Massacre de Sakiet Sidi Youssef: Un symbole de lutte et de résilience commune entre Algériens et Tunisiens

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Les évènements de Sakiet Sidi Youssef, dont le 65e anniversaire célébré, mercredi, par les deux peuples algérien et tunisien, se veut un symbole de la lutte commune et de résilience, en vue de l’émancipation et de l’indépendance, et un véritable témoin de l’esprit de solidarité et de fraternité qui n’a eu de cesse de s’approfondir aux plans officiel et populaire.

Ces massacres qui demeurent parmi les pires atrocités que la France coloniale a commises, ont constitué une grande halte dans l’histoire de la lutte des deux pays qui a unifié leur destin commun, au regard de sa symbolique dans l’instauration de la cohésion entre les enfants de l’Algérie et de la Tunisie, ainsi qu’une glorification de leur histoire commune à travers le sang des martyrs qui s’est mélangé, d’autant plus que ces évènements n’ont fait que renforcer la détermination des enfants de la Tunisie à se mettre aux côtés de leurs frères algériens. La date du 8 février de chaque année, demeure un jour mémorable dans les relations des deux pays, reflétant l’ampleur de la barbarie du colonialisme français qui avait alors pilonné la région tunisienne de Sakiet Sidi Youssef, sous le prétexte du droit de poursuivre des moudjahidine de l’Armée de Libération nationale (ALN). Ce jour donne une forte impulsion au renforcement des relations bilatérales qui se sont vu attribuer la qualité de la solidité, à travers l’attachement au système des valeurs communes entre les deux pays et leur lutte unifiée. Il est indéniable d’affirmer que ce qui s’est passé à Sakiet Sidi Youssef représente, à vrai dire, un maillon lumineux dans l’histoire commune entre les deux peuples algérien et tunisien et que se remémorer ces massacres, aujourd’hui, suscite de part et d’autre, atisfaction et fierté de ce glorieux passé et que le sang pur qui s’est mélangé a donné aux semeurs de doute et aux comploteurs une leçon dans l’unité des positions, une cohérence dans les visions et une cohésion entre les deux peuples. L’espace géographique des évènements de Sakiet Sidi Youcef, outre le référent historique commun entre les deux peuples, se veut un creuset pour les valeurs de lutte commune et de solidarité, d’autant que ces événements sont devenus une référence pour les positions harmonieuses algéro-tunisiennes qui perpétuent les exploits des ancêtres et envisagent l’avenir à la lumière des enjeux et des défis auxquels sont actuellement confrontés les deux peuples. A ce titre, les historiens relèvent la nécessité de poursuivre la recherche dans le domaine de l’histoire afin de protéger la mémoire de la nation, de transmettre le serment des chouhada et des moudjahidine aux générations montantes dans les deux pays. L’odieuse attaque française contre Sakiet Sidi Youcef a ciblé des civils algériens et tunisiens, et pour laquelle le colonisateur a mobilisé 25 avions, ce qui a fait 79 martyrs, dont 14 enfants et 20 femmes, et 130 autres blessés, en sus de la destruction du village. Ce massacre, à travers les sacrifices des Algériens et des Tunisiens, a constitué une source d’inspiration pour les générations futures qui y puisent le véritable sens de fraternité, de cohésion, de dévouement et de soutien au frère, ainsi que le renforcement du destin commun et des liens de coopération et de complémentarité fondés sur la volonté sincère qui caractérise la coopération bilatérale entre les deux pays, laquelle a été exprimée dans de nombreux évènements officiels par les dirigeants des deux pays.

La mémoire nationale, une pierre angulaire  pour l’édification  de l’Algérie nouvelle

Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, a affirmé, mardi à Alger, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune s’était employé à faire de la mémoire nationale «une pierre angulaire» pour l’édification de l’Algérie nouvelle, en vue de renforcer les liens de fraternité, d’amitié et de coopération avec la Tunisie, pays frère. Dans une allocution lue en son nom par son chef de Cabinet, Hamid Boucharef, à l’ouverture de la conférence sur le massacre de Sakiet Sidi Youssef, organisée au Centre national des études et de la recherche sur la résistance populaire, le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954, M. Rebiga a indiqué que «le président de la République a fait de la mémoire nationale un des piliers de cette nation et une pierre angulaire pour l’édification de l’Algérie nouvelle» en vue de «renforcer les liens de fraternité, d’amitié et de coopération avec la Tunisie, pays frère». Une coopération, a-t-il souligné, qui se traduit par les visites mutuelles des présidents des deux pays dans le cadre «des efforts conjoints visant à bénéficier des éléments de rapprochement afin de relever les défis auxquels fait face notre environnement régional». Et d’ajouter que la participation du président tunisien, Kaïs Saïed, aux côtés de son frère, le président de la République,  Abdelmadjid Tebboune à la cérémonie d’inauguration de la stèle commémorative «Monument de la liberté» à l’occasion de la célébration par l’Algérie du 60e anniversaire de la fête de l’indépendance, est «une preuve irréfutable du caractère privilégié des relations entre les deux pays, renforcée par les valeurs de la lutte commune». «Si le devoir exige de nous de préserver notre mémoire nationale, le devoir nous invite aussi à préserver l’histoire de notre lutte commune, en vue de raffermir les liens de fraternité et d’intégration, mais également de hisser les relations de coopération dans le domaine économique et en matière de partenariat bilatéral au niveau des relations politiques entre nos deux pays». Le ministre s’est remémoré les évènements de Sakiet Sidi Youssef où «le sang des frères s’est mêlé suite au massacre odieux commis par le colonialisme français en ce jour de l’année 1958, contre des civils algériens et tunisiens, après qu’il ait pilonné un marché hebdomadaire et une école, en atteinte flagrante aux valeurs de l’Humanité et aux chartes internationales». Pour le ministre, ce crime colonial constituait «des représailles contre le soutien par les frères en Tunisie à la Glorieuse révolution», ajoutant que ces évènements resteront «une source inépuisable, en vue de consolider et renforcer les relations entre les deux pays». Les évènements de Sakiet Sidi Youssef représentent «un symbole de lutte commune des deux peuples frères», a estimé le ministre, pour qui, «l’atrocité du crime commis par le colonialisme français, ainsi que ces évènements ont renforcé les liens de solidarité et de cohésion entre les deux peuples et leur détermination à faire face à la machine de destruction, animés par leur foi en la communauté de leur destin et en l’unité de leur sang». De son côté, le représentant de l’ambassadeur de Tunisie à Alger, Anouar El M’sili, a estimé que cette histoire commune avait permis aux deux pays de travailler, dans le cadre de la complémentarité, ajoutant qu’«aujourd’hui, nous nous trouvons de nouveau dans le cadre de la poursuite de cette complémentarité, avec les dirigeants des deux pays, pour un avenir meilleur et la consolidation de la coopération» entre nos deux pays.

Ahsene Saaid /Ag.