur déterminant au niveau régional. Sur le plan économique, elle a des marges de manœuvre avec des réserves de change dépassant 7O milliards de dollars, une dette extérieure faible, moins de 1,5% du PIB et une dette publique brute maîtrisable d’ environ 45/47% du PIB. Mais, devant être réaliste, les hydrocarbures constitueront entre 2O25/2O3O les principales recettes en devises , comme facteur indirect de la croissance économique via la dépense publique, contribuant à la cohésion sociale à travers les transferts sociaux et donc comme garantie de l’attrait de l’investissement direct étranger. Certains responsables ont annoncé un PIB de 4OO milliards de dollars dans deux ou trois années et selon Sonatrach de produire 2OO milliards de mètres cubes gazeux, horizon 2O28 étant la sommation de la consommation intérieure et de 100 milliards de mètres cubes gazeux d’exportation, soit le doublement de la production actuelle. Le gouvernement algérien a réévalué le PIB en 2O23 en intégrant environ 33% de la sphère informelle , données reprises par l’agence officielle APS et la télévision algérienne citant le ministre des Finances lors de sa présentation au parlement de la loi de finances 2O25, de 239,9 milliards de dollars en 2O23 , de 266,78 milliards de dollars en 2O24 et avec un taux De croissance de 4,5% en 2O24 donnant une valeur nominale de 278, 71 milliards de dollars en 2O25, 3OO,71 milliards de dollars en 2O26 , 3O8, 13 milliards de dollars en 2O27 alors que d’autres sources internationales donnent pour l’’Algérie 256,49 milliards de dollars en 2O25 et 262,9O milliards de dollars en 2O26. Et pour certains indicateurs économiques officiellement, (source agence APS), pour 2O24, , le taux de chômage pour l’année 2024 ayant été de 9,7% et le taux d’inflation 5,3% après avoir atteint la barre entre 8/1O% entre 2O22/2O23. Au delà des données parfois contradictoires, montrant l’effritement du système d’information, ces prévisions ne sont réalisables, selon les institutions internationales et la majorité des experts internationaux crédibles que sous certaines conditions: en levant les contraintes à l’investissement étranger , en revoyant la politique des subventions généralisées source de gaspillage et d’injustice sociale, les plus riches bénéficiant de subventions comme les pauvres, devant aller vers le ciblage où entre 2O23/2O24 la consommation intérieure approchant les 50% notamment pour le gaz naturel . Les prévisions de Sonelgaz prévoient 80 milliards de mètres cubes gazeux pour la consommation intérieure du fait de la forte pression démographique avec plus de 50 millions d’habitants en 2030 et bon nombre de secteurs nouveaux consommateur d’énergie , et 100 entre 2035/2040. Il s’agit d’entrevoir une politique, plus d’efficacité énergétique et revoir le modèle de consommation touchant tant les ménages que les secteurs énergivores. Les objectifs de 4OO milliards de dollars de PIB sont tributaires d’ une gouvernance centrale et locale réelle décentralisation, de la lutte contre le cancer du blocage, la bureaucratie qui enfante la sphère informelle contrôlant plus de 33% de la masse monétaire en circulation , d’entreprises compétitifs ( cout/prix/ qualité )dans le cadre des valeurs internationales, plus de 9O% du tissu économique en 2O23/2O24 étant constitué d’unités unipersonnelles et de petites SARL familiales selon les données du registre du commerce, d’un sacrifice partagé par la lutte contre la corruption, la valorisation savoir et de profondes réformes au sein d ‘une planifications stratégique qui fait cruellement.
En conclusion , le monde actuel connaît un profond bouleversement géostratégique avec les impacts du réchauffement climatique d’où la nécessité de la transition énergétique et la transition numérique dont l’intelligence artificielle qui aura un impacts sur nos comportements, sur la gestion des institutions étatiques, des entreprises et sur la sécurité mondiale et la sécurité des nations. En plus des problèmes économiques et sociaux, sur le plan sécuritaire, l’Algérie est attentive aux tensions à ses frontières, partageant plus de 6OOO km avec des pays instables. En bref, avec le devenir d’un monde multipolaire avec le poids croissant des BRICS+ , il y a urgence d’une profonde refonte des relations internationales pour un monde plus harmonieux, l’objectif , une prospérité partagée au profit des peuples.