La chronique culturelle: La société qui ne lit plus…

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Parmi les grands projets de la ministre de l’Education nationale, l’incitation des élèves à la lecture, ce qui représente un défi difficile à relever quand on sait la prolifération des tablettes et autres gadgets où l’adolescent tient le monde entre ses mains au bout d’un simple clic. D’ailleurs à ce sujet il faut voir le massacre que subissent les langues dans la rédaction  des Sms et autres «messenger». C’est le style télégraphique, la poésie en moins. Pourtant on ne cessera jamais de vanter les vertus de la lecture. Il fut un temps lointain où le professeur de langues, d’arabe, de français, d’anglais et même d’histoire, donnait des devoirs à faire pendant les vacances et chaque élève était tenu de présenter la fiche de lecture d’un roman ou d’un recueil ou d’un récit…Cette pratique a disparu et même les enseignants ne lisent plus. Surtout les jeunes. Les quinquagénaires ont été initiés très tôt à la lecture d’abord par leurs professeurs qui se faisaient le devoir de leur apprendre les grands auteurs de la littérature. Ensuite par un environnement propice à la lecture en ces temps où la télévision était un luxe que ne pouvaient se permettre que quelques familles aisées.  Alors, on suivait les aventures des héros de ces bandes dessinées qui ont forgé notre imagination et parfait notre orthographe. Qui se souvient de ces illustrés qu’on louait à 10 centimes du temps où le double cornet de glace coûtait  20 centimes? On passait les longues siestes de juillet et d’août  à dévorer les péripéties de Blek le roc, Miki le ranger, Tex Willer, Zembla…parce que la télévision, pour ceux qui en possédaient, ne commençait ses programmes que vers 17 heures. Le cinéma aussi était un luxe qu’on ne s’offrait qu’à l’occasion. Alors il nous restait les bandes dessinées et l’astuce consistait à ce que chacun achète un illustré de telle façon qu’on les lisait tous dans le quartier. Il est quand même déplorable de constater qu’aujourd’hui des élèves au cursus avancé et même des étudiants ne savent pas rédiger une simple lettre. Et si le niveau a baissé, c’est en partie à cause du manque de lecture. On ne lit plus de nos jours ou seulement la gazette sportive. Il est dont urgent que l’école comble ce manque. Quel est le lycéen qui connait les auteurs algériens? Mimouni, Djaout, Kateb, Haddad, Boudjedra…sont bannis des programmes. Et pourtant…