Front social: Le gouvernement met en garde contre l’instrumentalisation des mouvements de grève

0
603

Tout en admettant que la Constitution algérienne et la législation nationale ont consacré l’exercice des droits syndicaux, y compris le droit à la grève, le gouvernement a tenu à mettre en garde contre une exploitation de l’activité syndicale par certains mouvements subversifs visant à «semer la fitna».

Comme cela a été récemment relevé, «ces mouvements avaient été identifiés par le passé et leurs plans dénoncés», note le gouvernement qui précise que la recherche de solutions adéquates aux différentes revendications socioprofessionnelles doit se faire dans le cadre d’une «approche progressive» qui prenne en ligne de compte les répercussions et les retombées de la crise économique et sanitaire que traverse le pays, mettant en avant la détermination des autorités publiques à poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux. Les travailleurs, qui ont de tout temps été «la force vive de la nation, doivent faire la distinction entre l’exercice des droits syndicaux consacrés et l’expression de leurs revendications professionnelles qui doivent être examinées à travers un dialogue ouvert, comme l’a exprimé le président de la République à maintes reprises, notamment dans sa déclaration lors du Conseil des ministres tenu le 2 mai, et entre les appels de certains mouvements subversifs qui ne cherchent qu’à compliquer la situation et exploiter leurs situations socioprofessionnelles à des fins douteuses», rappelle le gouvernement. Il a ajouté que l’examen et le traitement des revendications exprimées pour leur trouver des solutions adéquates «doit se faire dans le cadre d’une approche progressive qui tienne compte des retombées et répercussions de la crise économique et sanitaire que traverse le pays et qui ne peut altérer le niveau et la qualité de vie des citoyens». En cas d’échec de ces mécanismes ou du dialogue, le gouvernement estime qu’il est possible de recourir à la grève dans le cadre du respect total des conditions consacrées dans la loi, notamment l’impératif de convoquer une assemblée générale des travailleurs, la prise de ce genre de décisions après le vote à bulletin secret, en s’engageant à saisir l’employeur dans un délai minimum de 8 jours. Il a rappelé à l’esprit que les deux dernières décennies «ont été marquées, sous le régime de la Issaba par l’émergence de mauvaises pratiques, en passant du cadre de la revendication légitime des droits à la logique d’illégitimité, en déniant les exigences de préservation du bon déroulement des structures publiques, la pérennité du service public et la protection de l’économie nationale et des outils de production». Il a estimé que «la grande majorité des enfants du peuple respecte le système constitutionnel et l’exprime de façon quotidienne à travers l’engagement responsable dans le processus de l’édification et du renouveau, contrairement à cette minorité limitée dont certains membres établis à l’étranger œuvrent pour la diffusion du désespoir et la mise en échec du processus de changement et de lutte contre la corruption qui ne peut que continuer jusqu’à la fin». La même source a précisé que «cet appel est adressé à tous les travailleurs à l’effet de faire montre de sens de responsabilité et de respect de la légitimité juridique telle que prévu dans les législations en vigueur et d’éviter de tomber dans le piège de ceux qui veulent semer le chaos dans le pays».

Le gouvernement déterminé à poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux afin de consolider la paix sociale et à faire face avec fermeté à toute velléité de porter atteinte à l’ordre public Ce titre, ajoute la même source, «le processus de changement initié par les pouvoirs publics à l’effet de bâtir l’Algérie nouvelle requiert de faire prévaloir la sagesse et d’évoquer les valeurs de solidarité et d’entraide auxquelles s’est accoutumé le peuple algérien en vue de surmonter les circonstances socioéconomiques actuelles dans le cadre du dialogue sérieux et responsable qui garantit le traitement équilibre et réaliste de toutes les préoccupations soulevées». Le gouvernement affirme qu’il reste déterminé à «poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux afin de consolider la paix sociale et à faire face avec fermeté à toute velléité de porter atteinte à l’ordre public». Conformément aux nouvelles instructions données récemment par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le gouvernement est sommé de se pencher, de manière urgente et effective sur les revendications socioprofessionnelles des travailleurs dans les différents secteurs, notamment ceux de l’éducation, de la santé, du commerce et plus récemment de la protection civile. À cet effet, le gouvernement a été instruit pour engager un dialogue avec les différents partenaires sociaux en vue de trouver des solutions à leurs problèmes permettant d’améliorer la situation socioprofessionnelle des employés. Le chef de l’Etat avait réitéré son engagement à préserver les postes d’emploi et son attachement à orienter le gouvernement vers cette démarche et ce, en dépit d’une conjoncture difficile et des contraintes induites par la situation épidémiologique du Covid-19. Il avait indiqué que l’Etat s’orientait progressivement vers l’absorption d’un nombre important de jeunes chômeurs à la faveur de la mise en place de mécanismes de soutien aux entreprises économiques, appelées à contribuer à la résorption de la main-d’œuvre, dans le but de réduire le taux de chômage, à travers des approches en adéquation avec les exigences de l’économie de la connaissance, notamment à travers les start-up et les petites et moyennes entreprises. Pour le président de la République,  les prémices de la contribution des jeunes dans la création de la richesse et des emplois commencent à donner les résultats escomptés, ce qui appelle à davantage d’encouragement et d’incitation à adhérer à un mode économique attractif qui prend en charge une partie du chômage que nous nous efforçons par tous les moyens possibles de réduire, parallèlement à la consolidation de la place des travailleurs, particulièrement la classe moyenne et la classe vulnérable. Partant de ce principe, le gouvernement s’est engagé à adopter une approche de dialogue avec les différents partenaires sociaux, considérant que cela reste le moyen optimal de conforter la paix sociale qui demeure une condition nécessaire à la réalisation de la croissance économique souhaitée, tout en accordant une attention particulière à l’amélioration des conditions socio-professionnelles des travailleurs dans divers secteurs. Cela a fait dire au Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qu’en dépit de ces efforts, il a été observé ces derniers temps une augmentation des protestations syndicales «derrière lesquelles se trouvent parfois des organisations syndicales non agréées, soulevant certaines revendications dont les demandeurs sont pertinemment conscients qu’elles ne sont pas réalisables, témoignant ainsi de l’état de négligence que de nombreux secteurs ont connu depuis plus de 15 ans». A cet effet, il a rappelé qu’un grand nombre de problèmes et difficultés qu’il est demandé de traiter dans le cadre de ces protestations, «ont déjà été abordés par le président de la République lors de ses différentes déclarations et dialogues avec les médias, pour lesquels il s’était engagé à œuvrer pour leur trouver des solutions appropriées, et sont même incluses au sein des engagements qu’il avait annoncés lors de son élection». «Certes, l’exercice des libertés syndicales est un droit consacré par la Constitution et garanti par la Loi, mais son exploitation abusive et arbitraire ne sera que contre-productive», a relevé le Premier ministre.  Il a, à cet effet, estimé que «l’obstination à suivre cette approche exagérée ne peut être considérée que comme une manœuvre visant à servir des objectifs clairs, même s’ils ne sont pas déclarés, visant à perturber le climat de changement que les pouvoirs publics ont initié, notamment par l’installation des nouvelles entreprises dans le cadre du projet de l’édification de l’Algérie nouvelle dans laquelle tout citoyen trouvera les conditions idoines à l’accomplissement de ses obligations et à l’exercice de ses droits».

  1. Benslimane