La relation entre le sommeil et la santé est complexe. Bien que de nombreuses études sont parvenues à monter qu’une mauvaise qualité de sommeil était un facteur de risque pour de nombreuses maladies chroniques, la plupart d’entre elles n’ont montré qu’une seule caractéristique du sommeil à un moment donné, manquant potentiellement d’informations clé. Une équipe de chercheurs de la Pennsylvania State University (Etats-Unis) ont souhaité aller plus loin. Publiée le 16 février 2024 dans la revue Psychosomatic Medicine, l’étude s’est appuyée sur près de 3683 participants américains, provenant d’une étude longitudinale préexistante. Interrogés ente 2004 et 2006, puis de nouveau entre 2013 et 2017, ils ont tous rendu compte de leurs habitudes de sommeil, de leur degré de fatigue pendant la journée, et enfin de leurs problèmes de santé chronique. D’après les chercheurs, chaque type de rythme de sommeil affecte différemment la santé.
Quatre catégories de dormeurs
La première est constituée des bons dormeurs : ces personnes ont une routine de sommeil saine, avec une régularité optimale en termes de moment, de satisfaction et de vigilance pendant la journée. Elles ont également des heures de coucher appropriées, s’endorment facilement et se réveillent aisément. La deuxième regroupe les dormeurs du week-end : ces personnes ont un sommeil inférieur à la moyenne générale, mais rattrapent leur retard le week-end ou pendant les jours fériés. Le troisième type de dormeur est l’insomniaque : ces personnes ont généralement du mal à dormir, sont fatiguées pendant la journée, et mettent un temps considérable à s’endormir. Enfin, le quatrième type de dormeur est… Le dormeur : ces personnes ont pour la plupart de bonnes habitudes de sommeil, et effectuent des siestes fréquentes tout au long de leur journée.
L’impact des types de sommeil sur la santé
D’après les chercheurs, plus de la moitié des sujets de l’étude souffrent d’insomnies régulières, ou possédaient des habitudes de sommeil peu optimales. Les dormeurs insomniaques qui sont restés dans cette catégorie au cours des dix dernières années étaient plus susceptibles de développer une série de problèmes de santé chronique, comme des maladies cardiovasculaires, du diabète ou de dépression. «Ces résultats peuvent suggérer qu’il est très difficile de modifier nos habitudes de sommeil, car la santé du sommeil fait partie intégrante de notre mode de vie global», explique Soomi Lee, scientifique du sommeil de l’Université de Pennsylvanie et co-auteur de l’étude. «Cela peut également suggérer que les gens ne connaissent toujours pas l’importance de leur sommeil et les comportements liés à la santé en matière de sommeil, poursuit-il. (…) Le sommeil est également modifiable, donc si nous pouvons améliorer le sommeil presque chaque jour, quels résultats pourrions-nous observer après plusieurs mois, voire plusieurs années ?». Pour les chercheurs, cette étude appelle à des efforts supplémentaires pour sensibiliser davantage les gens aux bienfaits d’une meilleure hygiène de sommeil.