Le député Yacine Yakoubi dévoile : «Près de 14 000 Algériens sans papiers menacés d’expulsion»

0
662

Les Autorités françaises ont dénombré, entre janvier et juillet 2021, 7700 Algériens vivant irrégulièrement en France, tandis que l’année dernière 2020, 7000 ressortissants «sans papiers» ont été recensés, a révélé, Yacine Yakoubi, député à l’APN de la communauté algérienne établie à l’étranger.

Selon le représentant de la circonscription de la France à l’Assemblée, le nombre devrait atteindre 14 000 Algériens concernés par l’expulsion, qui ont tous reçu des ordres de la justice d’obligation de quitter le territoire français, au motif qu’ils ne sont pas détenteurs de documents légaux pour attester leur présence en Europe. La semaine passée, la France a durci ses mesures d’accès à son territoire pour l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, en réduisant fortement le nombre de visas accordés à ces pays. Le ministère de l’Intérieur français a justifié cette décision par «le refus» de ces pays de «reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière» et de délivrer «des laissez-passer consulaires». Mais, les véritables raisons de l’agitation de ce dossier en ce timing exacte est la volonté de président français actuel Emmanuel Macron d’exploiter cette carte politique à l’approche de l’élection présidentielle, en sachant que le dossier de l’immigration est un facteur déterminant pour l’électorat français, a divulgué le quotidien britannique, The Guardian, qui a écrit : «A l’approche de l’élection présidentielle française, Macron devient plus extrémiste que Le Pen». C’est donc la raison de cette volonté française de se débarrasser d’un grand nombre d’immigrés algériens qui arrivent sur le territoire français, après avoir obtenu des visas légaux, mais qui refusent de partir après la fin du délai de leur séjour, dans l’espoir d’avoir une chance de régulariser leur situation, pour des motifs économiques pour beaucoup d’entre eux. Sur une question concernant la convocation par l’Algérie de son ambassadeur en France pour «protester» après la décision de Paris de diviser par deux les visas accordés aux Algériens, le représentant de la communauté algérienne en France a écarté l’hypothèse, selon laquelle la polémique sur les visas, née depuis mardi dernier, soit l’émanation de «l’existence d’une crise politique» entre Alger et Paris. «Ce qui s’est passé n’est rien d’autre qu’une question technique qui sera résolu au niveau institutionnel entre les deux pays, c’est-à-dire entre la diplomatie algérienne et française. Il s’agit d’une pratique protocolaire provoquée par la difficultés de deux pays de se mettre d’accord sur une question commune, où l’ambassadeur est convoqué d’urgence, pour examiner les développements et les causes d’une affaire, pour parvenir à des solutions qui devraient satisfaire les deux parties», a souligné le député Yacine Yakoubi, dans des déclarations à des médias. Cet incident «ne signifie pas qu’il existe des tensions dans les relations entre les deux pays, comme le laissent entendre certaines parties dans leurs analyses de la situation», a-t-il ajouté, rappelant que «les relations algéro-françaises sont fortes, car il y a une importante communauté algérienne installée sur le sol français, estimé à près de 5 millions de personnes». Dans le même sillage, le député Yacine Yakoubi a souligné que la diplomatie algérienne est connue pour être capable et compétente à trouver une solution pour régler le problème. Toutefois, il a nuancé : «La partie française a dû consulter la partie algérienne avant de prendre des décisions unilatérales et d’essayer d’imposer un fait accompli». Le député de la circonscription électorale de la France à l’APN a répondu à une question liée aux véritables raisons qui ont poussé Paris à réduire les visas vers les pays du Maghreb, dont l’Algérie qui est la plus touchée, en disant : «La raison invoquée par Paris est la présence d’un grand nombre de résidents illégaux, que les Autorités françaises n’ont pas pu contenir, ce qui les a poussé à prendre la décision de diviser par deux le nombre de visas accordés aux Algériens». À noter que le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a convoqué, mercredi dernier, l’ambassadeur de France en Algérie, «afin de lui notifier une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France». «Cette décision qui est intervenue sans consultation préalable avec la partie algérienne comporte l’anomalie rédhibitoire d’avoir fait l’objet d’un tapage médiatique générateur de confusion et d’ambiguïté quant à ses motivations et à son champ d’application», a regretté le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

M. W. Benchabane