Problématique de la gestion de Sonelgaz: Urgence d’une rationalisation de la consommation d’énergie et du développement des  énergies renouvelables

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Dans cette brève contribution je me propose d’analyser  les problèmes auxquels est confronté Sonelgaz à travers les créances impayées notamment à travers la consommation d’éclairage public des collectivités locales  l’urgence de réduire  la consommation d’énergie en augmentant la taille du réseau routier national et enfin les axes d’ une  politique cohérente axée sur l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables  pour satisfaire la demande interne croissante et respecter les  engagements internationaux de l’Algérie 

1.-  la problématique de la consommation d’éclairage public des collectivités locales et des créances impayées

Selon les données du ministère de l’énergie la facture de l’éclairage public des Collectivités locales est estimée entre 2018/2022  annuellement entre 13 milliards/15 de dinars, L’éclairage public représente 40% de la consommation nationale en énergie, soit 6500 MW sur les 14500 MW consommés .Sans compter les branchements illicites, le  budget est géré en principe par les APC  ou les wilayas s  gérés d’une manière non rationnelle occasionnant un gaspillage. Nous avons des artères complètes où l’éclairage public est allumé durant la journée. Parce que, les équipes de maintenance de l’éclairage public préfèrent travailler la journée, pour ne rien avoir à faire le soir devant dé-fonctionnariser la fonction de maintenance de l’éclairage public qui se fait la nuit .Car  quand on allume l’éclairage public pendant la journée et le soir, on paye la facture deux fois plus et dans la plupart des pays  du monde, on ne  fait pas l’entretien la journée, le soir à partir de 20h ou 22h Par une gestion plus optimale de l’éclairage public, des bâtiments  et tout ce qui touche à la climatisation on pourrait réduire la consommation à environ 50% supposant une coordination sans faille  entre les  les chefs de Daïras, les présidents d’APC , les responsables du Ministère de l’Energie dont Sonelgaz/Sonatrach et le Ministère de l’Intérieur, Car Sonelgaz qui doit améliorer sa gestion , se trouve   devant un dilemme : couper l’électricité  ou négocier des échéanciers  surtout pour des secteurs sensibles comme les écoles, les hôpitaux  afin de recouvrer les montants faramineux des créances  impayés. Globalement les créances de Sonelgaz sont passées  de 200 milliards de dinars en 2020 à 178   en 2021 et sont estimés provisoirement  à 100  fin 2022  ce qui explique en partie  le déficit structurel de Sonelgaz qui a été  en  2011 de  40 milliards de dinars,  48 en 2017, 62 en 2019  et  depuis entre  45/50  milliards de dinars,  le trésor public étant  contraint de renflouer Sonelgaz puisque la  valeur des investissements réalisés  par Sonelgaz  a atteint en 2022 environ  284 milliards de dinars  Et l’on ne devra pas oublier le prix de cession aux différentes  unités qui représentent entre 10/20% du prix international  constituant une rente , couvrant à peine les frais d’exploitation de Sonelgaz  , rentrant dans la politique de la nécessaire révision, de la politique des subventions  qui doit être transitoire , en attendant la mise en place d’un système d’information fiable  en temps réel concernant notamment la sphère informelle.

2.- Réduire la consommation d’énergie en augmentant la taille du réseau routier national

Pour réduire les émissions du transport routier, il est nécessaire d’actionner de multiples leviers : efficacité énergétique, nouvelles motorisations, augmentation du taux d’occupation des véhicules, report modal, choix d’aménagement du territoire pour réduire le besoin en transport. Pour engager efficacement la décarbonation des transports routiers en tenant compte des contraintes économiques, écologiques et sociales,  Premièrement inclure la possibilité d’un rétrofit électrique dans les cahiers des charges des constructeurs, généraliser le moteur électrique comme moyen de propulsion pour ces transports , prendre en compte les spécificités des véhicules utilitaires légers dans le passage à l’électrique ; alimenter ce moteur en électricité par des batteries d’autonomie limitée, couplées au déploiement progressif d’infrastructures permettant d’accroître l’autonomie pour la longue distance pour les particuliers et transporteurs de marchandises, comme l’électrification des autoroutes pour les poids lourds, les prolongateurs d’autonomie et l’infrastructure de recharge  Deuxièmement, Homogénéiser les taxes sur les hydrocarbures selon leur contenu par  une étude pour identifier les axes à équiper en priorité,   prévoir des incitations fiscales pour l’acquisition de poids lourds à pantographes, des dispositifs d’aide pour investir dans l’infrastructure ou subventionner l’acquisition de poids lourds hybrides et élaborer un standard pour l’autoroute électrique pour poids lourds  et construire des mécanismes d’accompagnement  pour l’électrification des grands axes. Troisièmement, développer les véhicules particuliers électriques à autonomie moyenne , clarifier  les trajectoires d’évolution des bonus à l’achat afin  de permettre aux constructeurs et aux acheteurs de se préparer aux évolutions des incitations et mieux  informer les acheteurs sur la consommation de leur véhicule selon la vitesse. Quatrièmement,  développer  les dispositifs de bornes de recharge en fonction de l’intensité de la circulation et donc  mettre  en place des facilités de circulation pour les usagers peu émetteurs (ex : lignes dédiées covoiturage ou électrique, péage réduit), faciliter la multimodalité dans les gares. Cinquièmement, comme synthèse de toutes ces actions ,  encourager la poursuite de la R&D par la symbiose unités de recherche et entreprises dans le cadre de dette nécessaire transition énergétique

