Qualité du sommeil et santé cardiovasculaire, le lien établi par une étude

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Un sommeil de qualité est associé à une meilleure santé cardiaque. Cinq critères précis ont un impact sur le risque d’accident vasculaire cérébral et de syndrome coronaire.

Des chercheurs ont identifié cinq critères liés à une réduction du risque d’accident cardiovasculaire. Un sommeil idéal pour le cœur implique ainsi : des nuits de 7 à 8 heures, être du matin, ne pas faire d’insomnie, ni d’apnée du sommeil et ne pas avoir de somnolences excessives en journée. Un bon sommeil contribue à une bonne santé cardiovasculaire. Mais concrètement, quels aspects du sommeil influent sur notre risque de maladie cardiovasculaire ? Dans l’European Heart Journal, des chercheurs présentent cinq composantes du sommeil liées à la santé cardiaque. Ces scientifiques sont issus du centre de recherche cardiovasculaire à Paris (Inserm/Université Paris Cité) et du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV, Lausanne).

Cœur, diabète, infections : l’importance du sommeil sur la santé

«Le sommeil est indispensable à la santé et au bien-être, et plusieurs mécanismes physiologiques sous-tendent cela, rappellent les auteurs dans un communiqué. Ainsi, une mauvaise qualité ou quantité de sommeil est associée à une détérioration de la santé : problèmes d’humeur, dépression, prise de poids, infections, diabète, hypertension.» D’autres recherches ont démontré qu’il avait un impact sur la santé cardiaque. Dans leurs travaux, les chercheurs français et suisses se sont concentrés sur les risques d’accidents cardiovasculaires : le syndrome coronaire aigu et l’accident vasculaire cérébral.

Quels sont les facteurs liés au risque cardiovasculaire ?

«Habituellement, les études se focalisent sur une seule dimension du sommeil, majoritairement la durée du sommeil ou la présence d’apnée du sommeil, or, un bon sommeil ou un sommeil sain englobe plusieurs dimensions», précise Aboubakari Nambiema, premier auteur de ce travail et chercheur postdoctoral à l’Inserm. Ce constat a conduit l’équipe à créer un score de sommeil prenant en compte ces différents aspects du sommeil. Ainsi, ils ont rassemblé cinq facteurs clés, associés à un sommeil de qualité : la durée du sommeil, le chronotype (soit être du matin ou du soir), la fréquence des insomnies, les somnolences diurnes excessives et les apnées du sommeil. Grâce à un questionnaire, les scientifiques peuvent évaluer ce score sur une échelle de 0 à 5, 0 correspondant au sommeil le plus mauvais. Le niveau maximal équivaut à une nuit de 7 à 8 heures, chez une personne qui est «du matin», qui n’a pas d’insomnie, ni d’apnée du sommeil et qui n’a pas de somnolence excessive en journée.  Une fois mise au point, cette échelle a été testée sur un groupe de plus de 10 000 adultes âgés de 50 à 75 ans à Paris et sur un groupe de plus de 6700 adultes de plus de 35 ans à Lausanne. Leur santé cardiovasculaire a été évaluée sur une période de huit à dix ans. «L’utilisation d’un score composite pour étudier les habitudes de sommeil avait déjà été expérimentée par le passé, mais c’est la première fois à notre connaissance qu’une étude s’intéresse à son évolution dans le temps et son association potentielle avec les maladies cardiovasculaires», souligne Jean-Philippe Empana. Cet essai a confirmé l’importance d’un sommeil de bonne qualité pour la santé cardiaque. D’après leurs conclusions, par rapport aux personnes qui ont un score de 0-1, le risque de pathologies cardiovasculaires est réduit de 10% pour les participants qui ont un score de 2, 19% pour ceux qui ont un score de 3, 38% pour un score de 4 et 63% pour ceux qui ont le meilleur score de 5. La majorité des patients avait un score de 3. «Autrement dit, près de 60% des accidents cardiovasculaires pourraient potentiellement être évités si les individus présentaient tous un score optimal de sommeil (score de 5), soulignant ainsi les implications potentielles de santé publique des résultats», développe Jean-Philippe Empana.