Les ménages algériens face à un dilemme – Le mouton de l’Aïd ou la rentrée scolaire ?

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L’Aïd El Adha est une grande fête musulmane, célébrée avec enthousiasme, un resserrement des liens familiaux et une profonde ferveur religieuse. Cependant, en pleines vacances, les Algériens n’y pensent pas encore. Pour le moment, seuls les pouvoirs publics prennent déjà les dispositions nécessaires pour que cette fête se déroule dans de bonnes conditions.

Parmi ces mesures, le ministère de l’Hydraulique arrive en tête. Ainsi Necib, a rassuré, au cours d’un déplacement sur le terrain à l’intérieur du pays, quant à la disponibilité totale de l’eau durant les deux jours de l’Aïd. D’autre part, les abattoirs se mobilisent déjà pour être à la disposition des citoyens. Il en est de même des vétérinaires qui s’y préparent activement et seront tous présents ce jour-là. Il n’y a que le mouton, élément essentiel de l’Aïd El Adha, qui n’est pas encore visible. Pour des familles avisées, soucieuses de leur pouvoir d’achat, on achète un agneau plusieurs mois à l’avance que l’on nourrit jusqu’au jour de l’Aïd. Pour d’autres, ayant le sens des affaires, c’est un troupeau d’agneaux qu’on achète, que l’on prend en charge et qui seront revendus adultes avec un bénéfice juteux. La grande majorité des familles attendent les derniers jours précédant la fête pour acquérir leur mouton au marché. Quelle sera sa valeur cette année avec la flambée des prix que connaît le pays, suite à la diminution des revenus des hydrocarbures. C’est une question que se posent déjà bon nombre de citoyens, qui tiennent absolument au rite du sacrifice du mouton. Leur pouvoir d’achat est devenu bien maigre avec les dépenses du Ramadhan, celles des vacances, celles de la rentrée scolaire toute proche, fixée cette année au 5 septembre. Cette situation va encore mettre mal à l’aise les citoyens qui ont acquis récemment leur logement AADL et qui ont commencé à s’acquitter de leurs échéances. Pourtant, les éleveurs n’ont aucune raison d’augmenter leurs prix. Le mouton est un produit local, ne souffrant pas des taxes à l’importation. Son alimentation n’est pas sujette ni tributaire de cette même importation. Mieux encore, la pluie abondante de cette année 2018 a fait fleurir les pâturages. Cette pluie a même été tardive avec de fortes précipitations dans tout le pays aux mois de mai et de juin, donnant une herbe abondante et généreuse pour l’alimentation du bétail. Les éleveurs doivent tenir compte de ces facteurs favorables, don de la nature pour proposer des prix raisonnables. Ces éleveurs doivent se rappeler que vu les prix élevés de la viande chez le boucher, il existe des familles algériennes pauvres ne consomment, cette viande qu’une fois par an, le jour de l’Aïd El Adha. Pour le moment, le mouton n’a pas encore envahi les villes, surtout les quartiers populaires. Il ne va sûrement pas tarder car on ne peut imaginer un Aïd El Adha sans mouton.

A.B