Enseignement de tamazight: Le gouvernement donne son aval pour la création de 300 postes d’enseignants

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Photo L'Echo d'Algérie@

L’élargissement de l’enseignement de la langue amazighe est devenu une priorité pour le gouvernement. Deux actions vont être menées en parallèle : l’élargissement du nombre des wilayas concernées par l’enseignement de tamazight et le renforcement de cet enseignement dans les wilayas où il existe déjà, selon la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit.

Parmi les décisions concrètes prises à l’issue du Conseil interministériel tenu, lundi, sous la présidence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, la création «d’environ 300 nouveaux postes d’enseignants», annonce la ministre sur les ondes la Chaîne III de la Radio nationale. «Là où il y a une demande, nous avons ouvert une classe. Hier, nous avons présenté nos premiers besoins pour la prochaine rentrée et la réponse était favorable», a-t-elle dit. D’ici à la fin janvier, il sera possible d’identifier, de manière plus concrète, le nombre de postes disponibles dans chaque wilaya. «Il y aura un décompte précis à travers des conférences régionales», a-t-elle ajouté. Revenant à la place de la langue amazighe et le rôle de l’école comme vecteur de l’affirmation de la personnalité algérienne et la consolidation de l’unité de la nation, l’Invitée de la radio a dit : «Tamazight, l’arabe et l’islam font partie de ce socle identitaire.» Et pour consacrer cette place, Benghabrit est revenue sur le contenu du manuel scolaire de l’enseignement de tamazight qui prend en considération «la variété et la multiplicité de l’usage linguistique de tamazight», aux côtés de l’introduction de textes en tamazight algérien dans les anthologies scolaire et littéraire ainsi que l’intégration de Yennayer qui fera l’objet d’un cours particulier, et fêté à travers le territoire national. Que ce soit, dit-elle, au niveau de la langue, de la culture ou du patrimoine amazigh, il a, en outre, été intégré ces trois éléments au niveau de l’enseignement, de la formation et de tout ce qui a trait à l’aspect festif. Afin d’améliorer l’enseignement et la didactique de tamazight, le ministre a fait savoir que tous les inspecteurs de cette langue ont été mobilisés. A propos de la disponibilité du manuel scolaire (4e année primaire), la ministre a fait part de sa satisfaction affirmant que ce nouveau manuel est disponible au niveau des 38 wilayas où l’enseignement de tamazight est effectué. Rédigé en tifinagh et en graphies arabe et latine, ce manuel «épais» tient à respecter la variété et la richesse de cette langue, selon les dires de la ministre. «La décision politique de donner toute la place qu’il faut à la langue amazighe existe», dit Benghabrit soulignant que la balle est de la camp des experts, des scientifiques et des académiciens de décider comment donner place aux différentes cultures, (la graphie en tifinagh pour le targui, arabe pour le M’zab et les Aurès et latine pour la Kabylie). Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a réuni, lundi, un conseil interministériel consacré à la dynamisation de l’enseignement de tamazight et à la préparation du projet de loi organique portant création d’une Académie algérienne de la langue amazighe, en application des directives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, devant le Conseil des ministres, le 27 décembre dernier. Par les décisions prises à l’issue de ce Conseil, l’allocation de postes budgétaires supplémentaires, pour le renforcement de l’enseignement de tamazight dans le secteur de l’Education nationale, et l’élargissement de la formation et la recherche en tamazight au niveau des universités.