3.- Efficacité énergétique et développement des énergies renouvelables  pour satisfaire la demande interne croissante et respecter les engagements internationaux  de l’Algérie

D’une manière générale , l’Algérie doit miser sur l’efficacité énergétique car il  devient intolérable par exemple de construite ave les anciens matériaux de construction ,( le ciment dégage de la chaleur)  énergivores comme dans le BTPH  où pour chaque pièce  il faut un climatiseur alors que les nouveaux matériaux peuvent économiser l’énergie entre 30/40%. Les Collectivités locales peuvent réaliser l’efficacité énergétique à travers de simples pratiques en matière d’utilisation des lampes à basse consommation tout en s’orientant vers les énergies renouvelables notamment en matière d’éclairage public », Selon le rapport du plan de relance économique 2020-2024, élaboré par le Gouvernement, le gaz naturel est la principale source d’énergie en Algérie avec un taux 65% du mix énergétique, tandis que le pétrole ne représente 35%. Et selon les dernières données  en 2022,la part des énergies renouvelables, malgré  représente moins de 2% de la consommation globale. La part du gaz naturel  représente environ 63/64%, le pétrole 35%, les énergies renouvelables  toute catégories confondues  entre ½% .D’où les deux axes  stratégiques de l’Algérie entre 2024/2030/2035 afin de réaliser la transition énergétique.Premier axe : développer  les énergies renouvelables où ’Algérie dispose d’abondantes sources d’énergies renouvelables, solaires (plus de 3 000 heures de soleil par an) et éoliennes, qui lui permettent de devenir un leader mondial dans la production de l’énergie propre, pour la consommation locale ( le Ministère de l’Energie prévoyant horizon 2030/2040, environ 40% de de la couverture du marché intérieur étant fin 2022 entre 1/2% ) mais aussi pour l’exportation vers l’Europe.  Rappelons qu’entre 2002 et 2023, dans plusieurs déclarations, les Ministères de l’Energie se sont  engagés  à promouvoir les énergies renouvelables, ce qui consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de l’ordre de 22 000 MW à l’horizon 2030, dont 12 000 MW pour le marché national algérien, et avec une possibilité d’exportation allant jusqu’à 10 000MWn  ainsi que des projets d’interconnexions électriques. Cependant, il reste à mobiliser un financement européen du Fonds européen  en coopération avec les banques de développement comme la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.  Deuxième  axe : développer l’hydrogène vert en partenariat  L’Algérie se propose, selon le Ministère de l’Energie, d’investir de 20 à 25 milliards de dollars à l’horizon 2040 autour de l’hydrogène renouvelable, divisée en trois grands phases : le démarrage via des projets pilotes (2023 à 2030), l’expansion et la création de marchés (2030 à 2040) et l’industrialisation et la compétitivité du marché (2040 à 2050).  À horizon 2040, l’Algérie prévoit de produire et d’exporter 30 à 40 TWh d’hydrogène gazeux et liquide, avec un mix à la fois composé d’hydrogène bleu, produit à partir de gaz, et d’hydrogène vert fabriqué par électrolyse grâce aux importantes ressources solaires du pays, avec pour objectif de fournir à l’Europe 10 % de ses besoins en hydrogène vert, d’ici à 2040. L ’Europe étant le principal client énergétique de l’Algérie (+ de 50 % en 2022) et le monde devant connaître une profonde mutation, notamment  avec  les impacts du réchauffement climatiques,  la coopération entre l’Algérie et l’Europe devra être axée sur la nécessaire transition énergétique (nouveau modèle de consommation) et numérique, transition qui annonce  un profond .bouleversement mondial..

En conclusion, la loi sur l’électricité et le transport par canalisation du gaz  qui devait voir  des opérateurs privés  à côté de Sonelgaz  n’a  pas eu les effets escomptés, pour différentes raisons  et   notamment  en raison du tarif bas. Ainsi   Sonelgaz  est en situation  de monopole.  et c’est une  loi économique universelle tout monopole  est source  de  surcoûts et de gaspillage ( cas de Air Algérie) ; Espérons  dans un proche avenir, dans le cadre d’une libéralisation maîtrisée  et non anarchique grâce  à l’Etat régulateur,  qu’une concurrence saine soit instaurée.

A.M