Prochaine réunion de Opep à Alger / La stabilité du marché pétrolier de nouveau débattue

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L’avenir du marché pétrolier animera une fois de plus les débats du cartel. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévoit tenir une nouvelle réunion fin septembre à venir, à Alger.

S’exprimant à ce sujet, lors d’une conférence de presse tenue, jeudi, à l’issue de la présentation du bilan énergétique de 2017, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, s’attend à ce que cette rencontre permette « aux pays de l’Opep de se concerter pour maintenir la stabilité du marché pétrolier ». En effet après plusieurs mois de stabilité, les prix du pétrole connaissent actuellement fluctuent. Pour le ministre la raison n’est autre que l’existence de « facteurs exogènes qui influent sur le marché », notamment le déséquilibre entre l’offre et la demande.

Les prix ont augmenté jusqu’à atteindre les 70 dollars le baril, grâce à l’accord signé par l’Opep-non Opep en décembre 2016. Selon le ministre, cette mesure, qui a été favorisée pour soutenir les prix du pétrole après avoir connu des baisses spectaculaires à partir de l’été 2014,  « a permis de retirer du marché une quantité de 1,8 million de barils/jour et de raffermir les cours qui varient actuellement entre 70 et 80 dollars le baril ». Le ministre fera par ailleurs remarquer que les pays signataires avaient respecté les  quotas et ont également compensé le manque pressenti par les pays ne possédant pas les capacités de production pour atteindre le seuil fixé par l’accord. L’Algérie ne comptant pas parmi ces pays. Selon Guitouni, les signaux de la croissance énergétique nationale sont « au vert » et « tous les indices indiquent que le secteur se porte bien »  a-t-il fait valoir. Pour appuyer ses dires, le ministre évoquera la hausse de 20% des recettes d’exportations des hydrocarbures et de la fiscalité pétrolière en 2017. Cependant il relèvera une baisse de la production, au premier trimestre 2018, en raison des travaux de maintenance des installations, des raffineries et des plateformes. Le ministre a également cité la reprise des investissements. « Certes, les investissements ont reculé durant la crise pétrolière, tandis que la production a décliné car les prix du brut entre juin 2014 et 2016 n’étaient plus attractifs pour les compagnies étrangères. Aussi, il y avait des chantiers à l’arrêt et d’autres projets carrément gelés », a-t-il fait  remarquer. Il évoquera également le travail entamé dans le cadre de l’exploitation du gaz de schiste), perçue comme étant une nouvelle source énergétique pour répondre aux besoins croissants du marché national et de la demande du marché gazier international. « Si nous arrivons actuellement à satisfaire la demande locale à 100%, dans quelques années nous n’aurons plus rien à exporter », s’est-il félicité. Ceci dit, l’Algérie ne compte pas exploiter le gaz de schiste avant 2030. Et encore, s’il y avait plein consentement de la population des régions concernées. Notons à ce sujet, que plusieurs redoutent l’exploitation de cette source non conventionnelle, en raison de  son impact écologique, que l’on estime d’ailleurs gérable grâce à l’évolution des technologies.

La production commerciale quasi-stable en 2017

La production commerciale de l’énergie primaire, a peu évolué en 2017 en s’établissant à « 165,9 millions tonnes équivalent pétrole (MTep) en 2017 contre 166,18 MTep en 2016 (-0,2%) ». Selon le Directeur des statistiques auprès du ministère de l’Energie, Mostefa Ismail, cette production a baissé après avoir atteint les « 150.000 Tep (635 GWh) en 2017 ». De même pour le gaz naturel dont la production s’est chiffrée à « 91,28 MTep en 2017 (96,6 milliards de m3) contre 89,73 MTep (95 milliards de m3) en 2016 », soit une hausse de 1,7 %. Selon ce responsable, la hausse de production du gaz naturel a « compensé partiellement la baisse de production des liquides (pétrole et GPL) dans le sillage de l’application de l’accord de réduction de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ». Ainsi, la production commerciale du GPL aux champs a atteint 9,41 MTep (8 millions de tonnes) en 2017, contre 9,72 MTep (8,24 Mt) en 2016 (-3,2 %). De même, la production du pétrole brut a connu une baisse de 2,9%, atteignant 54,56 MTep (49,47 Mt) en 2017 contre 56,2 MTep (50,94 MT) en 2016.La production commerciale des combustibles solides (bois) a pour sa part enregistré une hausse record de plus de 70% et s’est donc établie à « 10.000 Tep (53.000 m3) en 2017 contre 6.000 Tep (31.000 m3) en 2016. La baisse de la production a également concerné le condensat puisque la quantité produite s’est établie à 10,43 MTep (9,21 Mt) contre 10,45 MTep (9,23 Mt) en 2016 (-0,1%).

Amel Driss