Énergies renouvelables – L’Algérie  ambitionne de mettre sur pied sa propre industrie nationale

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Photo L'Echo d'Algérie@

Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a  annoncé lundi à Alger, le lancement du avant fin 2018 du 1er appel d’offres  national, par voie de mise aux enchères, pour la production de 150  mégawatts d’électricité produite à partir des énergies renouvelables, dédié  particulièrement aux investisseurs locaux, relevant que l’Algérie  ambitionne de mettre sur pied sa propre industrie nationale dans ce  domaine.

S’exprimant lors d’un point de presse en marge du Forum national  préparatoire au lancement de cet appel d’offres national par voie de mise  aux enchères, dédié aux investisseurs locaux, le ministre a indiqué que « le  cahier des charges pour cette opération a été finalisé et le secteur est  sur le point de consulter l’ensembles des acteurs du domaine, en vue  d’apporter les dernières retouches à ses articles avant son lancement  officiel qui interviendra avant la fin de l’année en cours ».  Par voie de conséquence, poursuit le ministre, la Commission de régulation  de l’électricité et du gaz (CREG) procédera, avant la fin de l’année en  cours, au lancement d’un appel d’offres par voie de mise aux enchères, en  vue de la production de 150 mégawatts d’électricité provenant de sources  renouvelables avec des capacités nationales.  Il a, à ce titre, indiqué que cet appel d’offres répond aux capacités  d’industrialisation existantes dans notre pays et il est destiné  particulièrement aux investisseurs nationaux publics ou privés.  Le ministre a affirmé que les capacités de réalisation des énergies  renouvelables en Algérie s’élèvera progressivement à mesure que les  capacités d’industrialisation augmentent, ajoutant, à cet effet, que  l’objectif  est  aussi de créer une dynamique économique efficace dans ce  domaine, à travers la mise en place d’un réseaux de Petites et moyennes  entreprises (PME) activant dans chaque processus de production de  l’électricité générée à partir de l’énergie renouvelable, de la fabrication  des composants ,en passant par la production pour arriver à la  distribution.  Le ministre a ajouté, à cet égard, qu’il sera procédé, avant fin 2018, au  lancement de la production de 200 mégawatts, dont 50 mégawatts produites  dans le Sud par Shariket Kahraba wa Taket Moutadjadida (SKTM), une filiale  du Groupe Sonelgaz qui permettra d’en finir avec l’utilisation du diesel et  de générer la devise au Trésor public.  S’agissant du Forum, le ministre a indiqué qu’il se veut un espace  privilégié pour l’échange d’idées, la concertation ainsi qu’une opportunité  à même de permettre aux opérateurs et investisseurs locaux de prendre  connaissance du programme de transition énergétique et de développement de  l’énergie propre et renouvelable qui a été tracé par le secteur de  l’énergie, ainsi que de la possibilité de le concrétiser sur le terrain  avec des capacités nationales.  Le même responsable a relevé que ce Forum se veut également une  opportunité pour s’enquérir de la nouvelle stratégie mis en place par le  secteur en vue de développer une industrie nationale pour la fabrication  des équipements entrant dans la réalisation des centrales solaires et créer  une concurrence pour l’investissement, à travers les appels d’offres.  M. Guitouni a également mis en avant que cette  » importante » rencontre  souligne clairement la volonté du Gouvernement à élaborer une politique  énergétique d’avenir et d’assoir la gouvernance énergétique, lesquelles  s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du Programme national des  énergies renouvelables qui prévoit l’installation d’une énergie  renouvelable de l’ordre de 22.000 mégawatts à l’horizon 2030.  Ce programmes permettra également de répondre aux besoins croissants du  marché national en électricité, de préserver les ressources en  hydrocarbures, de fournir un grand volume de gaz naturel et de créer des  milliers de postes d’emploi directs et indirects, ajoute le ministre.

Sonatrach permettra au pays, à travers sa contribution, d’épargner près de 2 milliards USD à l’horizon 2040.

Par ailleurs, le ministre a fait état de la réalisation de près de 400  mégawats d’électricité grâce aux énergies renouvelables, une démarche,  a-t-il dit, qui a permis à l’Algérie « d’acquérir expérience et expertise »,  soulignant, à ce titre, que les stations de production d’électricité par  les énergies renouvelables sont implantées actuellement à travers 22  wilayas et sont fonctionnelles avec un savoir-faire algérien.  Il a ajouté que Sonatrach contribuait à ce programme ambitieux à travers  les sites industriels relevant du secteur des hydrocarbures et peut devenir  un leader dans le domaine et fournir grâce à l’énergie solaire une  production pouvant atteindre 1,3 gigawatt et couvrir 80% des besoins des  sites pétroliers.  Les sites raccordés au réseau électrique  réunissent les meilleures conditions pour accueillir des infrastructures de production de l’énergie solaire, a ajouté M. Guitouni, rappelant que la compagnie Sonatrach permettra au pays, à travers sa contribution dans ce programme, d’épargner près de 2 milliards USD à l’horizon 2040. M. Guitouni a rappelé, dans ce cadre, le projet qu’entretient Sonatrach  avec la société italienne « Eni » portant sur la réalisation d’une station de  production d’électricité à l’énergie solaire à Adrar d’une capacité de 10  mégawats devant entrer en exploitation en octobre 2018.  Le responsable a fait état, à ce titre, de l’élaboration des premières  études techniques des sites Berkin, El Kaci et Alrar, outre l’organisation  d’une rencontre entre Sonatrach , ENI et l’Autorité de régulation de  l’électricité et du gaz pour s’enquérir des textes réglementaires régissant  la réalisation de stations d’énergie solaire en Algérie.  S’agissant du projet d’énergie solaire de Sonatrach avec l’entreprise  « Total », M. Guitouni a fait savoir que l’étude de faisabilité pour la  réalisation de station de production de l’électricité à l’énergie solaire  au niveau de Tinfoui, Tibenkour et Rhoud Enous à Ilizi, a été réalisée.  Le secteur s’emploi à réaliser ce programme ambitieux à travers des moyens  de réalisation nationales, à commencer par l’ingénierie des projets, la  fabrication des matériaux,  la construction des panneaux photovoltaïques,  jusqu’à l’étape de l’exploitation, et ce pour réaliser l’intégrité  industrielle, outre la mobilisation des universités et des centres de  recherche et de formation, a ajouté le ministre.  M. Guitouni a fait savoir que son département œuvrait à associer les  acteurs dans la dynamique de développement, à travers le recours aux  programmes d’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables comme  moyen de développement en les plaçant au cœur de la transition énergétique  en intégrant l’utilisation de l’énergie durable dans la vie quotidienne des  citoyens.  Ce programme sera accompagné d’un plan de rationalisation de la  consommation d’énergie ayant pour principal objectif de développement  l’éclairage efficace dans les foyers, la réalisation de structures avec des  techniques poussées en matière d’énergie, le développement de la technique  de réchauffement de l’eau grâce à l’énergie solaire, la promotion du GPL,  l’alimentation des zones enclavées en énergie solaire, poursuit le  ministre.  Répondant à une question sur le prix de l’électricité produite à base  d’énergie renouvelable, M. Guitouni s’est voulu rassurant quant à la  tarification qui sera, a-t-il dit, inférieur à l’électricité produite par  les moyens conventionnels, relevant, à ce propos, que le cout de  fabrication d’équipements de production de l’électricité de source  renouvelable a été divisé par cinq par rapport à 2010. Evoquant l’intégration nationale, le ministre a affirmé que l’appel  d’offre sera destiné exclusivement aux investisseurs locaux, soulignant que  la  construction des panneaux photovoltaïques et des câbles électriques se  fait en Algérie, le besoin étant relevé dans la production de  transformateurs électriques, appelant les investisseurs locaux à conclure  des partenariats avec des investisseurs étrangers pour maîtriser cette  technologie et produire ces équipements localement à l’avenir.  M. Guitouni a indiqué, dans ce cadre, que les investisseurs locaux dans le  domaine des énergies renouvelables bénéficieront de plusieurs privilèges, à  l’image du foncier, des avantages fiscaux et des prêts bancaires à taux  bonifié, avant de relever que l’électricité produite par les opérateurs  privés sera intégrée dans le réseau d’électricité national, permettant  ainsi aux investisseurs d’avoir un marché où ils pourront commercialiser  leur production.   Evoquant les perturbations enregistrées dans la distribution de  l’électricité à Ouargla qui a suscité la colère chez les citoyens, le  ministre a imputé le problème à des facteurs climatiques liés  essentiellement à la canicule qui frappe exceptionnellement le pays cette  année.  Il a indiqué que les équipements de production de l’électricité, notamment  les câbles, subissent, en raison de la chaleur des pannes, qui sont  réparées dans les « plus brefs délais » par les services de la Sonelgaz.

A.M